Table ronde des acteurs œuvrant dans le domaine des discriminations intersectorielles: Forte volonté de travailler ensemble

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Les ONGs, ayant pris part à la table ronde des acteurs œuvrant dans le domaine des discriminations intersectorielles et la responsable de MRG, Julie Barriere ont convenu d’une forte volonté de travailler dans un cadre commun. C’était ce mercredi 15 janvier, lors de la clôture de la table ronde. Ainsi sur la base d’un accord de principe, les ONGs intéressées procèderont à la signature de l’accord prévoyant  la création d’un rassemblement. Celui-ci va  ouvrir de perspectives prometteuses en termes de financement d’activités de tous genre (plaidoyer,  sensibilisation,  formation qualifiante…) au profit des personnes handicapées.
Selon Mme Aminetou Mint Moctar, présidente de l’AFCF :« Cet atelier sur les discriminations intersectorielles  et de promotion des droits humains vient au moment opportun  où nous nous apprêtons à préparer le rapport alternatif  sur les discriminations auxquelles sont confrontées les  personnes vivant avec handicap. Il était nécessaire que  ces différentes associations se retrouvent ensemble  pour discuter  de la problématique auxquels elles sont confrontées, lutter ensemble contre les discriminations, collaborer et mener ensemble un plaidoyer pour mieux mutualiser les efforts en ciblant  les insuffisances et les besoins communs des organisations de personnes handicapées. Nous serons ainsi à même d’établir un  rapport et  exiger du gouvernement  la mise en place de  programmes et de  politiques sociales  permettant d’améliorer  la situation de ces franges. D’autant que les problématiques relatives à l’éducation, à la santé et au transport se posent avec acuité avec l’inaccessibilité de rampes dans les écoles, la non édification de bâtiments adaptés. Il faut aussi multiplier les formations  en matière de langage de signes. C’est tout un ensemble de besoins  qui sont exprimés ainsi.  Le problème de pauvreté se pose avec acuité pour des groupes issus de descendants d’esclaves ou de minorités négro-africaines ou des gens pauvres issus de  la communauté maure (…) Ces groupes ont besoin de  bénéficier de l’insertion,  d’ éducation, de formation professionnelle,  pour accéder ainsi  à une indépendance  économique. Ce ne sont pas de petites activités génératrices de revenus qui vont améliorer leur situation. Il est important d’engager un entreprenariat social à leur profit(…) Une dynamique vient d’être déclenchée. Toutes les organisations ciblées sont d’accord sur la nécessité  d’une mutualisation des efforts. En ce sens qu’aucun changement n’est possible sans un fort plaidoyer  sur le réseautage.

Les handicapés ne doivent pas être seuls dans leur combat. Ils ont besoin d’autres organisations de droits de l’homme. La  question d’ handicap est une question de droits de l’homme. La lutte n’est pas seulement spécifique aux organisations des personnes handicapées. Elle englobe tous ceux qui travaillent  sur les droits humains et qui œuvrent  sur la nécessité du respect de la dignité humaine ».
Pour Tambo Camara, président de l’ADSIM : « le fait que les personnalités de  différentes organisations  acceptent de se retrouver autour d’une table ronde  pour discuter de la problématique dénote de l’intérêt que les  participations portent sur la  nécessité d’accorder leurs violons pour entreprendre  des programmes communs.
Les participants qui sont les  détenteurs de droits  doivent interpeller les décideurs (détenteurs de devoirs) pour    entrer dans leurs droits. (…)
Il  faut savoir ainsi quoi  demander, s’unir pour  dégager les priorités  pour mieux  se faire  entendre et parler d’une seule voix. Les organisations de personnes handicapées  sont prêtes  à collaborer avec des organisations de droits humains  pour mieux se faire entendre. Ces organisations  qui existent depuis très longtemps viennent de très loin. L’Etat a beaucoup fait pour des organisations qui étaient invisibles. Les minorités discriminées n’étaient pas prises en compte. Aujourd’hui avec  l’adoption des lois et la ratification des conventions,  il appartient maintenant à ces groupes discriminées de connaitre les textes qui sont adoptés, négocier  et mener unplaidoyer actif et  intense pour promouvoir  leur droits et arriver à une  inclinaison sociale. Nous sommes confiants  sur la mise en place  d’une structure de coordination pour mutualiser  les efforts et atteindre  les objectifs ».
Enfin, le président de SOS Esclaves Boubacar Messaoud  a estimé que pour mieux cerner le travail futur et la collaboration d’un pool d’organisations, il est indispensable de mener des échanges, de se conformer à un  respect des spécialisations des différentes organisations. Selon lui, les objectifs fixés  ne sont pas nécessairement couverts par les organisations. Une franche collaboration pourrait permettre de  mieux cerner les problèmes, mieux  assister les victimes. «Malheureusement, déplore le leader de SOS Esclaves, nous souffrons d’une  certaine concurrence. Souvent sur
le terrain, les bonnes intentions sont affichées mais   en réalité nous sommes concurrents ».
Pour rappel, cette rencontre est initiée conjointement par Minority Right Group International (MRG) et SIDA (Agence Internationale Suédoise de Coopération pour le Développement) et ses partenaires mauritaniens AFCF et  SOS Esclaves.