Déclaration sur les conflits fonciers au Guidimakha

Déclaration sur les conflits fonciers au GuidimakhaEn ce début de la saison d’hivernage, la Wilaya du Guidimakha est, à nouveau, le théâtre de graves incidents au sein de la communauté de Soninke, et tous les incidents sont de nature féodale conflits fonciers et de gestion des ressources des villages.

Une situation de plus en plus explosive que les autorités administratives, judiciaires et sécuritaires continuent de traiter malheureusement avec une légèreté surprenante.

DANGERIMOU

C’est ainsi qu’a DANGERIMOU, le lundi 12 juillet, en raison du manque d’eau potable au village, dȗ au retard de la saison des pluies, un incident grave s’est produit opposant Madame Aichetou Hamé Dicko à Madame Diarietou Touguéyé Kamara qui ne voulait pas attendre son tour de puisage parce que tout simplement Mema Bakary Dicko devait céder sa place étant issue d’une famille d’anciens esclaves.

Mema Bakary Dicko à réagi en répliquant sérieusement à l’agression verbale de sa rivale. Alerté, Monsieur Touguéyé Fodié Kamara, sous prétexte d’être chef coutumier, a donné l’ordre à sa jeunesse d’aller l’attaquer. C’est ainsi que Mademoiselle Aita Hamé Dicko a été sauvagement agressée et gravement blessée par les enfants de Monsieur Touguéyé Fodié ; Saidou Kamara, Samba Kamara et Fodié Kamara.

Après avoir été saisi, la Gendarmerie est intervenue, a interpellé les jeunes Kamara puis les a aussitôt relâchés, malgré les blessures graves de Aita qui reste à l’hôpital pour soins. Tout le monde reste surpris que les garçons n’ont été ni détenus, ni jugés. Pour quelle raison ?

DAFOR

A Dafor, le plus grand village féodal soninke de la Wilaya, un conflit foncier a opposé samba Moussa Koné qui est allé vérifier si son champ que ses anciens maitres ont décidé de lui arracher depuis trois années et dont le dossier reste pendant la justice contrairement aux dispositions de la loi réglementant les conflits fonciers, qui prévoient une toute autre procédure.

C’est dans ces conditions qu’il a été agressé par des jeunes féodaux du Village :

Abdi simou CAMARA DIT BIRI HADA , Diadié Cheibane CAMARA, Bacary Cheibane CAMARA, dit Bacari DIALLA, Birante Med SALOUM CAMARA, Soumany Ali CAMARA, Sikhou N’DIA CAMARA, Diango Diadie CAMARA, Ali Diadié CAMARA, Bedie CAMARA, et Fode CAMARA.

AMEES tient à informer toute l’opinion nationale, celle de la diaspora, l’opinion internationale et tous ses partenaires sur la récurrence de ces conflits fonciers et de gestion des ressources des villages au Guidimakha, au sein de la communauté soninké qui demeure fortement régie par des conceptions traditionnelles de l’esclavage et ses séquelles.

AMEES, qui ne cesse de mener des campagnes de sensibilisation et de formation de ses militants sur la gravité des problèmes fonciers, la gestion des ressources des villages et les mosquées, et la nécessité de respecter la réglementation en la matière pour trouver des solutions par des voies pacifiques :

– Interpelle les autorités nationales et locales sur la gravité de cette situation et les invite à y trouver des solutions urgentes ;

– Invite les associations des droits d l’Homme, la société civile et l’ensemble des démocrates, les hommes et femmes de progrès à comprendre l’importance de son combat et à soutenir sa lutte pour trouver des solutions justes et définitives.

Nouakchott le 02 Aout 2021

Le Bureau Exécutif