Mauritanie : des candidats à la présidentielle peinent à se faire parrainer

Mauritanie : des candidats à la présidentielle peinent à se faire parrainerParmi les sept candidats déjà déclarés pour l’élection présidentielle prévue en juin prochain en Mauritanie, certains ont déjà « beaucoup de peine » à obtenir le parrainage d’élus locaux (maire ou conseillers municipaux), ont constaté des observateurs.

La loi mauritanienne dispose que « la candidature à la présidence de la République n’est recevable que si elle est parrainée par au moins cent conseillers municipaux, dont cinq maires. Ces conseillers municipaux doivent appartenir à la majorité des wilayas (provinces). Aucun élu ne peut parrainer plus d’une candidature ».

Parmi les sept candidats déjà déclarés, deux seulement ont de grandes chances de remplir ces conditions, a estimé Khalilou Diagana, rédacteur en chef du Quotidien de Nouakchott.

Il s’agit de Mohamed Ould Ghazwani, dauphin désigné du président Mohamed Ould Abdel Aziz, soutenu par le parti au pouvoir qui dispose de « l’écrasante majorité » des maires et des conseillers municipaux, et de Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par le parti Tawassoul (islamistes modérés), la formation d’opposition la plus représentée au Parlement avec 16 députés et également présente dans des mairies importantes.

Pour le cas des candidats Mohamed Ould Maouloud, Biram Dah Abeid et Kane Hamidou Baba, ils auront besoin des signatures de conseillers et maires issus du camp du pouvoir avec ce que cela peut signifier comme incertitude, a ajouté M. Diagana.

Certains candidats ne sont pas passés par mille détours pour expliquer que cette situation les mettait « mal à l’aise ».

Ainsi, Biram Dah Abeid, un militant antiesclavagiste, n’a pas hésité à accuser les autorités du pays « de faire obstacle à sa candidature en empêchant des conseillers municipaux de la parrainer ».
Lors d’une rencontre avec la presse, le député Biram a également dénoncé les « pressions énormes du pouvoir, de la gendarmerie, de la police, des chefs d’arrondissements et des préfets pour empêcher les conseillers municipaux de parrainer sa candidature ».

La situation de ces candidats est « d’autant plus compliquée » que sur les 157 députés que compte l’Assemblée nationale, 103 appartiennent à l’Union pour la République (UPR, au pouvoir ).

Ce parti compte en outre 13 présidents de conseils régionaux, 168 maires sur 219, 2.210 conseillers municipaux sur 3.831 et 169 conseillers régionaux sur 285.

« C’est en soi, une majorité confortable », reconnaît Khalilou Diagana. « Si on y ajoute les députés, maires et autres conseillers municipaux et régionaux détenus par ses alliés, la majorité confortable devient écrasante, pour ne pas dire étouffante », a-t-il conclu.

Source: Agence de presse Xinhua

Source : China.org.cn