Lutte contre l’esclavage et la torture : La Mauritanie épinglée

Lutte contre l’esclavage et la torture : La Mauritanie épinglée Amnesty International a épinglé la Mauritanie dans son dernier rapport 2015-2016. L’ONG des droits de l’homme a relevé des reculs et des atteintes graves dans le domaine de la liberté d’expression et d’association, dans la persistance de la torture, des disparitions forcées et des pratiques esclavagistes. 

Dans son dernier rapport 2015-2016, Amnesty International a été critique par rapport à la situation des droits de l’homme en Mauritanie. Il a rappelé dans ce cadre les engagements non tenus du gouvernement mauritanien qui aurait accepté les 136 recommandations issues de l’Examen périodique universel de l’ONU en novembre 2015, notamment la création d’un mécanisme national de lutte contre la torture.

La Mauritanie aurait rejeté 58 recommandations, dont l’abolition de la peine de mort et la suppression du crime d’apostasie de sa législation. Ainsi, Amnesty International considère que la condamnation du bloggeur Mohamed MKheïtir, condamné à mort pour apostasie, constitue une grave atteinte aux droits à la liberté d’expression.

L’organisation internationale a également condamné les peines prononcées contre Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan, deux leaders du mouvement IRA, soulignant l’opposition prononcée par le Rapporteur des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion et d’association contre le projet de loi relatif aux associations de la société civile qui avait été approuvé, sans consultation publique, par le conseil des ministres.

Enfin, Amnesty International a également mentionné les persécutions contre l’ancien colonel de la garde, Ould Beibacar pour ses idées et rappelé son arrestation pendant six jours à la Direction de la sûreté nationale puis sa mise en liberté sous contrôle judiciaire.

Dans le domaine de la torture et des mauvais traitements, l’ONG a fustigé les tortures subies par les prisonniers soupçonnés d’appartenance à des organisations terroristes (Aqmi et Daech), soulignant que « le recours à la torture et aux mauvais traitements a été favorisé par la Loi antiterroriste de 2010, qui permettait de maintenir en garde à vue, pendant une période pouvant aller jusqu’à 45 jours, les personnes soupçonnées d’actes terroristes ».

Elle a rappelé le cas d’un prisonnier détenu pendant plus d’un an, torturé pendant sa détention, puis contraint de signer des « aveux » au bout de sept jours. Selon Amnesty International, aucune enquête n’a été diligentée lorsqu’il a dénoncé devant les juges ces actes.

Une femme aurait aussi, selon l’organisation, subi la torture et un mauvais traitement, mais aussi des mineurs qui auraient battus en garde à vue et en prison, où ils partageaient la même cour que les adultes. 

Amnesty considère également que les prisonniers salafistes conduits à la prison de Salah Dine sont des disparus forcés.

Un autre rapport signé par Anti-Slavery, Kawtal Yelitaaré, IRA et SOS-Esclavesainsi que l’UNPO (organisation des Peuples non représentés) a également épinglé le gouvernement pour le non respect de la Feuille de route sur l’esclavage. 

Selon ces organisations, la plupart des projets prévus par cette feuolle n’ont pas été mises en places, considérant au passage que TADAMOUN ne vient pas assez en aide aux esclaves et aux anciens esclaves dans leur intégration. Elles ont aussi dénoncé l’impunité des maîtres esclavagistes et la non-application de la loi incriminant les pratiques esclavagistes, ainsi que la non implication des organisations actives dans le domaine de la lutte contre l’esclavage. 

JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)