L’interminable débat autour de l’unité nationale se poursuit dans une Mauritanie à la croisée des chemins.
Ceux qui défendent que l’arabe soit la langue de ciment entre les composantes du pays comme le fût la langue française, pourraient avoir raison s’ils avaient pris le temps  » d’arabiser » intelligemment l’administration.
 » arabiser » intelligemment l’administration signifie se concerter avec la minorité « négro-mauritanienne »( la majorité est arabe, haratines + maures)pour préserver son droit à la différence.
Seulement et maladroitement une partie de l’élite maure impose la langue arabe à monsieur tout le monde, y compris à l’élite francophone maure, comme s’il n’existait pas de communauté non arabe dans ce pays.
Il n’est pas judicieux dans une république multiculturelle et surtout dans une république qui se dit islamique où la  » choura »( signifie consultation en arabe)devrait être la règle, que l’on impose une quelconque approche gouvernementale.
Les tenants de cette  » arabisation  » mécanique avancent donc l’argument de la majorité pour soutenir leur thèse. Or les droits ne relèvent pas d’une question de suffrages au sens à la fois juridique( vote) et littéraire( opinion).
Les droits sont des droits et ils doivent être inscrits dans les textes fondamentaux de la république qui les protègent contre toutes violations d’où quelles viennent.
En effet, le droit des minorités est reconnu et prévu dans toutes les législations du monde.
En français facile, ceux qui brandissent la loi de la majorité, doivent comprendre que ce que veulent les » négros-mauritaniens  » c’est de disposer de leurs droits comme le reste de la population, pas plus, ni moins. C’est à dire que là où la majorité doit avoir droit à deux miches de pain; la minorité doit avoir droit à une miche de pain.
L’injustice serait qu’à la majorité on donne toutes les trois miches de la république et on met la minorité dans l’obligation de vivre au crochet de la majorité.
Schématiquement c’est ce que nous vivons dans notre pays.
La majorité arabe( en fait maure car les haratines sont aussi exclus) domine au plan administratif et économique et ce en l’absence de toute saine compétition entre les acteurs de la vie nationale.
En effet, l’économie est aux mains de la communauté arabe( banques, sociétés d’import-export etc.)et pour l’administration centrale et territoriale allez-y voir.
C’est cette situation qui est une anomalie flagrante.
Aujourd’hui, par exemple, que nos frères haratines disposent de beaucoup de cadres, il serait plus juste de revoir l’attelage ne serait-ce qu’entre arabes.
Par ailleurs, l’évolution du monde impose de resserrer les rangs pour se faire une place dans le concert des nations civilisées.
Il faut revoir la copie Mauritanienne pour plus de place et pour les haratines et pour les  » négros-mauritaniens ».
Ce n’est pas trop demandé.

Bocar hamat n’gaidé.