A Nouakchott, plusieurs ressortissants sénégalais ont protesté devant leur ambassade contre ce qu’ils considèrent être des exactions humiliantes qu’ils subiraient de la part des forces de l’ordre mauritaniennes.
A Dakar, ce sont des Mauritaniens résidant au Sénégal qui ont élevé le ton devant la représentation diplomatique de leur pays pour dire « Stop à l’escalade contre les Sénégalais en Mauritanie ». Surfant sur cette vague de tensions qui sourd des frontières sud, certains sites de la place à Nouakchott se sont mis à accuser le Sénégal de fomenter une révolution sociale en Mauritanie.
Une crise latente, tout juste sortie de l’imaginaire de ceux qui oeuvrent pour la détérioration des relations entre les deux pays, selon plusieurs observateurs avertis, qui se demandent in fine « à qui profite le crime ? Et qui a intérêt à raviver les flammes de la dissension éteintes depuis les années 90 ? »
Après le Maroc, l’Algérie, et un certain temps avec le Mali, certains manipulateurs seraient-ils entrain de créer une crise diplomatique entre la Mauritanie et le Sénégal ? Cette question, une bonne partie de l’opinion mauritanienne se la pose aujourd’hui.
Sous couvert d’une lutte contre la situation irrégulière des étrangers enMauritanie, les autorités mauritaniennes procèdent depuis quelques jours à des expulsions massives d’étrangers, surtout ouest-africains. Un élan qui prendrait, selon certaines sources, des allures parfois racistes et xénophobes où même des nationaux négro-mauritaniens seraient ciblés, d’après de nombreux témoignages.
Le sujet serait ainsi aujourd’hui au cœur des débats au sein de certaines rédactions et cercles politiques au Sénégal comme en Mauritanie. Si l’ambassadeur du Sénégal à Nouakchott a exhorté ses compatriotes à se conformer à la règlementation mauritanienne en matière de séjour, des voix de plus en plus révoltées s’élèvent au Sénégal pour réclamer la réciproque.
Gênés par cette situation qui risque de déborder, des ressortissants mauritaniens résidant au Sénégal en toute quiétude auraient pris à partie leur ambassade à Dakar pour demander aux autorités mauritaniennes d’arrêter « la provocation ».
Ce qui fait dire à certains observateurs que des milieux particulièrement hostiles à la présence de plus en plus nombreuse d’étrangers noirs en Mauritanie, seraient derrière cette vague d’expulsion qui touchent en particulier les Sénégalais et les Ivoiriens, étant entendu que la Mauritanie et la Côte d’Ivoireavaient signé récemment des accords relatifs à la libre circulation des biens et des personnes entre les deux pays.
Par ailleurs, des sites électroniques en Mauritanie sont en train d’attiser le feu de la discorde en accusant le Sénégal de fomenter une révolution dans le pays sur commande des autorités marocaines. Une affabulation qui prendrait comme prétexte, selon les analystes, le dernier congrès organisé par de jeunes activistes Harratines à Dakar, ceux que ces sites accusent d’être à la solde de forces étrangères pour semer la discorde en Mauritanie.
Et ces mêmes sources de surfer sur une prétendue situation de calme qui précède la tempête dans les relations entre les deux pays, pour procéder dans leur imaginaire, une théorie du complot, affabulant sur une prétendue crise inter-état. Ils vont jusqu’à prétendre que la caravane pour l’esclavage foncier pour laquelle le président d’IRA et son vice-président ainsi que le président de Kawtal, respectivement Birame Dah Abeid, Brahim Bilal et Djiby Sow, serait directement organisée et financée par le Sénégal.
Des voix s’élèvent ainsi de part et d’autre, pour appeler à l’apaisement, exhortant les autorités des deux pays à faire taire leurs va-t-en crise nationaux qui, par leurs mensonges et manipulations, risquent de faire éclater l’harmonie qui a toujours marqué les relations sénégalo-mauritaniennes.
JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)