Notre collectivité d’origine, « Oulad SidElvalli »
Mes parents appartiennent à une communauté Haratine, affiliée à la grande tribu maraboutique des Oulad Deymane, fraction Oulad Sid’Elvalli. Tout indique que cette fraction, évoluant à travers le temps en grande fédération tribale, jouit d’un grand prestige dans la zone de Mederdra, connue historiquement sous le nom d’Iguidi. C’est l’une des grandes tribus zawaya qui se sont créées une place importante depuis la guerre de Charbaba. Charbaba, un conflit sanglant, qui a opposé au 17ème siècle les tribus maraboutiques aux Arabes Trarza durant une bonne quarantaine d’années. Les raisons du conflit font l’objet d’une grande spéculation et parfois de beaucoup de polémiques. Lire la suite
Archives pour la catégorie Articles
L’esclavage par ascendance, une pratique persistante en Afrique de l’Ouest
Quand vous entendez le mot esclavage, vous pensez probablement à la traite négrière et au commerce transatlantique dont vous parlaient vos enseignants d’histoire.
Ou peut-être plus récemment, à la vente aux enchères des migrants en Libye qui a suscité le tollé dans le monde entier. Et pourtant la pratique perdure sous une autre forme en Afrique de l’Ouest. Lire la suite
[Réédition] L’esclavage administratif et l’Affaire Oumounimnine Mint Bekkar Vall, fonctionnaire à la Banque Centrale de Mauritanie
Pour bien comprendre ce dont il est ici question, il convient de rappeler les faits.
Le 13 Décembre 2010, l’IRA-Mauritanie, d’autres associations et partis politiques anti-esclavagistes se sont rendus au Commissariat de Arafat 1 ( Nouakchott ) pour signaler des pratiques esclavagistes qui s’exercent sur deux fillettes: Salma Mint Salem et Oum El Ide mint Salem Tayvour.
Au commissariat, une altercation eut lieu entre les policiers et les militants anti-esclavagistes parmi lesquels figurait Birame Ould Dah Ould Abeid, Président de l’IRA-Mauritanie.
Ce cas d’esclavage est le fait de Mme Bekkar Vall, fonctionnaire de la Banque Centrale de Mauritanie, institution étatique. Lire la suite
Comment reprendre l’initiative ?
Après plusieurs décennies de combat politique contre le système qui a méthodiquement organisé l’exclusion de la composante africaine noire mauritanienne sans répit, il y a comme une malédiction qui frappe nos élites politiques et intellectuelles à assumer leurs responsabilités.
Rongées par des divisions et des querelles ancestrales, reproduisant à l’identique les erreurs de leurs prédécesseurs à la veille des indépendances, ces élites ont déroulé le tapis à leurs fossoyeurs d’hier et d’aujourd’hui. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (7) / Par Ahmed Salem ould El Mokhtar (Cheddad)
Esclavage: des renversements de rôles
Auparavant, avant la formation de notre entité sociale, nos aïeux, esclaves d’hier, jouaient pleinement leur rôle, un rôle de complément d’une autre entité ayant prévalu en un moment donné dans un lieu donné. Et qui sait, si, ils n’ont pas, déjà joué, à un autre moment de l’histoire, le rôle de nobles, au plein sens du terme, c’est-à-dire de maîtres incontestés d’esclaves par exemple. Et qui sait, si, à un autre moment de cette histoire, pleine de surprises, de bouleversements et de renversements des rôles, ceux qui se vantaient hier d’être leurs maîtres, n’ont pas subi avant-hier, à leur tour, le même calvaire de l’esclavage ou un autre système pire que lui comme par exemple certaines formes d’esclavage à caractère spirituel… Lire la suite
Élections locales 2023 : le compte à rebours !
Le compte à rebours pour les élections locales de Mai 2023 vient d’être lancé avec la validation par le gouvernement, lors de sa dernière réunion hebdomadaire, du chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
La Mauritanie vient donc d’entrer en précampagne électorale. On sentait la fièvre monter depuis que le ministère de l’Intérieur et vingt-quatre partis politiques avaient cosigné, il y a quelques mois déjà, un mémorandum visant à préparer les élections locales inclusives et crédibles. Des initiatives et réunions fleurissaient de toutes parts. Lire la suite
C’est ainsi qu’on dilapide l’argent public/Par Mohamed El Mounir
Une grande part du budget de l’Etat est dilapidée, au-delà de la surfacturation et des marchés de gré à gré, dans les missions pour assister à des réunions à l’étranger. Ces missions sont financées par le budget des « dépenses communes », dont le montant a augmenté de manière significative, ces dernières années. Géré par le secrétariat général du gouvernement, ce chapitre budgétaire sert à couvrir des dépenses de prestige, tels que les voyages officiels de cols blancs et autres cadres supérieurs de l’Etat, qui arrivent ainsi à «gagner », de manière discrète, l’équivalent d’un an de salaire pour financer ces escapades à des fins de villégiature et de shopping. Lire la suite
Meurtre de Lamine Mangane à Maghama : 11 ans après, la famille attend toujours la justice
Au cours d’une manifestation de jeunes de Maghama, le 27 septembre 2011, au sud-est de la Mauritanie contre un recensement biométrique, considéré comme discriminatoire contre les populations négro-africaines, un jeune du nom de Lamine Mangane, âgé de 16 ans, est fauché par une balle tirée par les forces de l’ordre.
Il y eut également plusieurs blessés. Depuis cette date, nous attendons la justice, rappelle l’un des membres de sa famille Mangane ayant rendu visite au Calame. Lire la suite
[Réédition] L’esclavage politique en Mauritanie
L’esclavage politique peut être défini comme l’utilisation des Esclaves et des Haratine dans le domaine politique.
En Mauritanie, les rapports entre communautés sont au cœur des enjeux politiques.
La constitution mauritanienne ignore la communauté haratine. Elle ne mentionne ni son existence, ni sa langue, ni sa culture. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (6) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Les anmaras sont en général des esclaves, ou esclaves affranchis, mais jouissant d’une certaine liberté leur permettant de louer leurs services à d’autres. Leur situation quotidienne ne diffère en rien de celle des esclaves servant sous la tente de leurs maîtres. Pour les corvées d’eau et les tâches domestiques, c’est l’affaire de la très aimable, jeune servante Jabhalla. En 1968, le père Elmoctar me demanda de faire le déplacement à la Chamama où résident les demi-maîtres de Jabhalla pour la ramener chez nous afin d’effectuer le trimestre programmé pour nous.
Quelques années auparavant, j’avais accepté la même commission. Cette fois-ci, j’ai refusé, déclarant clairement que je ne reconnais plus son statut d’esclave. Lire la suite