
Le débat en cours sur la question haratine porte sur plusieurs aspects qu’il convient de distinguer pour ne pas trop en disperser les termes et aboutir à l’incompréhension totale entre les débateurs.
L’on se souvient que pendant longtemps, au sein des intellectuels, spécialement dans la classe politique, l’aspect dominant était la question de savoir si, aujourd’hui, dans notre pays, l’esclavage existe ou non. Après bien des clarifications, on peut dire qu’il existe un vrai consensus, pour affirmer qu’en tant que système économique, social et politique spécifique, c’est à dire en tant que mode de production, l’esclavage n’existe plus, et a été graduellement remplacé par le féodalisme puis par le capitalisme colonial et national. Cependant, des pratiques esclavagistes parfois vivaces sont maintenues et coexistent avec les modes de production ultérieure, particulièrement à la campagne, dans certaines régions plus que dans d’autres, réduisant des dizaines voire des centaines de milliers de personnes à un état de dépendance marquée voire totale vis à vis des anciens maîtres, le plus souvent bidhane ( propriété foncière, mariage, héritage, préséance et fonctions sociales etc…). Continuer la lecture →