Archives de catégorie : Articles

Les militants de la haine ! – Les baathistes reviennent à la charge

Pourquoi cela n'arriverait-il pas chez nous aussi…?Après la conférence organisée par le Centre Maghrébin des Études Stratégiques le 16 Août 2025, sur les discours sectaires, une figure baathiste de premier plan, Mohamed Ould El Kory El Arbi, Président du Forum des Baathistes en Mauritanie, revient à la charge dans un article au ton résolument engagé.

Mais à bien y lire, le texte, sous des airs d’analyse critique, contourne l’essentiel. En s’attardant avec une insistance presque obsessionnelle sur les dimensions anthropologiques de l’identité haratine, l’auteur détourne l’attention du véritable enjeu Continuer la lecture

Cruelle revanche de la bédouinité

Pour un pacte national négocié/Par Isselmou Ould Abdel Kader | Le calameQue peut-on penser quand on jette un regard sur les lits d’hôpitaux, sur des classes menaçant ruine où s’agglutinent, comme des sardines dans une boite de conserve, des dizaines d’enfants, sur les rangs de malades quittant par l’embarcadère de Rosso ou par  l’aéroport de Nouakchott, sur les agents de contrôle routier entrant la tête dans les cabines de taxis ou des bus, sur les immenses étalages de produits alimentaires périmés, sur les tapis jonchés de billets de monnaie jetés sur les danseurs exerçant leur talent à cent mètres de familles qui n’ont pas mangé ? Continuer la lecture

Cruelle revanche de la bédouinité/Par Isselmou Ould Abdel Kader, administrateur civil hors-classe

Que peut-on penser quand on jette un regard sur les lits d’hôpitaux, sur des classes menaçant ruine où s’agglutinent, comme des sardines dans une boite de conserve, des dizaines d’enfants, sur les rangs de malades quittant par l’embarcadère de Rosso ou par l’aéroport de Nouakchott, sur les agents de contrôle routier entrant la tête dans les cabines de taxis ou des bus, sur les immenses étalages de produits alimentaires périmés, sur les tapis jonchés de billets de monnaie jetés sur les danseurs exerçant leur talent à cent mètres de familles qui n’ont pas mangé ?  Continuer la lecture

Le tribalisme, obstacle majeur à l’État de droit et à l’émergence de la citoyenneté mauritanienne

Israël-Iran : Le Moyen-Orient dans une guerre à hauts risques dans un monde  déjà fracturéEn Mauritanie, le tribalisme n’est pas un vestige du passé mais un pouvoir parallèle, organisé, qui défie l’autorité de l’État. Et ce, malgré le décret post indépendance et la circulaire récente interdisant les regroupements tribaux dans l’espace public. Des chefs continuent d’être intronisés en plein jour, des festivals tribaux exhibent leur puissance, et des parts du pouvoir se réclament comme des droits tribaux. Plus grave encore : cette transgression est tolérée, parfois encouragée, par un système politique qui y trouve son compte. Ainsi, l’archaïsme se travestit en coutume, tandis que la République s’efface derrière la logique clanique. La citoyenneté n’est plus un droit, mais un héritage tribal ; l’égalité n’est plus une promesse, mais une fiction. Le tribalisme n’est donc pas une relique du passé : il continue d’occuper l’espace public, parfois au grand jour. Autant de signes qui révèlent la persistance d’une logique archaïque en totale contradiction avec le projet républicain.
La question n’est donc plus seulement de savoir comment bâtir un État de droit, mais comment libérer la nation d’un carcan qui asservit l’avenir à des loyautés héritées du passé. Comment construire une démocratie véritable si la tribu demeure un cadre principal d’appartenance, d’exhibition de pouvoir et de puissance ? Continuer la lecture

L’identité haratine

La question des Haratines est la plus brûlante en Mauritanie » - Page 2

 Le mot Haratine, en Hassania (dialecte arabo-berbère), signifie affranchis de l’esclavage maure. Mais dans les faits, il y a très peu d’esclaves réellement affranchis. L’affranchissement, chez  les Maures, ne se traduit pas par une rupture avec l’esclavage mais sa continuation sous d’autres formes. C’est ainsi que, dans les faits et les représentations, les Haratine demeurent esclaves[1].

Le mot Haratine a pris avec le temps une connotation politique. Il a été, pour la première fois, en 1974,  utilisé par l’organisation de libération et d’émancipation des Haratine (EL Hor) pour désigner les affranchis et les esclaves maures. Depuis lors,  cet usage du mot s’est répandu. Continuer la lecture

Haratines : Identité, Démarcation et Conscience Politique – Une interpellation à Lô Gourmo Abdoul

Depuis l’irruption du débat sur l’identité haratine dans l’espace public numérique, la position de l’intellectuel de renom, le professeur Lô Gourmo Abdoul est systématiquement instrumentalisée comme caution morale et intellectuelle, opportunément mise à profit pour appuyer la rhétorique vacillante d’un ordre néo-esclavagiste qui ne démord pas de sa volonté de se perpétuer.
Il semble que le professeur Lô Gourmo se soit laissé entraîner, volontairement ou par souci d’exigence intellectuelle, dans une manœuvre de détournement du débat, d’un imperatif de démarcation politique des Haratines, on ne peut plus légitime, vers l’amplification d’une question d’identité, par son introduction sous le prisme d’un artifice académique pour le moins fantaisiste et contrariant.
il est heureux de constater, dans sa dernière intervention » les haratines sont la Mauritanie  » Continuer la lecture

LES HARATINES: COMMUNAUTÉ SOCIALE OU COMMUNAUTÉ ETHNIQUE ?

Lô Gourmo Abdoul : La parole droite d'un homme debout

Le débat en cours sur la question haratine porte sur plusieurs aspects qu’il convient de distinguer pour ne pas trop en disperser les termes et aboutir à l’incompréhension totale entre les débateurs.
L’on se souvient que pendant longtemps, au sein des intellectuels, spécialement dans la classe politique, l’aspect dominant était la question de savoir si, aujourd’hui, dans notre pays, l’esclavage existe ou non. Après bien des clarifications, on peut dire qu’il existe un vrai consensus, pour affirmer qu’en tant que système économique, social et politique spécifique, c’est à dire en tant que mode de production, l’esclavage n’existe plus, et a été graduellement remplacé par le féodalisme puis par le capitalisme colonial et national. Cependant, des pratiques esclavagistes parfois vivaces sont maintenues et coexistent avec les modes de production ultérieure, particulièrement à la campagne, dans certaines régions plus que dans d’autres, réduisant des dizaines voire des centaines de milliers de personnes à un état de dépendance marquée voire totale vis à vis des anciens maîtres, le plus souvent bidhane ( propriété foncière, mariage, héritage, préséance et fonctions sociales etc…). Continuer la lecture

De la question Haratine : des chaînes de domination à la quête d’existence ! Par Maham Youssouf

Bonjour chers amis et camarades,

J’aurais pu me contenter de la réplique sublime du cousin Cheikh Sidatti., mais comme on dit, chose promise, chose due.

 J’ai suivi avec un intérêt particulier le débat – ou plutôt les débats sur « l’identité haratine » J’ai écouté les uns et les autres, mais aussi lu certaines contributions qui m’ont profondément marqué, comme celles de mon jeune frère, l’éminent poète Cheikh Nouh, fils de Barkéole, où se concentrent des centaines d’adwaba marginalisés, spécificité haratines, et celle de Sidi Soued Ahmed, intitulée Donnons-leur leur identité. Continuer la lecture

L’histoire détermine parfois le type d’organisation social, Par Rchid Mohamed

Dire qu’aucun « affranchissement n’a jamais conduit à la formation d’une communauté indépendante », me semble défendable, à condition de préciser les conditions dans lesquelles est intervenu cet affranchissement.

En effet, dans le contexte maure traditionnel, il était impossible de constituer une communauté, de « droit », bien qu’elle existe de fait. Tout simplement parce que l’affranchissement traditionnel n’aboutissait pas à la liberté, une liberté totale de l’ancien maître. L’esclave et le maître s’engagent dans une autre relation de dépendance, qu’on appelle le « Wala », au terme de laquelle le nouvel affranchi, le « Hartani », est tenu de verser ses « vatarat » à son « mawla », son ancien maître, lequel pouvait entrer aussi « légalement » en possession de ses biens, lorsqu’il décède sans héritiers mâle, au nom d’un cousinage fictif ; puisque le Hartani n’a jamais appartenu à la famille de l’ancêtre éponyme de la tribu. Continuer la lecture

Droit à l’affirmation et à l’existence : réponse à Mohamed Echriv et à la négation de l’identité haratine, Par M. Cheikh Sidatti

Quand Mohamed Echriv affirme dans sa publication récente que les Haratines ne sont qu’une “transition sociale”, il ne fait pas œuvre d’historien : il se fait le scribe d’un système de domination.

Cette formule n’est pas neutre. Elle n’est pas scientifique. Elle est idéologique et vise à priver un peuple de son droit à exister comme sujet collectif, avec sa mémoire, sa douleur, sa résistance et son avenir. Continuer la lecture