Mauritanie : Urgences panafricanistes exige la libération de l’opposant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid

Mauritanie : Urgences panafricanistes exige la libération de l’opposant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid Un crime contre l’Humanité, voici ce qu’est l’esclavage. Une entreprise aberrante qui malheureusement fait partie du film de l’humanité et qui est sans doute la catastrophe humaine la plus animal jamais subsisté dérégulant la marche d’un peuple tout entier, la chosifiant et entamant un processus de déshumanisation qui laissa sévir des séquelles jusqu’au réflexes de subordination de ce peuple, l’empêchant très souvent de se relever après être rester courbé trop longtemps.

Chaque séquence de ce film, de leur état captivité à leur travail forcé en passant par les millions de suicide, ils nous arrivent jusqu’à présent à l’imaginer et à les vivre dans notre chair.

Cet épisode, qui n’aurait jamais du exister dans le film de l’humanité a ainsi avec la plus grande lâcheté et barbarie de l’Arabie et de l’Occident, fait partie de notre passé.

La grande question que l’on se pose actuellement c’est comment cette ignominie a pu résister au temps, au bien, à l’humanisme, pour faire partie de notre présent.

Dans un pays du nord ouest de l’Afrique situé entre 15 et 27 degré de latitude nord et entre 5 et 17 degré de longitude Ouest, en Mauritanie au 21éme siècle subsiste l’esclavage.

Une communauté en Mauritanie vit quotidiennement la misère instaurée par les différents régimes qui se sont succédé, la communauté harratine. Victime d’un esclavage permanent et d’une discrimination pour ceux qui, en ont échappé, les harratines méritent une attention particulière de toute l’humanité. Entre le regard accusateur de certains et méprisant d’autres, la situation n’est guère simple à gérer par cette communauté.

Malgré les lois en vigueur et les engagements internationaux de la Mauritanie en matière de lutte contre la discrimination, l’esclavage, la volonté politique ne suit pas.

De Mokhtar Ould Daddah (1960-1978) à Mohamed Ould Abdel Aziz (depuis 2008) en passant par Ely Ould Mohamed Vall (2005-2007) Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (2007-2008), cette pratique a toujours subsisté dans cette partie de l’Afrique.

Pourtant l’esclavage fut officiellement aboli en Mauritanie en 1981 mieux encore, en 2007, une nouvelle loi se dit criminaliser l’esclavage qui dorénavant est passible de cinq à dix ans de prison ainsi que l’apologie de l’esclavage qui lui est punissable de deux ans de prison.

Force est de noter que cette loi ne permet guère aux ayant droits victimes de l’esclavage de se constituer partie civile pour réclamer des dommages et intérêts. Autant de maladresse ou d’omission qui montre une mauvaise volonté de combattre vraiment ce phénomène.

Le 28 mars 2013, c’est une agence nationale nommée Tadamoun qui entend « répondre à un impératif de développement relatif à l’amélioration des conditions de vie d’une certaine population victime d’une parenthèse historique » est créée par décret. En plus de la lutte pour l’insertion des rapatriés mauritaniens du Sénégal et contre la pauvreté, elle s’était donnée comme mission de lutter contre les séquelles de l’esclavage.

En 2015, le parlement pénalise de 10 à 20 ans de prison les maîtres et complices d’esclavage, enfin reconnu comme crime contre l’humanité. Le 30 mai 2018, la 107ème session du Bureau International du travail (BIT) de Genève a supprimé la Mauritanie de la liste des pays interpellés par la commission des normes sur la question de l’esclavage en matière d’emploi et de travail forcé.

Tout ceci presque seulement une poudre d’escampette. Un arsenal législatif certes mais plusieurs milliers de personnes sont encore concernés par ce phénomène qui relève d’un ordonnancement social très ancien, une forme de société de castes. Plus de 43 000 Mauritaniens. De plus l’envoi de jeunes Mauritaniennes pauvres vers l’Arabie Saoudite où elles sont exploitées, et parfois tuées, est une forme d’esclavage.

La Mauritanie pluriethnique composée d’une part de maures arabo-berbères ou Beïdanes (qui représenteraient 30 %), et de Haratines dits « Maures noirs », anciens esclaves arabophones, d’origine Bafour (qui seraient 40 % de la population), d’autre part d’un ensemble négro-africain composé de plusieurs ethnies, telles que les Peuls, Soninkés, Wolofs et Bambara, qui représenteraient 30 % de la population, selon les estimations de la CIA (sans études précises , il n’existe pas de statistiques dans ce sens).

Contradictoirement, Juridiquement, la constitution de la Mauritanie en plus de citer la charte africaine des droits de l’homme et du citoyen précise : D’abord dans son préambule :

« Considérant que la liberté, l’égalité et la dignité de l’homme ne peuvent être assurées que dans une société qui consacre la primauté du droit, soucieux de créer les conditions durables d’une évolution sociale harmonieuse, respectueuse des préceptes de l’islam, seule source de droit et ouverte aux exigences du monde moderne, le peuple mauritanien proclame, en particulier, la garantie intangible des droits et principes suivants:

– le droit à l’égalité;

– les libertés et droits fondamentaux de la personne humaine;

– le droit de propriété;

– les libertés politiques et les libertés syndicales;

– les droits économiques et sociaux; »

Ensuite en son article premier :

La Mauritanie est une république Islamique, indivisible, démocratique et sociale. La République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi. Toute propagande particulariste de caractère racial ou ethnique est punie par la loi.

Enfin en son article Deux :

Le peuple est la source de tout pouvoir et qu’aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. Une comparaison entre ces dispositions et la réalité sur place rend hystérique. Frères, sœurs de la communauté ,que vous soyez à Nouadhibou, à Kiffa, à Kaédi, à Zouérate, à Rosso ou à Nouatchott, votre premier droits, frères et sœurs harratines c’est de vivre librement afin de pouvoir vivre dignement.

Un soutien de principe, fort et retentissant à notre frère, ce combattant pour la liberté de son peuple.

Arrêté le Mardi 07 Aout à l’aube le leader harratine Biram Dah Abeid, est le président du mouvement anti-esclavage IRA et tête de liste nationale à Nouakchott.

Des policiers ont encerclé sa maison à Riyadh, dans la banlieue sud de Nouakchott, avant de l’emmener dans un commissariat sans mandat d’arrêt, selon IRA, où il a passé la nuit. La police évoque une plainte d’un journaliste qui accuse Biram Dah Abeid de l’avoir menacé. Accusation rejetée par IRA qui parle de persécution politique.

Son arrestation le jour même où son mandataire devait recevoir un récépissé définitif est perçue par ses partisans comme une tentative d’entraver l’organisation des élections et d’intimidation d’un candidat qui dérange le pouvoir

L’origine de cette énième arrestation, la plainte d’un journaliste mauritanien, Abdallah Deddah, portait plainte contre Biram Dah Abeid. En cause, selon un proche de ce dernier, « des propos malencontreux, certes durs, à l’égard de ce journaliste, mais qui étaient tenus sous le coup de la colère parce qu’il avait, comme d’autres avant lui, présenté le combat de Biram de manière biaisée ».
De son côté, Abdallah Deddah assure à Jeune Afrique avoir reçu des messages agressifs, voire menaçants, de la part de Biram et de quelques autres militants de l’IRA, suite à la diffusion, sur sa chaîne Youtube, le 27 juin, d’un documentaire consacré à l’alliance électorale du parti RAG (émanation politique de l’IRA) avec Sawab. Le 4 juillet, le journaliste, qui fut notamment le correspondant de la chaîne qatarie Al Jazeera, dépose plainte à Nouakchott contre Biram Dah Abeid et les militants qui l’ont contacté pour injures et menaces. Le 30 juillet, il est entendu par le procureur.

De la même manière que notre couleur de peau n’a su définir nos grandes invention, elle ne saurait en mesure de définir une place dans un quelconque classement de race car la seule race qui existe est la race humaine. Combattre une condition de l’humain étant la propriété d’un autre humain, impliquant une suppression totale de la liberté personnelle, l’esclavage ne saurait être une contravention, un délit encore moins un crime.

L’esclave est un objet, une chose, la chose de son maître; on le range au nombre des instruments, avec les animaux domestiques, auxquels on l’assimile. Ne pas combattre cette ignominie est hautement supérieur au délit de non assistance à une personne en da​nger et laisser les combattants de ce crime être traité comme des criminels serait un échec pour la Mauritanie, pour l’Afrique, pour le Monde entier.

Biram, Frères et sœurs Harratines, vous avez pu comptez sur Urgence Panafricaniste, depuis 2016 lorsque vous en aviez eu besoin, encore une fois, nous sommes avec vous et cette fois ci jusqu’à la fin de cette insulte.

Urgence Panafricaniste,

Dakar, le 13 OCTOBRE 2018

Source : Home View Sénégal