LE CRI DU HARTANI N° 5 (octobre 2002)

« Le Cri du Hartani ».

Poème en Hassania du poète Haratine Mohamed Deya ould M’Khaïtir

« Si j’ai traversé vers le terre de Rome *(2)

C’est parce que je veux me séparer des Arabes.

Je ne suis pas les chiens qui n’apprécient

Que ceux qui les étranglent ».

« La lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d’espérance,

tandis que le désespoir rend muet. »

Charles Baudelaire

 

Le « Cri du Hartani » est le bulletin de l’A.H.M.E. (Association des Haratine de Mauritanie en Europe) 3, allée Fernand Lindet – 93390 Clichy-sous-Bois. L’A.H.M.E. a été créée le 13 juillet 2001 et déclarée au Journal Officiel Français n°32 du 11 août 2001 sous le n° 2136. L’A.H.M.E. peut être consultée sur Internet : www.journal-officiel.gouv.fr.

 

Editorial :

 

Dans ce numéro 5 du  » Cri du Hartani « , je vous livre deux affaires :

    1. Une affaire d’esclavage qui implique l’ambassadeur de Mauritanie au Canada ;

  1. Une lettre des avocats de SIDI FALL, hartani et ingénieur agronome, emprisonné depuis 1998, pour détournement. L’intéressé a bénéficié de trois non-lieux. Il est toujours maintenu en prison. Cette affaire a été déjà évoqué dans le  » Cri du hartani  » numéro 1.

M. Mohamed Yahya Ould CIRE

Président de AHME

La diplomatie mauritanienne et l’esclavage

En l’an 2002, au Canada, l’Ambassadeur de Mauritanie, dans ce pays, Abderrahim Ould Hadrami, a été accusé par les autorités canadiennes de pratiques esclavagistes.

En rejoignant son poste d’ambassadeur, Abderrahim Ould Hadrami et sa famille, étaient accompagnés d’une très jeune Hartania (esclave).

Traditionnellement une femme berbère ou arabe ( ici il s’agit d’une berbère ) doit avoir une esclave. Malgré sa jeunesse, la petite Hartania faisait tous les travaux de la maison : cuisine (méchoui et thé), nettoyage de la résidence, faisait manger et coucher les petits enfants.

Elle dormait dans la cuisine à 2 heures du matin. Puis à 6 heures, elle était debout pour préparer les enfants de l’Ambassadeur à aller à l’école. Elle les dépose et revient à la résidence continuer le travail incessant.

Les responsables de l’école où apprennent les enfants de l’Ambassadeur se sont interrogés. Comment se fait-il que cette petite fille, à savoir la petite Hartania amène et ramène des enfants quasiment de son age, eux reste à l’école elle retourne à la maison ?

D’autres signes physiques les ont poussés a s’interroger :

La petite Hartania était physiquement fatiguée et mal nourrie. C’est pourquoi le directeur de l’école en question a convoqué Abderrahim Ould Hadrami, ambassadeur de Mauritanie au Canada.

Question du directeur d’école :  » Pourquoi la petite fille qui amène vos enfants à l’école, ne va pas elle-même à l’école ? « .

Réponse du minable Ambassadeur « C’est ma fille, j’ai choisi de ne pas l’envoyer à l’école! « 

Pour prouver au directeur de l’école qu’il s’agit bien de sa fille, il montra son passeport diplomatique sur lequel figurent le nom et la photo de la petite Hartania, en tant que sa fille.

Réponse du directeur :  » Si elle est votre fille, votre fille a l’age d’aller à l’école, elle doit aller à l’école « .

A la fin de cet échange, le directeur de l’école saisit son ministère de tutelle, lequel saisit à son tour le ministère des affaires étrangères du Canada.

L’Ambassadeur de Mauritanie Abderrahim Ould Hadrami, a été convoqué par le ministre des affaires étrangères du Canada, puis l’affaire à été portée à la connaissance de la présidence de la république Islamique de Mauritanie.

L’Ambassadeur n’a pas été sanctionné pour pratique esclavagiste. Bien au contraire, il a été muté en Côte d’ Ivoire. Là, il peut pratiquer l’esclavage à sa guise.

Pourquoi le ministère des affaires étrangères de Mauritanie, dirigé depuis deux ans par Dah Ould Abdi, ancien ambassadeur de Mauritanie à Paris, jadis apprécié dans les milieux diplomatiques en France, a donné un passeport à Abderrahim Ould Hadrami sur lequel figure la photo d’une petite Hartania (esclave), comme sa fille, alors qu’il s’agit d’une noire et esclave de la femme de l’intéressé ?

  1. C’est une preuve de comportement esclavagiste au plus haut niveau de l’Etat Mauritanien.
  2. La mutation en Côte d’Ivoire n’est pas une sanction. Elle permet au minable Ambassadeur et au minable Etat qu’il représente de cacher leurs pratiques esclavagistes. En effet, ce n’est pas dans un Etat Africain que les pratiques esclavagistes seront dénoncées.
  3. Rappelez-vous le Cri du Hartani n°3, dans lequel je dénonçais le comportement esclavagiste de Abderrahim Ould Hadrami, ancien directeur du Département Afrique au ministère des affaires Etrangères de Mauritanie. Le ministre de l’Education du Canada vient d’administrer la preuve que la Mauritanie est un état esclavagiste.

L’ A H M E lance un appel aux organisations des droits de la personne, ivoiriennes et internationales afin de surveiller et de dénoncer les comportements esclavagistes des diplomates mauritaniens en général et surtout ceux d’Abderrahim Ould Hadrami qui ne renonce pas à l’esclavage parce qu’inscrit dans la moelle, dans ses os et dans ses gênes.

M. Mohamed Yahya Ould CIRE

Président de AHME

 OBJET Affaire SIDI FALL Excellence Monsieur le Président,

 

A. S. E. M. Le Président de la République Président du conseil de la Magistrature Suprême

En votre qualité de garant de la Constitution, le Groupe des avocats défendant

l’affaire de Monsieur SIDI FALL, accusé dans le dossier n°15/99 de détournement de deniers publics, a l’honneur de vous soumettre la présente pour élucider certains aspects flous de ce dossier et pour indiquer labus flagrant de !a loi, la trahison de !a justice et même la falsiflcaticn de libellés officiels qui ont taché cette affaires, de sorte à sacrifier notre client qui purge une peine d’emprisonnement aléatoire depuis prés de 2 ans et pour des raisons artificielles comprenant à la fois le règlement des comptes politiques au niveau local, les manoeuvres orchestrées par ces artisans vrais responsables de la gabegie dont souffre la ferme de MPourié tant à travers des pièces de formes et moyens divers, dans le but de les exclure du dossier en chassant 2 oiseaux par une seule pierre, en jetant l’accusation sur leur adversaire impliquant sa gestion de a ferme

Un contrôle a eu lieu à la ferme de M’Pourié du. !3 à 2f Mai 1997 effectué par la Cour des Comptes Ce contrôle représente le chef de fil dans cette affaire. Les conditions critiques financières et comptables de cette ferme et dont la responsabilité incombe au Directeur qui a remplacé SIDI FALL et son comptable, conformément au même rapport de contrôle

Des lettres de demandes d’explication ont été adressées à ces artisans à ce propos.

Après un certain moment et d’une manière étrange une lettre d’observation et une mise en demeure ont été adressées à Monsieur SIDI FALL qui a déjà quitté la ferme depuis une année pour une promotion directeur central au MDRE, mais sans qu’il soit convoqué à se présenter au contrôle effectué par les contrôleurs de la Cour des Comptes, contrairement a l’article 23 de la loi n°19/93. ‘ ‘

3

Le Cri du Hartani n°3 1er octobre 2001

A l’issue du rapport de la Cour des Comptes dans lequel SIDI FALL a été sacrifié avec intention douteuse, Monsieurle Ministre du Développement rural et de l’environnement a demandé au Commissaire du Gouvernement prés de la Cour des Comptes d’engager la poursuite contre SIDI FALL, ex – directeur de la ferme, Bâ Siley Bocar Directeur a lépoque et Sy Mamadou, mais sans en informer la Justice. Cependant il n’a transmis que 5 pages montées de manière qui a servi de base pour tromper la justice à ce sujet et au détournement des deniers publics.

Pire, au niveau des tribunaux et des procédures, les manoeuvres n’ont pas manqué pour sacrifier Mr SIDI FALL, le déférant devant le juge d’instruction compétent avant toute enquête préliminaire Celui-ci a rendu une ordonnance de non-lieu (de le poursuite), mais malheureusement la détention de Mr SIDI FALL a été maintenue contrairement âl’article 161 Code de procédure pénale.

Pire encore, après la confirmation de cette ordonnance, la détention est maintenue contrairement également àl’article 504 du Code de procédure pénale. Cependant le Président de la Cour Correctionnelle de ROSSO a renvoyé le dossier devant sa propre Cour par ordonnance de renvoi, pour le condamner â 5 ans de prisonferme, par arrêté nul en Forme et au fond.

Le dossier est cependant actuellement devant la Cour d’Appel

Il est à noter le fait d’avoir déjà adressé une lettre soutenue (par les justificatifs) à Monsieur le Ministre de laJustice depuis le ?3/09/i999; cette lettre fait état des différents abus.

Nous avons eu le souhait de voir l’affaire résolue purement par la justice, ma„ e

de sanctionner deux magistrats lors de leur prise de décisions rendant le prévenu innocenta crée chez d’autresmagistrats une mentalité confuse, considérant cette sanction comme résultat immédiat de la prise desdites décisions, ce qui a influencé se leur indépendance d’où la perte des droits, le sacrifice des libertés, la loi bannie et les valeurs entachées.

Monsieur le Président;

Sacrifier SIDI FALL pour son opinion, lui infligeant le fardeau des autres et sa détention à la prison alors qu’il détient une ordonnance de non-lieu confirmé par deux cours d’appel ne peut qu’être considéré q’une séquestrationabusive et une violation flagrante des droits de lhomme garantis par la Charia Islam ique. la Constitution et lesConventions internationales auxquelles elle renvoie o

Pour rendre à Allah ce qui est à Allah et à César ce qui est a César, pour préserver les droits et libertés et même pour assurer un fonctionnement meilleur de la Justice, nous attirons votre glorieuse attention sur cette affaire. ensollicitant votre intervention pour ordonner aux autorités compétentes de libérer ce citoyen de l’injustice et le maintenir dans ses droits

Me: Mohameden o. Ichidou, Me: Mohamed El Moctar O. Taghi, Me: Brahim O. Dy