La question du Sahara : le mémoire de la République Islamique de Mauritanie devant la Cour de justice internationale (Partie 3)

Les traités conclus entre l’Espagne et la France en 1900 et 1902 vont partager la Mauritanie. Leurs prodromes ont, à l’époque, plus d’un siècle, mais ne mettent du côté mauritanien au contact des Européens que les gens de l’Adrar et les tribus le parcourant. Nullement le Maroc.

N’ayant eu copie qu’en 2005, de ce mémoire de la République Islamique de Mauritanie devant la Cour de Justice internationale, à La Haye, qui avait reçu mandat de l’assemblée générale des Nations Unies de dire si le Sahara administré par l’Espagne était, avant sa domination, « terra nullius », je n’ai malheureusement pas pu interroger l’auteur de sa plus grande partie (            en comptant les annexes – intégralité des anciens traités – qu’il ne sera pas possible de publier à la suite du mémoire-même) : l’éminent Mohamed Ould Mouloud Ould Daddah et encore moins le très regretté président Moktar Ould Daddah. Le texte est en effet de plusieurs plumes, et l’enquête préliminaire – en cours de publication dans ces colonnes – ne semble pas le fait d’un savant mauritanien : la transcription des noms propres (chefs ou tribus) n’est pas la plus courante. La genèse du mémoire serait intéressante à établir : je n’en ai pas les moyens actuellement. Il est probable que les archives du ministère mauritanien des Affaires étrangères donnent la chronologie de cette rédaction et les instructions pour y procéder. Examiner le mémoire marocain le serait plus encore puisqu’il est avéré qu’au dernier moment, Espagnols et Marocains, faillirent s’entendre pour que la Mauritanie ne soit pas signataire des accords de Madrid. L’Histoire eût d’ailleurs changé de cours.

Bertrand Fessard de Foucault, alias Ould Kaïge

 

LA MISSION CERVERA – QUIROGA – RIZZO.

C’est encore la Société espagnole de géographie commerciale qui va organiser la troisième expédition avec charge, cette fois, de pénétrer dans le désert du Sahara et traiter avec la puissante tribu de l’Adrar Temar. L’équipe était composée du capitaine ingénieur don Julio Cervera y Baviera, le docteur Francisco Quiroga y Rodriguez, spécialiste des sciences naturelles, Don Felipe Rizzo y Ramirez, arabisant, ancien consul au Maroc et el Haj Abd El Kader el Ajdar. Ils arrivèrent le 14 mai 1886 à Rio de Oro où ils restèrent quelques semaines. En juillet, ils prirent la direction de la sebka d’Idjil en traversant le Tiris [i].

A Idjil étaient convoqués les chefs de tribus Ulad Bu Sba, Ulad Xuij, Ulad Moussa, Ergueibat, Ulad Delim, qui contrôlaient Idjil, le Tiris, l’Adrar Sutuf et autres régions du Rio de Oro.

Le 12 juillet 1886 fut signé un traité engageant toutes les tribus et déclarant notamment :

« Tous les territoires compris entre la côte des possessions espagnoles de l’Atlantique, Cap Bojador à Cap Blanc, et la limite occidentale de l’Adrar appartiennent à l’Espagne à partir d’aujourd’hui. » [ii]

Le même jour et au même endroit, un second traité était passé avec le puissant émir de l’Adrar, Ahmed-ben-Mohamed-Uld-el-Aidda, chef de la tribu de Yehya-ou-Azmen, accompagné des principaux dignitaires de sa Cour. Par ce traité était reconnue la souveraineté de l’Espagne sur tout le territoire de l’Adrar Temar dont les limites étaient précisées. L’Emir sollicitait du gouvernement espagnol l’usage d’un sceau spécial pour authentifier les documents et la correspondance officielle qu’il aurait à entretenir dans l’avenir avec les autorités espagnoles [iii].

Un troisième traité fut passé à Dmiset dans le Tiris. Par ce dernier traité, le puissant Cheik Sidi Bechir, en son nom propre et au nom d’autres chefs de tribus, faisait soumission à l’Espagne et convenait d’un accord commercial exclusif avec elle [iv]. Bien que cette expédition avait été entreprise avec l’appui du gouvernement [v], le cabinet Sagasta, comme il l’avait fait pour la mission Alvarez Pérez, ne voulut pas entendre parler de la possibilité d’étendre les possessions espagnoles au Sahara occidental, craignant sans doute que cela n’entraîne des frais, de nouvelles responsabilités ou des complications internationales[vi]. En conséquence, les Traités d’Idjil ne reçurent pas la sanction gouvernementale ; ils ne furent pas publiés dans la Gaceta officielle ; ils ne furent pas notifiés aux puissances [vii], comme l’exigeait l’article 34 de l’Acte général de Berlin du 26 février 1885, qui posait les conditions à remplir pour que les occupations nouvelles sur les côtes du continent africain soient considérées comme effectives [viii]. Si l’Espagne avait procédé à de telles notifications, elle se serait trouvée à la tête d’un territoire particulièrement vaste au Sahara. Elle n’en fit rien.

Rien ne devait modifier son attitude dans les années qui suivirent. Un décret du 6 avril 1887 traitant des territoires de la côte du Sahara se réfère aux mêmes indications géographiques que celles du décret du 26 décembre 1884 [ix].

La notice géographique et statistique sur l’Espagne, publiée par la Direction générale de l’Institut de géographie et de statistique à Madrid en 1888, limite aussi le protectorat espagnol à la côte occidentale de l’Afrique du cap Bojador à la baie de l’Ouest (cap Blanc) [x].

Le 6 février 1889, la Société de Géographie commerciale envoya une supplique au ministre d’Etat pour qu’il accepte les traités signés par Alvarez Pérez, notifiant cette prise de possession aux Puissances, établisse son protectorat entre cap Bojador et la frontière méridionale du Maroc et installe un détachement à la Ouina [xi].

Le gouvernement ne répond à aucune de ces sollicitations.

Bien plus, les membres de la Société de géographie se plaignent de l’état d’abandon dans lequel se trouve la factorerie de Rio de Oro, tombée en décadence depuis la renonciation par Bonelli de sa charge de commissaire royal [xii].

La Société géographique de Madrid et la Société espagnole de géographie commerciale adressèrent au ministre de l’Etat, le 14 mai 1892, une lettre signée de Francisco Coello transmettant à nouveau les traités d’Idjil et attirant l’attention du ministre sur le danger que les Français ne nient les droits de l’Espagne sur l’Adrar. Une communication de M. Fabert, dont il sera question ci-dessous, leur paraissait inquiétante. Les Sociétés demandaient au gouvernement de remettre au sultan de l’Adrar le sceau officiel qu’il avait sollicité [xiii]. Cette demande n’eut pas plus d’effet que les autres.

Par un traité du 12 mars 1895 passé entre la Grande-Bretagne et le Maroc, la Grande-Bretagne vend au Maroc les établissements de la North West Africa Co. situés à cap Juby. Dans ce traité, la Grande-Bretagne déclare que tous les terrains qui sont entre l’oued Dra et le cap Bojador appartiennent au territoire du Maroc [xiv].

Il ne semble pas que l’Espagne ait réagi.

Fin avril 1895, le Heraldo annonça qu’une convention avait été signée entre le directeur de la factorerie espagnole de Rio de Oro et le chef de la tribu des Ulad Delim. Selon cette convention, le chef aurait reconnu le protectorat de l’Espagne et l’autorité du gouvernement de Rio de Oro ; il promettait de protéger les relations entre les indigènes et les Espagnols, d’indemniser les dommages que pourraient causer ses sujets et de les châtier sévèrement et de livrer ceux qui portent les armes contre les Espagnols [xv].

En 1897, le Roi Alphonse XIII  fit remettre au cheik Ma-el-Ainin des cadeaux, en réponse de quoi le cheik réitéra son adhésion à l’Espagne [xvi].  En cette même année, des représentations des Tiderarin, Erguibats, Arrosiyin, Ulad Delim, Azraquin et Ula Sba, confirmèrent également leur attachement à l’Espagne [xvii]

CONSTATATIONS  SUR  LA  POLITIQUE  COLONIALE  DE  L’Espagne  DE 1885  A  1900.

De cette période qui s’étend de 1885 à 1900, on peut donc conclure que l’Espagne a eu une politique coloniale très timide :

1)  Elle se borne à invoquer un protectorat (Real orden du 26 décembre 1884, notification aux puissances, real decreto du 10 juillet 1885).
A la fin 1885, répondant à une question parlementaire, le président du Conseil Sagasta insista sur le fait que le Rio de Oro n’était qu’un protectorat, une zone d’influence qui ne pouvait être considérée comme territoire de souveraineté espagnole, si ce n’est de façon bien diffuse [xviii]. Le 24 juin 1887, le président répéta, à la suite d’une interpellation au Parlement, que l’ « Espagne exerce le protectorat dans ce territoire, sans que pour autant celui-ci fasse partie de la nation espagnole » [xix].

2)  Elle se limite à la bande côtière de cap Bojador à cap Blanc, en dépit des traités passés avec les tribus de l’intérieur et des pressions de divers milieux d’affaires.

3)  Les factoreries installées sur la côte végètent [xx], et aucune occupation de l’intérieur n’a lieu.

4)  Rien n’est fait pour étendre les possessions espagnoles au Nord de cap Bojador jusqu’à la frontière marocaine en dépit des accords passés avec les tribus.

5)  Jusqu’à cette date, le contentieux avec la France à propos de la frontière Sud et Est du Rio de Oro n’est pas entièrement vidé.

 

 

 LA  QUESTION  DU  CAP  BLANC.

Pourtant dès 1885, la question de l’appartenance du cap Blanc et de la baie du Lévrier allait être posée par divers géographes français [xxi] auxquels répondirent leurs collègues espagnols [xxii].

Dès mars 1885, M. Albert Marie expliquait que l’intérêt de colonisation algérienne exigeait la création d’un poste de commerce sur la côte au-dessus du cap Bojador. Mais en attendant, il proposait de réactiver l’établissement français de l’île d’Arguin. Il rappelait que la France avait été remise en possession de tous ses établissements sur cette partie de la côte occidentale de l’Afrique par le Traité de paix du 3 septembre 1783 avec la Grande-Bretagne dont l’article 6 était ainsi conçu :

«  Le roi de la Grande-Bretagne cède en toute propriété et garantie à S.M. très chrétienne, la rivière du Sénégal et ses dépendances, avec les ports de Saint-Louis, de Podor, de Galam, Arguin et Portendick (….) »

Il ajoutait que l’érection d’un phare au cap Blanc contribuerait à assurer la sécurité de ces parages [xxiii].

Le 6 novembre 1885, ce fut M. Henry Duveyrier qui attira l’attention de la Société de géographie de Paris sur l’expédition Bonelli et le décret espagnol du 26 décembre 1884. Il protestait contre l’inclusion dans la zone de protectorat espagnol du cap Blanc et de la côte Est de la baie du Lévrier jusqu’à 20° 46’ de Latitude Nord.  Il invoquait les titres historiques de la France sur le cap et la baie : lettres patentes de Louis XIV à la Compagnie du Sénégal en 1681 réduites en 1685, etc. [xxiv].

La Société de géographie de Paris décida de transmettre cette communication au ministre des Affaires étrangères et à celui de la Marine [xxv].

Le ministre des Affaires étrangères remercia la Société de cette communication, en ajoutant qu’il ne l’avait pas attendue pour se préoccuper de la situation qu’on lui signalait [xxvi]. En effet, les documents diplomatiques français [xxvii] révèlent que dès septembre 1884, le ministère de la Marine et celui des Affaires étrangères s’interrogeaient sur les mesures à prendre pour protéger les droits de la France.

Après avoir reçu la notification de Madrid proclamant le protectorat espagnol jusqu’à la baie de l’Ouest, Jules Ferry, dans une note du 13 janvier 1885, écrit ce qui suit au ministre de la Marine :

«  Nos droits territoriaux étaient incontestables pour la partie de la côte située au Sud du Cap Blanc, nous ne pouvions au nord de ce point, à défaut de titre formel, n’invoquer qu’une présomption résultant d’une commune renommée. Telles étaient notamment vos conclusions l’an dernier quand nous avons eu à répondre aux Etats-Unis d’Amérique qui sollicitaient pour un compatriote l’autorisation de fonder une pêcherie au Cap Blanc. » [xxviii]

Le ministre de la Marine, pour sa part, dans une lettre du 27 janvier 1885, reconnaissait :

« Nous ne pouvons invoquer l’existence de traités ou de conventions conclus avec les chefs de ladite côte de nature à infirmer la valeur de ceux qui, d’après les informations fournies par M. Belle, dans sa lettre du 19 décembre dernier, auraient été passés par la Société espagnole africaine. » [xxix]

Désireux de s’assurer que les Espagnols ne s’étaient pas installés sur le Blanc lui-même ou plus au Sud, notamment à l’île d’Arguin, le gouverneur du Sénégal et dépendances fit reconnaître les endroits occupés par un aviso de l’Etat, Le Héron [xxx]. Le rapport du capitaine rassura les autorités françaises :

« Le Cap Blanc m’a paru absolument désert, on n’y voit nulle trace d’une habitation quelconque. Quant à l’île d’Arguin, je me suis convaincu que non seulement elle n’est pas occupée ni actuellement habitée… En revanche sur le faux Cap à neuf milles dans l’Ouest Nord-Ouest du Cap Blanc, s’élève une maisonnette en pierres et le drapeau espagnol en dehors des limites de nos possessions. » [xxxi]

Pour justifier que le cap Blanc et la côte au Sud jusqu’au Sénégal appartenait à la France, le ministère de la Marine invoquait non seulement les titres découlant de traités internationaux avec les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, mais encore ceux issus des traités particuliers passés avec les chefs de tribus ou « rois indigènes » les 29 juillet 1717, 6 mars 1723 et 8 juin 1873 par le directeur général de la Compagnie du Sénégal [xxxii].

Le gouvernement français fit donc savoir au gouvernement espagnol que les revendications françaises comprenaient expressément la baie du Lévrier, au même titre que la baie d’Arguin [xxxiii].

Le 1er décembre 1885, la France proposa de confier à une commission mixte franco-espagnole l’étude des délimitations des possessions françaises et espagnoles respectives en Guinée et au Sahara occidental. L’Espagne accepta[xxxiv]. La Commission interrompit ses travaux en 1888, les reprit en 1891 pour les arrêter à nouveau en 1892 [xxxv].

C’est pendant cette période que les Espagnols acceptèrent que le cap Blanc soit divisé en deux, laissant la totalité de la baie du Lévrier à la France , quoique la chose ne devait être mise noir sur blanc que par le Traité du 27 juin 1900.

Le projet de limitation dans le cap Blanc était le suivant :

« Une ligne qui partant du point indiqué par la carte annexée à la présente convention sur la côte occidentale de la péninsule du Cap Blanc entre l’extrémité de ce cap et la baie de l’Ouest gagnera le milieu de ladite péninsule, puis en partageant celle-ci par moitié, autant que le permettra le terrain, remontera au Nord jusqu’au point de rencontre avec le parallèle 21° 20’ de latitude Nord. » [xxxvi]

Il semble que ce soit au courant des négociations de 1891 que les commissaires espagnols aient admis que la limite des possessions franco-espagnoles au Sud du Rio de Oro serait le parallèle 21° 20’ [xxxvii].

Dans une note au ministre français des Affaires étrangères du 26 février 1900, préparée par ses services, on trouve le résumé suivant des négociations de 1891 :

« Le différend concernant la région du cap Blanc après avoir occupé les treize premières séances des conférences de 1886, a été l’objet d’un arrangement rédigé en projet au commencement des conférences de 1891. La rédaction adoptée divise dans la longueur, entre les deux gouvernements, la péninsule du Cap Blanc. La limite rejoint ensuite le parallèle 21° 20’ de latitude Nord et se continue dans l’intérieur le long de ce parallèle.

La remarque ayant été faite qu’aucune stipulation n’intervenait pour la fixation de la limite à l’intérieur, la Commission constata que son mandat n’avait trait qu’à la délimitation sur la côte et ne lui conférait pas le pouvoir d’examiner d’autres questions. Mais il faut entendre que la limite en latitude ne pouvait être autre que celle du parallèle 21° 20’, les dispositions complémentaires qui pouvaient être introduites plus tard dans l’arrangement ne pouvant porter que les extensions en longitude. » [xxxviii]

 

LA  QUESTION  DE  L’ADRAR.

A la séance du 4 mars 1892 de la Société de géographie de Paris, M. Léon Fabert fit une communication relative à son voyage au pays des maures Trarza et au Sahara Sud-occidental, au cours duquel il avait «  écrit au jeune roi de l’Adrar, Ahmed ould Ahmed ould Aïda, pour lui proposer l’amitié et l’alliance exclusive des Français. Le roi, qui n’est qu’à trois ou quatre jours de marche, mais qui est en guerre avec les maures I’Dowicche, répond favorablement sur toutes les questions. Il déclare qu’il recevra les visiteurs quand le pays sera pacifié. » [xxxix]

Dans une lettre qu’il adressa au ministre d’Etat, Francisco Coello, président de la Société de géographie de Madrid, attira l’attention du gouvernement espagnol sur le voyage de M. Léon Fabert et sa lettre au jeune roi de l’Adrar et sur la négation des droits de l’Espagne qu’ils impliquaient [xl].

Les inquiétudes espagnoles se précisèrent car le 26 octobre 1892, le sous-secrétaire du ministère d’Etat, Ferraz, demanda au duc de Mandas, ambassadeur d’Espagne à Paris, de vérifier l’exactitude d’une information du journal Le Temps, reprise par El Imparcial dans laquelle il était question d’un traité souscrit entre la France et les chefs de l’Adrar [xli] . L’information était exacte.

Dans une lettre adressée le 17 février 1892 au ministre français des Affaires étrangères, Léon Fabert insistait sur l’intérêt pour la France de l’Adrar et le danger des initiatives espagnoles qui avaient fait une « tentative directe auprès du cheikh de l’Adrar, mais que cette tentative n’avait provisoirement pas abouti » [xlii]. Après avoir rappelé l’échec de Faidherbe en 1860 qui avait cherché à faire un traité avec l’Adrar et y avait expédié sans succès le capitaine Vincent, Léon Fabert expliquait :

« Les gens de l’Adrar très indépendants et très braves redoutent une invasion européenne. Le traité que je leur ai fait accepter est le maximum de ce que l’on pouvait obtenir. » [xliii]

Ce traité, dont on trouvera le texte en Annexe VI, fut signé le 20 octobre 1891 par l’émir de l’Adrar. Ce traité se rapproche plus d’un traité de commerce que d’un traité de protectorat en bonne et due forme. La souveraineté de l’émir est à peine entamée.

Ce traité fut signé à nouveau par l’émir de l’Adrar en 1892, pour en assurer la parfaite authenticité [xliv] et par le Président de la République française le 10 juin 1893. Il fut ratifié par ce dernier par un décret du 7 juillet 1893 [xlv] et cette ratification fut communiquée à l’Emir [xlvi].

 

à suivre – négociations du traité franco-espagnol du 27 juin 1900 et contenu de ces traités, le projet de convention du 8 novembre 1902

[i] – voyez pour le récit de l’expédition : Julio CERVERA BAVIERA, Expedicion al Sahara – De Rio de Oro a Idjil, Revista de Geografia comercial, ano II, 1° nov. 1886 – 31 enero 1887, nums. 25 à 30, pp. 1 – 8. V. aussi VILAR, J.B., op.cit., pp. 113 – 114

[ii] – V. les traductions espagnole et française de ce traité (original arabe) en Annexe V.

[iii] – Ibidem.

[iv] – R.B., Sahara occidental y Guinea, Revista de Geografia colonial y mecantil, ano IV, n° 5, 1900, tomo I, n° 29,  p. 542

[v] – TORRES-CAMPOS, D.R., op. cit., R.D.I.L.C., 1892, p. 463

[vi] –  VILAR, J.B., op. cit., p. 120

[vii] – Ibidem, p. 121

[viii] – voyez ci-dessous, section 2.

[ix] – un extrait du texte paru dans la Gaceta de Madrid du 7 avril 1887 est reproduit dans HERTSLET, op. cit., vol. III, p. 1164. V. texte espagnol du décret et la critique très vive qui est faite de ce dernier dans la Revista de Geografia comercial, ano II, 30 de Abril de 1887, num. 36, p. 250.

[x] – cité par TORRES-CAMPOS, D.R., op. cit., R.D.I.L.C., 1892, p. 448.

[xi] – Revista de Geografia comercial, ano IV, 15 de Fébrero de 1889, num. 63, p. 170. Voyez aussi le long article, dans le même sens, dans le numéro 65 de cette revue qui insiste pour que le protectorat soit établi de l’oued Dra au cap Bojador, sur base des traités passés par par Alvarez Pérez (pp. 181 et ss.).

[xii] – LUCINI, Don Eduardo, La factoria de Rio de Oro, conferencia 12 Abril 1892, B.S.G.M., XXXIII, 1892, pp. 85 – 114,  spéc. pp. 90 – 92.

[xiii] – Cette lettre est reproduite au B.S.G.M., XXXIII, 1892, pp. 80 – 84 et dans la Revista de Geografia commercial, ano VII, Abril – Mayo y Junio de 1892, nums 104 – 5 – 6 , pp. 261 – 262.

[xiv] – V. le texte de cet accord en Annexe VII.

[xv] – FERREIRO, Don Martin, Memoria acerca de los progresos geograficos leida en la junta general de 28 mayo de 1895, B.S.G.M., XXXVII, n° 7 – 9, Julio – Septiembre, 1895, P. 268. Même information dans la Revista de Geografia comercial, ano XI, mars – mai 1895, n°s 139 – 141, p. 175.

[xvi] – Sahara espanol, la factoria de Rio de Oro, Revista de Geografia colonial y mercantil, ano I, n° 8, 1897, p. 137.

[xvii] – Ibidem, p. 138.

[xviii] – VILAR, J.B., op. cit., pp. 109 – 110.

[xix] – Revista de Geografia comercial, ano II, Madrid, 30 de Junion de 1887, num. 40, p. 347.

[xx] – Encore en 1900, la Société géographique de Madrid se plaint de l’inactivité à Rio de Oro du gouvernement espagnol qui ne fait rien pour développer la factorereie qui reste d’initiative privée, sauf à la protéger par un détachement militaire, Revista de geografia colonial y mercantil, ano IV, n° 2, 1900, pp. 489 – 491.

[xxi] – Chronologiquement : MERLE, A., « L’Angleterre, l’Espagne et la France à propos de l’île d’Arguin », Revue de Géographie, Paris, tome XVI, janvier-juin 1885, pp. 169 – 177 ; DUVEYRIER, H., « L’Espagne en Afrique », communication à la Société de Géographie de Paris, séance du 6 novembre 1885, Comptes rendus de la Société de Géographie, 1885, n° 16- , pp. 517 – 519 ; MERLE, A., « Sur certains droits de la France en Afrique (côte occidentale). Lettre à M. Henry Duveyrier », communication à la séance dsu 4 décembre 1885, Comptes rendus de la Société de Géographie, 1885, n° 19 – 20, pp. 634 – 640 ; ROMANET DU CAILLAUD, « Les droits de la France sur le golde d’Arguin et notamment sur la baie du Lévrier », Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Paris, 1885 – 1886, pp. 162 – 163 ; MERLE, A., «  La question du cap Blanc », Revue de Géographie, Paris, mars 1886, pp. 183 – 191 ; « Le litige franco-espagnol », Bulletin de la Société de Géographie commerciale, Paris, 1887 – 1888, vol. X, p. 754.

[xxii] – FERNANDEZ DURO, Doin C., Lors derechos de Espana en la Costa del Sahara discutidos por la Sociedad de geografia de Paris, B.S.G.M., XXI, Enero 1886, pp. 42 – 61 ; TORRES-CAMPOS, R., L’Espagne en Afrique, R.D.I.L.C., 1892, pp. 441 –  475 ; Cabo Blanco del Sahara, Litigio entre Espana y Francia, Revista de Geografia comercial, tomo II, nums. 12 à 15, pp. 216 – 219.

[xxiii] – MERLE, A., op. cit., R.G. 1885, pp. 173 – 174 et 176.

[xxiv] – DUVEYRIER, H., op. cit., C.R.S.G., 1885, pp. 517 – 518

[xxv] – Ibidem, p. 519.

[xxvi] – Ibidem, p. 610.

[xxvii] – Ministère des Affaires étrangères de France, Mémoires et documents, Afrique, Délimitation franco-espagnole dans l’Afrique occidentale, 1, 1860 – 1885, correspondances diverses.

[xxviii] – Folio 253 ; voyez aussi folio 255.

[xxix] – Folio 260.

[xxx] – Folio 262 . V . aussi La Gironde, 6 janvier 1885, cité par MERLE, A., op. cit., R.G., 1886, p. 184. S’agit-il aussi du navire de guerre qui aurait été envoyé par la France en vue de s’assurer de l‘effectivité du protectorat espagnol auquel TORRES-CAMPOS, R. fait allusion, op. cit., B.S.G.M., 1894, p. 368 ?

[xxxi] – Lettre du 12 décembre 1884, folio 265.

[xxxii] – Folio 283 . Lettre du 27 mai 1885 de la Marine aux Affaires étrangères.

[xxxiii] – Folio 336.

[xxxiv] – VILAR, J.B., op. cit., p. 121.

[xxxv] – Ministère des Affaires étrangères de France, Mémoires et documents, Afrique, Délimitation franco-espagnole dans l’Afrique occidentale, 2, correspondances diverses, t. 98. V . en particulier folio 37.

[xxxvi] – Ministère des Affaires étrangères de France, op. cit., folio 37.

[xxxvii] – Protocole n° 39, 16 février 1891, cité par Léon y Castillo, Documentos diplomaticos, Legislacion de 1900, Madrid, Tip. Suc. Rivadeneyra 1900, 75 p. y una mapa, Negociacion con Francia para celebrar un Tratado de limites entre las posesiones espanolas y francesas en la Costa occidental de Africa, doc. n° 33 et VILAR, J.B., op. cit., p. 124.

[xxxviii] – Ministère des Affaires étrangères de France, Dossier général 1900, II, Afrique équatoriale, Contestations franco-espagnoles, 5, folio 34 bis (manuscrit) et 51 (dactylographié). Le n° 93 de la Revista de Geografia comercial (mayo 1891, p. 124) faisait remarquer qu’adopter le parallèle 21° 20’, c’était perdre la plus grande partie de l’Adrar.

[xxxix] – FABERT, L. Le pays des Maures Trarzas et le Sahara occidental, séance du 4 mars 1892, Comptes rendus de la Société de géographie, 1892, n° 5, pp. 109 – 111.

[xl] – B.S.G.M., XXXIII, 1892, p. 83.

[xli] – VILAR, J.B., op. cit., p. 125

[xlii] – Ministère des Affaires étrangères de France, Afrique, Senegal et dépendances, 19, 1892 – 1894, T. 124, folio 61.

[xliii] – Ibidem.

[xliv] – Ibidem, folio 141, 154 et 203.

[xlv] – Ibidem, folio 313.

[xlvi] – Ibidem, folio 351.

Source: Le Calame