Pourquoi devons-nous dire un grand Merci, et pendant longtemps, à la CEP?

Pourquoi devons-nous dire un grand Merci, et pendant longtemps, à la CEP?Apprenons à développer la valeur- reconnaissance et exprimons sincèrement nos félicitations à la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP)pour le travail historique d’investigation qu’elle vient d’abattre.

La reconnaissance humaine reste une constante fondamentale de nos grandes valeurs morales et religieuses, dans nos rapports avec Allah et avec nos semblables. Toutefois, elle ne « tombe pas du ciel, elle n’est pas innée». Au contraire, elle relève de la culture et s’apprend nécessairement.

Nous devons être attentifs à cela et tout faire pour la développer en nous: chez notre peuple, ses élites et ses gouvernants.

Pour ma part, je l’exprimerai, en ces moments historiques, d’abord à l’endroit la CEP, de son Honorable Président, de ses honorables membres, de l’Honorable Parlement dont elle est issue et à tout le peuple mauritanien, pour les résultats obtenus, avant d’expliciter quelques unes des raisons de satisfaction des mauritaniens de bonne foi.

Je n’adresserai pas la parole à ses détracteurs, moins nombreux que leurs forfaits; ils ont les réponses à leurs discours inaudibles et sans consistance, dans les rapports de la CEP. Mais ils auraient mieux gagné à se taire . Et, parce qu’ils ont démontré, pendant la décennie calamiteuse pour notre pays, qu’ils adorent le gain,le silence aurait pu être, pour eux, la dernière opportunité.

Ils auraient dû s’inspirer du proverbe qui dit: « Mieux vaut se taire que de chanter une mauvaise chanson ». Je ne leur recommanderais pas d’être reconnaissants envers la CEP. Ils ont raté, sur ce plan, une autre bonne occasion, celle de ne pas être ingrat envers <> et envers ce ce peuple qui cotisait, chaque année, via ses impôts présents et futurs, par le biais de l’endettement, pour que leur soient payés des salaires faramineux, des sursalaires, indemnités, avantages en nature et autres faveurs et privilèges excessifs. Un minimum de reconnaissance leur aurait interdit de dilapider les biens du peuple et déposséder de son patrimoine et de son potentiel <> qui leur offrait tous les moyens d’une vie matérielle aisée de ne pas voler leur bienfaiteur.

En revanche, ils pourraient gagner, si le temps le permet encore, faire appel à deux autres valeurs: le respect des sentiments d’une population déshéritée, humiliée et en colère et , en sus de cela, à la valeur-pudeur: un minimum de pudeur leur dicterait de se voiler, d’utiliser des masques épais et non transparents et de rester muet pour le restant de leur vie qu’il ont délibérément brisée de leurs propres mains, du reste pas propres du tout.

L’adage des Hassanphones leur a appris : « Elli bih eydou ma trewjeou », « N’a pas à se plaindre celui qui s’est fait mal de son propre fait, par sa propre main » fut-elle “légère et agile”. La CEP n’est en rien à l’origine de cette « légèreté de la main » que j’ai soupçonnée depuis fort longtemps dans mes écrits et messages audios et qui aurait été corroborée, il y a quelques jours, devant la police judiciaire, par un ancien premier ministre.

Honorables députés mauritaniens, Honorable Commission d’Enquête Parlementaire,

Comme vous le savez, aucun de nous n’est maître de son destin. Vous êtes entrés énergiquement et définitivement dans l’histoire de ce pays. Vous n’y pouvez plus rien. Je suis persuadé que vous allez l’assumer et accepter ses bienfaits autant que ses contraintes et obligations. Vous avez non seulement fait progresser d’un grand pas le pays, à la satisfaction du plus grand nombre, mais aussi à la grande surprise de tous, et ce jusqu’à la dernière minute et dans un contexte jamais égalé en terme de complexité. (Contexte Covid 19 et magouilles de toutes catégories de ses alliés politiques que j’appellerai Covid 18 de la décennie bis.)

Vous avez également évité le chaos pour le pays et l’échec d’un gouvernement qui est né dans le fond d’un puits abyssal, sans que son peuple assoiffé et affamé ne pût deviner l’état de délabrement dans lequel, en entrant, il a trouvé l’Etat. Aujourd’hui, ce Gouvernement a l’ambition de décoller avant même d’ avoir eu les « pieds ou les roues » en prise sur la terre ferme. Quelques éléments d’appréciation et d’analyse des impacts de la mission de la CEP

Analyse de l’impact positif des travaux de la CEP :

1- La CEP a surpris et impressionné par la qualité de ses travaux, sa cohésion , le respect des délais et la moisson apportée.

2- La CEP a contribué à renforcer le consensus et l’unité des mauritaniens contre la gabegie et ses auteurs.

3- La CEP a aidé indirectement le Président Ghazouani et le Gouvernement qui ne voulaient pas charger leurs prédécesseurs, ni les indexer, alors qu’ils pourtant n’avaient pourtant pas hérité les moyens de subsistance ni des conditions requises en vue de subvenir aux besoins minima du développement.

4- La CEP a débarrassé, politiquement et moralement parlant, « le pied » du pays de « l’épine Aziz » et a désamorcé une partie du champ des mines qu’il a laissées derrière lui pour la déstabilisation, dès les premières années de son Mandat du Président Ghazouani, afin de revenir par la fenêtre et d’ apparaître comme un ultime recours.

5- La justice et le Pouvoir exécutif vont pouvoir arracher des griffés du « Déstabilisateur en puissance » les moyens financiers et logistiques volés, nécessaires au financement des actions de subversion et qui sont bien plus importants que ceux de l’Etat.

6. La CEP, par son travail, a redoré le blason du Parlement, en général, et de ses membres, en particulier.

7. La CEP a inauguré une ère d’espoir chez les mauritaniens et chez leurs partenaires au développement de voir enfin s’installer la bonne gouvernance et la sanction des crimes.

8- Des biens publics et fonds détournés seront récupérés et « re blanchis »- le terme est mien- au profit de la bonne cause du développement. economique et social.

9. Son action, menée jusqu’au bout, a contribué à démystifier bien des des préjugés sur la puissance des lobbys, des clans et des prédateurs.

10. Elle a renforcé les institutions de la République et la séparation des pouvoirs.

11- Le parlement, condamné auparavant à l’état de cécité, a retrouvé la vue, ce qui lui a permis de mener cette mission ,de pouvoir être plus regardant à l’avenir, d’exercer son droit et de remplir son devoir constitutionnels en contrôlant réellement l’activité de l’Exécutif et les destinations effectives des finances et autres biens publics.

Heureusement, voici un handicap et un handicapé en moins, ce de quoi nous ne pouvons que nous réjouir.

11bis. Le citoyen a découvert ce rôle naturel de ses représentants, qu’il ignorait. La culture démocratique mauritanienne, s’est donc davantage enrichie. 12-La réalisation de cette mission, sans qu’il y ait eu interférence ou veto présidentiel,a battu en brèche cette notion « d’amitié personnelle », argument ayant valeur « d’une nouvelle idéologie politique » primant sur l’intérêt général. Elle aura permis par conséquent de démontrer que la Président Ghazouani a effectivement son autonomie par rapport à celui qui n’est ni source d’inspiration philosophique ou politique; ni pourvoyeur de popularité. Préjugé déshonorant et érodant, s’il en est, pour la crédibilité de la première institution de la République.

Récurrente et à peau dure, cette suspicion diffamatoire pour le Président de la République fut, à un moment donné, la première des calamités : hériter de l’impopularité et des scandales de Aziz, de ses coquilles vides et d’un surendettement excessif.

Parallèlement aux décisions judiciaires qui constituent certes une grande épreuve,mais aussi une chance et une opportunité pour notre système judiciaire de redorer ses robes, suivant en cela l’exemple de notre très honorable CEP, d’autres aspects non judiciaires méritent de faire l’objet de nos méditations dans le but de tirer conclusions qui s’imposent.

Réfléchissons- y

Institut international d’Eudes et de Recherche Stratégique
2IRES
faardgs@gmail.com
Le 4 Octobre 2020

A suivre
Mohamed Ould Mohamed El HACEN