Ministère de l’enseignement fondamental et réforme de l’éducation : les contours de la feuille de route

Le 22/02/2020 – Le Calame

Le ministre de l’enseignement Fondamental et de la réforme de l’éducation, Adama Bocar Soko a présenté en conseil des ministres le jeudi 20 février la feuille de route qui précise le processus consultatif qui devrait conduire à la réforme du système éducatif national.

Cette feuille de route prend en compte le processus et les mesures que nécessitent la concertation qui doit se faire d’une part et les structures chargées de son organisation et les étapes par lesquelles le processus devrait passer d’autre part.

La feuille de route a pour objectif global de fournir au gouvernement des outils stratégiques pour commencer la réforme du système national d’éducation et de formation en prenant en compte la vision et l’identité et les perspectives d’un développement durable de la société mauritanienne, mais aussi des engagements internationaux de la Mauritanie eu égard à son appartenance à la communauté internationale, de sa richesse sociale, culturelle et économique et de sa position géostratégique.

Aussi, cette feuille de route qui se décline en objectifs généraux en termes pour le gouvernement d’études et d’appropriation des grandes orientations de la vision, précise le cadre qui devrait guider le système éducatif national, les principales directives de la politique éducative nationale et son plan de développement les mesures et moyens nécessaires pour l’activation de la vision au début de l’année scolaire 2020/2021.

Les résultats attendus sont la préparation d’une loi d’orientation et d’une stratégie décennale du secteur ( PNDSE III), l’ouverture de l’année scolaire 2020/2021 qui prenne en compte les réformes adoptées.

Pour cela, une commission ministérielle a été constituée pour la supervision de la réforme du système éducatif national en plus d’une commission technique comprenant les directeurs et responsables ayant en charge l’éducation au niveau des ministères concernés.

D’autres équipes spécialisées à chacune desquelles sera confié l’un des sujets de l’étude : l’élève ( sa motivation, sa préparation…), le maître ( sa motivation, son équipement, sa formation initiale et continue,gestion transparente de la carrière professionnelle et promotion de la culture du mérite …) , la classe ( climat favorable pour les apprentissages, disponibilité des manuels scolaires et des supports didactiques….), l’école ( environment scolaire sécurisé, élimination de toutes formes de violences au sein de l’école…), carte scolaire intégrée, consensuelle et rigoureuse, un bon pilotage du système éducatif et pédagogique et une volonté politique à toute épreuve.

Ces équipes seront renforcées par des experts spécialisés qui seront recrutés pour cela. Cette feuille de route capitalisera les résultats des cinq réformes entreprises de l’indépendance à aujourd’hui et ceux des états généraux de l’éducation et de la formation en plus du diagnostic de la situation actuelle du secteur dont l’évaluation de la dernière réforme de 1999.

Les conclusions de tous ces travaux seront consignées dans un document qui servira de référence à de larges concertations auxquelles prendront part tous les acteurs de l’opération pédagogique, les experts, les organisations de la société civile, les associations des parents d’élèves, les élus, les personnalités ressources, et les promoteurs du secteur privé.

Des ateliers de concertations seront organisés au niveau central et régional dont les résultats seront mis sous forme de projet de loi assorti d’un plan d’action.

Avec la présentation de cette feuille de route, le ministère de l’enseignement Fondamental et de la réforme de l’éducation entame un pas décisif pour sortir de la léthargie un secteur social qui bat de l’aile depuis plusieurs décennies engendrant de gros dysfonctionnements à tous les niveaux de l’administration et impactant même sur tous les aspects de la vie nationale.

Il va sans dire que le défi de la réforme de l’éducation n’incombe pas seulement au ministère qui en a officiellement la charge mais à tous les Mauritaniens qui aspirent à une Nation « durable  » et prémunie contre toutes les formes de dérapages.