Il ne s’agit pas d’un effacement de la dette des pays pauvres. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale demandent plutôt aux créanciers bilatéraux de leur permettre de différer leurs remboursements.
L’argent destiné au service de la dette pour ces pays servirait donc immédiatement à financer la lutte contre la propagation du coronavirus et à atténuer les difficultés économiques que la pandémie va entraîner.
Les pays concernés sont ceux éligibles aux critères de l’Association internationale de développement (IDA, International Development Association), une filiale de la Banque mondiale, qui fournit de l’aide sous forme de prêts à taux zéro ou à très faible taux d’intérêt, ainsi que des dons.
Ils sont aujourd’hui au nombre de 76 dans le monde, dont la majorité se trouvent en Afrique. Au cours de l’année budgétaire 2019, qui s’est terminée le 30 juin, l’AID avait engagé 22 milliards de dollars dont 36% sous forme de dons, selon les chiffres de la Banque mondiale.
Récession dans les pays du G20
Le répit que réclament les deux institutions de Bretton Woods leur permettra d’analyser la situation et les besoins de chaque pays. S’adressant aux 20 premières économies du monde qui se réunissent ce 26 mars par visioconférence, le FMI et la Banque mondiale se proposent de faire la liste des pays dont le fardeau de la dette est insoutenable et de travailler à sa restructuration.
Il s’agira d’ailleurs de l’un des points importants qui seront sur l’agenda des réunions du printemps des deux institutions, les 16 et 17 avril prochain. Ces réunions rassemblent habituellement énormément de monde à leurs sièges dans la capitale américaine mais se tiendront cette année en ligne, à cause de la pandémie de Covid-19.
Mais la pandémie va aussi affecter les économies du groupe des vingt pays les plus industrialisés, le G20. Selon l’agence de notation financière Moody’s, elles devraient être dans l’ensemble en récession cette année. Ces pays devraient subir dans l’ensemble une contraction de 0,5% de leur produit intérieur brut, dont -1,4% pour la France. Aux États-Unis, elle sera de -2% et dans la zone euro de -2,2%. La Chine devrait croître de 3,3%, un rythme très faible pour ce pays depuis une vingtaine d’années.
Texte par : RFI