Au menu des festivités, le discours du président du Mouvement, Samory Ould Beye et des prestations artistiques et culturelles des jeunes d’El Hor.
Dans son discours, le président Ould Beye, également secrétaire général de la CLTM a rappelé les raisons et conditions qui ont présidé à la création du Mouvement, ses objectifs et ses acquis durant les 42 années de lutte sans relâche pour l’émancipation de la composante haratine, de loin majoritaire du pays.
En dépit de cette importance numérique, indique Ould Beye, les Haratine continuent à être les souffre-douleurs du pays, à vivre dans la marginalisation et l’exclusion de la part d’un système esclavagiste.
C’est la raison pour laquelle il a exigé la refondation du pays sur la base de justice, d’égalité et de fraternité. Il s’agit, selon Ould Beye, de jeter les base d’une unité nationale consolidée.
Les haratine ont le droit comme les autres composantes du pays : Pulaar, Soninké, Ouolof et Beydane le droit de jouir de tous les droits économiques, politiques et sociaux. Nous ne pouvons pas accepter qu’une minorité jouisse de tous les privilèges et que la majorité reste des crèves de la faim.
Samory Ould Beye a appelé les Haratine à la résistance pour sortir de leur situation d’éternels marginalisés. L’adoption de la loi criminalisant l’esclavage ne suffit pas, il faut aller de l’avant, martèle-t-il.
Et pour Samory Ould Beye, la voie de salut du pays passe obligatoirement par un débat national sur les questions brûlantes du pays comme entre autre l’exclusion des Haratines et autres noirs du pays de l’essentiel des leviers politiques, économiques et de sécurité du pays.
Faute de quoi, le pays continuera à marcher sur un seul pied, avec bien évidemment, les risques que l’on connaît
Dans un document distribué à cette occasion, le Mouvement rappelle les conditions posées au candidat Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour bénéficier de son soutien lors du 2e tour de la présidentielle de 2007.
Il s’agit de : l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage, le retour des déportés au Sénégal et au Mali, le règlement définitif du passif humanitaire, la présidence du Parlement et 3 portefeuilles ministériels. Un pas important dans le combat des haratine que le Mouvement la Rectification d’Ould Abdel Aziz d’aout 2008 a vite remis en cause.
Parmi les revendications d’ El Hor qui a connu de grosses secousses et de départ significatifs, il y avait: la reconnaissance officielle de la composante Haratine en tant qu’entité nationale distincte des Beydane en raison de ses caractéristiques et spécificités propres, la refondation de l’état mauritanien en vue de redresser les déséquilibres structurels entre les différentes composantes nationales, partage du pouvoir et des richesses, l’éradication définitive de l’esclavage, la fin des politiques d’exclusion systématiques contre les Haratines.
Signalons enfin que la célébration de ce 42e anniversaire intervient quelques jours après une grande polémique autour de la sortie du président d’IRA, Biram Dah Abeid qualifiant la Mauritanie de pays où sévit l’Apartheid. Une sortie qui agite le pouvoir et ses extrémistes.
Enfin dans ses différentes prestations, la troupe artistique des jeunes d’El Hor a mis en exergue son refus de l’exclusion et revendiqué la justice et l’égalité entre les différentes composantes nationales du pays.
Source : Le Calame (Mauritanie)