«Birame n’est pas en exil forcé et peut rentrer au pays quand il le voudra»

«Birame n’est pas en exil forcé et peut rentrer au pays quand il le voudra» Le collectif des 13 détenus du mouvement IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) a animé le 30 novembre dernier une conférence de presse au cours de laquelle a été évoquée l’affaire de la Gazra Bouamatou pour laquelle ses membres ont été condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans.


Libérés par la Cour d’Appel de Zouerate lors de l’audience du 14 novembre, ils ont réitéré leur engagement à poursuivre la lutte pacifique que le mouvement n’a cessé de mener contre l’esclavage, la discrimination et le racisme d’état institué par le régime mauritanien, tout en se disant mobilisé pour faire libérer leurs trois camarades encore en détention.

Tour à tour, les deux vice-présidents d’IRA, Brahim Bilal Ramadan et Diop Amadou Tijane se sont exprimés sur la manipulation menée par les Renseignements généraux et le Parquet de la République pour mêler IRA dans des manifestations où ses militants n’étaient nullement impliqués.

Bala Touré, Mohamed Jarallah, Khattri Rahel, Ousmane Lô et Ousmane Anne, mais aussi Hamady Lehbouss, ont quant à eux évoqué les conditions barbares dans lesquelles ils étaient séquestrés pendant plusieurs jours en dehors de toute légalité, puis torturés physiquement et psychologiquement.

«Les bande sonores présentées par le Parquet contiennent des preuves tangibles sur l’implication directe d’anciens militants d’IRA aujourd’hui enrôlés par les RG qui excitaient les habitants du bidonville et qui n’ont pas été inquiétés malgré leur présence physique sur le terrain des opérations » a déclaré Balla Touré.

Interrogés sur la situation du président Birame Dah Abeid, absent du pays depuis le mois de juin 2016, Brahim Bilal Ramadan a démenti les rumeurs selon lesquels le président d’IRA serait en exil forcé.

«Birame n’est pas en exil forcé et peut rentrer au pays à tout moment qu’il le voudra » avant d’ajouter «il est en train de mener un travail là où ça fait plus mal au régime mauritanien, c’est-à-dire auprès des instances, organismes et institutions internationales, car c’est là, le talon d’Achille du pouvoir en place ». Diop Tijane de compléter, «Birame poursuit un agenda de voyages internationaux programmés de longue date et ce travail à l’extérieur est tout aussi important que celui que nous menons à l’intérieur du pays».

En marge de la rencontre, le service communication d’IRA a distribué un communiqué de presse qui rappelle le verdict prononcé par la Cour d’Appel de Zouerate en date du 18 novembre 2016 condamnant, à trois ans de prison dont deux fermes, Moussa Birame et Aballahi Saleck. En réalité, selon les militants d’IRA, ces deux condamnations compensent la défaite du pouvoir judiciaire mauritanien qui cherche toujours des boucs émissaires à la place des vrais auteurs de la casse du bidonville de Bouamatou et qui veut dérober aux regards de l’opinion nationale et internationale deux prisonniers qui portent encore les stigmates de la torture.

Abdallahi Abou Diop a écopé d’un an dont six mois fermes. Ont été acquittés, Ousmane Lô, Ousmane Anne et Jemal Samba. Quant à Hamady Lehbouss, Mohamed Hamar Vall, Balla Touré, Diop Amadou Tidjane, Khattri Rahel, Mohamed Jarallah et Mohamed Daty, ils ont écopé d’un an de prison dont quatre fermes. Ayant purgé leurs peines, ils ont ainsi été libérés.

Au jour de la conférence de presse, les détenus d’IRA déclarent avoir perdu les sommes d’argent déchargés au niveau des différents commissariats de police. Quant à leurs téléphones portables, leurs ordinateurs et deux véhicules, ils seraient toujours aux mains de la police.

JOB

 

Source : L’Authentique (Mauritanie)