Lundi 04 mai àNouakchott, a été organisée la journée de« lancement des activités de plaidoyer national et du rapport d’étude sur les hartaniyats, femmes descendantes d’esclaves. » Ce plaidoyer national et ce rapport entrent dans le cadre «du projet d’appui et d’intégration aux ONG mauritaniennes pour une approche d’égalité entre les genres et de plaidoyer pour les droits des femmes haratines. »
Ce projet, financé par l’Union Européenne à hauteur de 400 000 euros, bénéficie de l’appui technique de Minority Right Group International (MRG). Il a été lancé en septembre 2012 et devait prendre fin en 2014. Il a été cependant prolongé pour 09 mois.
Le projet est exécuté par SOS Esclave et l’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF).
A l’ouverture de la journée, Ely Ould Allaf (ancien ambassadeur) a noté que « la femme haratines est doublement discriminée, d’abord comme femme et ensuite comme descendante d’esclave. » Pour lui, « la mise en œuvre immédiate de l’interdiction de l’esclavage, entreprise avec l’engagement complet- de l’Etat et les agents de renforcement des lois, est une première étape nécessaire et urgente pour assurer la protection des femmes haratines contre les violations flagrantes des droits de l’Homme. »
Aichettou Mint Ahmed, coordinatrice du projet pour l’AFCF, a rappelé certaines activités et actions menées dans le cadre de ce projet. Il s’agit de formations (renforcement des capacités) des Hartaniyats, formation de 40 assistantes sociales accompagnatrices de victimes, campagnes de sensibilisation, animées par des réseaux affiliés aux deux ONG (AFCF et SOS Esclaves) et des émissions radiotélévisées.
Freddy Batundi, responsable Afrique de MRG, s’est dit fier de contribuer a une cause noble. MRG, présent dans 150 pays, a une expérience d’une quarantaine d’années dans la défense des droits des minorités.
Le rapport de l’étude sur les femmes hartaniyats, une trentaine de pages, a été présenté par Salimata Lam, coordinatrice du projet pour SOS Esclaves. Dans le rapport, la situation actuelle des femmes Haratine est ainsi décrite « certaines haratines sont encore sous l’esclavage malgré la criminalisation de cette pratique. » Le Rapport souligne « la difficulté d’établir le nombre de ces femmes haratine qui souffrent de l’esclavage». Une des conclusions du rapport: « les femmes haratines restent vulnérables a l’exploitation, l’agression sexuelle et d’autres abus. Malgré cela, beaucoup de femme haratines ont travaillé courageusement pour surmonter ces obstacles et atteindre une plus grande autonomie dans leur propre vie. »
Le rapport recommande, entre autres, de promouvoir la mise en œuvre et le respect de la législation contre l’esclavage, modifier les codes et lois qui perpétuent les discriminations entre les sexes et la violence et défier et combattre les préjugés a l’encontre des haratines.