Mercredi 29 avril, à Nouakchott, des milliers de mauritaniens ont répondu à l’appel à manifester lancé par le « Comité Permanent du Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratines (Descendants d’esclaves) au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même. »
La marche a débuté au niveau de la mosquée vers 18 heures 30. Destination : la place de la mosquée Ibn Abbas. « Non à l’injustice », « nous exigeons une discrimination positive en faveur des haratines. »
Cette idée de discrimination positive fait partie du contenu du manifeste avec la proposition suivante : « Revoir les règles de partage du pouvoir pour attribuer un quota stable de 40 % au minimum (de manière tacite ou solennelle) à la communauté haratine au niveau des Institutions constitutionnelles, du Gouvernement, des Administrations et Établissement publics et des postes de hauts fonctionnaires de l’Etat (Cabinets Présidentiel et ministériel, Administration centrale et territoriale, Diplomatie, Projets de développement, Grands corps de l’Etat etc) .»
Le RFD, le RDU, l’AJDMR, le MPR, l’ADEMA, Arc-en-ciel, le PLEJ, le FNDU, l’UFP…presque tous les partis politiques de l’opposition ont appelé leurs militants à participer à cette marche. Le grand absent : l’Alliance populaire progressiste (APP) dirigée par Messoud Ould Boulkheir, une des figures historiques de la la lutte contre l’esclavage en Mauritanie.
Le comité permanent du manifeste a voulu faire de cette marche une « manifestation inclusive ». C’est en partie raté. Aucun parti politique de la majorité n’a appelé ses militants à y prendre part. En plus des partis politiques de l’opposition, d’autres organisations de la société mauritanienne ont pris part à cette marche. Il s’agit du Conseil Représentatif des sooninko de Mauritanie, (CRSM), Touche pas à ma nationalité, Le Mouvement pour l’Unité et le développement des Wolofs de Mauritanie…
L’IRA (initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie) qui avait boudé la marche d’avril 2014, était cette fois de la partie. Tout au long du parcours, ses militants ont scandé « libérez Biram » .
Biram Ould Dah Ould Abeid, président de IRA, son vice président Brahim Ould Bilal et Djiby Sow, président de l’association Kawtal, purgent une peine de deux ans de prison à Aleg.
A l’arrivée à la mosquée Ibn Abassa, les marcheurs ont été remerciés par Said Hamoudy, président du comité chargé du suivi du manifeste.
Source : Rédaction Cridem