La réalisation de l’Unité Nationale, une attente forte et urgente du Peuple, doit nécessairement passer par une profonde transformation sociopolitique, qui implique obligatoirement une réécriture de la Constitution, afin d’y sceller les garanties offrant à tous en substitution des référentiels usuels et coutumiers différenciant les uns des autres (Ensembles et individus). C’est la forte conviction de Messaoud Ould Boulkheir, leader historique de l’Alliance populaire progressiste (parti de l’opposition mauritanienne) et co-fondateur du Mouvement clandestin anti esclavagiste El Hor en 1978. Dans l’entretien qu’il nous accordé, l’actuel patron du Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese) et ancien président de l’Assemblée nationale de la République islamique de Mauritanie, évoque également avec son franc parler légendaire, entre autres sujets abordés, le dialogue politique et la cohésion sociale, les divisions au sein de l’opposition, la vie de sa formation politique et l’état des relations de coopération entre son pays et son voisin du Sénégal. Entretien.

Globalement, quel regard portez-vous sur la situation politique dans votre pays ?
Messaoud Ould Boulkheir : Très honnêtement, ma conviction profonde est que la situation politique en la République Islamique de Mauritanie n’a, comparée à celles qui prévalent dans Continuer la lecture

C’est un véritable message donné, lundi, par le gouvernement mauritanien, la veille de la célébration par une majorité de mauritaniens du Mithaq Al Watani (Manifeste pour les droits civiques et politiques de 2015) pour la promotion des Haratines, coïncidant avec le 29 avril, avec la nomination de personnalités issues de cette frange aux commandes des institutions des droits de l’homme dans le pays.
Pour commencer, je déterre Deyloul notre personnage historique mythique, lui qui disait : » Ma Mauritanie, mon espace, c’est le blanc de l’œil, le noir de l’œil, unis ensemble je peux voir »
Notre pays va mal. Très très mal. Nous sommes plus que jamais prisonniers d’un prisme racial aveuglant, avec une référence systématique et obsessionnelle à la couleur de la peau ou à une supposée « communauté ». Une clef de lecture devenue hégémonique, à travers laquelle nous avons tendance à appréhender tous les phénomènes sociaux et politiques.
De prime abord, il convient de préciser que, contrairement à certaines prises de positions politiciennes empreintes de calculs dissimulés, cette publication n’a aucunement pour vocation de sonder le terrain du recensement général de la population, dans le but de déterminer quel groupe communautaire pèserait le plus sur l’échiquier démographique.
Un savoir sûr est surtout une affaire d’information vraie et sourcée. J’ai eu l’honneur d’une rencontre auprès d’un éminent intellectuel tenant lieu d’une fructueuse source-ressource, en la personne de l’ancien diplomate mauritanien, Docteur Mohamed Yahya Ould Ciré. Notre première rencontre a eu lieu furtivement en 2013 lors d’une conférence qu’il avait co-animée avec le journaliste M. Seydi Moussa Camara à Massy. Et, nos échanges sporadiques ces derniers temps pour les préparatifs de son
