Regardez autour de vous avec une entière objectivité et dites qui occupe les centres de décision ? Votre constat sera certainement le nôtre : les pontes des régimes précédents et leurs progénitures. Présidents de conseils d’administration, directeurs de sociétés publiques, hauts fonctionnaires…
Presque tous ceux qui occupent les hautes sphères de l’administration sont toujours en place. Et si ce ne sont eux, ce sont leurs enfants, leurs cousins… en tout cas, des personnes qu’ils ont recommandées.
Ce qui amène à dire que le temps de Ould Taya, nous sommes dirigés par les mêmes personnes. Et si le pays continue de s’enfoncer dans une crise sans précédent, c’est bien parce qu’ils sont là eux, qui ne pensent d’abord et avant tout qu’à eux. A présent, leur odeur empeste l’air…
Ils ont tant sucé ce pays et ne sont pas en position de lâcher prise. Ils ont tant profité de leurs positions pour continuer à sa faire une place au soleil au moment où le peuple trime sous le poids de la pauvreté et de la déchéance. Eux ne sentent pas de crise, eux ne voient pas d’obscurité alors qu’en face, la masse des damnés étouffe.
Dans les visages endurcis des ces fonctionnaires de l’éternité, on lit la mesquinerie, la roublardise et aussi la peur. Aujourd’hui encore, ils ont l’immense plaisir de se retrouver en première ligne, même s’ils savent que ce peuple éprouve tout à leur égard, sauf le respect. Ils savent que le régime leur prolonge le sursis.
Et ils en profitent pour se frotter les mains parce que demain, ils se disent persuadés que l’Etat fera pencher la balance en leur faveur. En contrepartie, ce sera la reconduction tacite du contrat liant depuis 1978, un pouvoir autocratique à une classe dite politique jouant plutôt sur l’allégeance tribale entretenue par le fruit de la concession et du détournement.
Jusqu’à quand tiendra cette alliance ? C’est la question que se pose tout le monde. C’est surtout l’enjeu du bras de fer actuel entre le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz et les partis politiques de l’opposition.
A ces derniers d’être à la hauteur pour trouver la réponse qu’il faut. Et surtout à eux, à défaut de ne pouvoir faire plier le régime, de mener la bataille de leur existence pour que ces gens qui ont toujours occupé les rennes de ce pouvoir soient boutés à jamais. Faut-il alors se préparer et s’armer pour une révolution ? Pourquoi pas, si le combat va offrir au peuple un meilleur avenir ?
MOMS
Source : L’Authentique (Mauritanie)