Le meurtre gratuit, le vol à main armée, les viols en série et autres actes crapuleux de toutes natures sont devenus des choses que nous vivons malheureusement au grand jour chez nous. De grands moyens et des fonds incommensurables ont été sortis pour venir à bout du fléau de l’insécurité. Nous voyons partout des déploiements souvent exagérés de forces de l’ordre dans les villes qui n’ont aucune incidence sur la sécurité.
Dans les quartiers périphériques comme dans les grands centres urbains, les bandes criminelles sévissent, en toute impunité. C’est à se demander même si ces bandes ne sont pas protégées par de puissantes pontes qui tirent les ficelles de leurs forfaits.
Les derniers viols à Dar Naïm, les agressions à El Mina, Ain Talh et à Riyad ont signé la « victoire » du crime contre l’Etat. Que les services de sécurité fassent montre de célérité dans l’arrestation des criminels n’enlève en rien ce mal. Le mal terrible a été commis contre la société. Deux femmes mortes poignardées après avoir été violées puis jetées en pâtures aux chiens à Nouakchott et à Tiguint en l’espace de six mois ! Le crime ne pouvait être plus abominable.
Que l’on dise qu’aucune n’a été enregistrée ces dernières heures contre X n’excuse point les services chargés de traquer le crime. Leur propre « crime » à eux est d’avoir échoué à faire un travail efficace de prévention en interceptant les bandes de voyous et en improvisant des solutions préventives contre celles-ci.
Leur propre crime à eux, est d’avoir toujours fait dans le semblant en s’en prenant aux petits criminels, auteurs de menu-larcins, alors que les parrains des bandes criminelles se paient le luxe d’échapper aux coups de filet en se reconvertissant en faux indics protégés.
Leur propre crime à eux est de couvrir les gros caïds qui pervertissent les mœurs de la jeunesse et pourrissent notre société. Leur crime à eux est d’avoir toujours accepté de « travailler » et d’orienter les PV d’enquêtes pour ne pas remonter jusqu’aux véritables commanditaires et exécutants des coups bas qui pullulent dans certaines officines.
Le crime cruel et sanglant dont nous entendions parler ailleurs, notamment dans certaines capitales africaines comme Lagos ou Abidjan est en train d’élire domicile chez nous. Tout y est et la situation s’y prête : une pauvreté endémique, un chômage qui touche toutes les catégories de la société, des forces de l’ordre laxistes et des bandits prêts à tout.
A nous d’être prévoyants et implacables dans le respect des droits des citoyens. Les rafles sauvages ciblées contre des groupes déterminés de populations dans les quartiers pauvres ou contre d’innocents étrangers pour « faire semblant » sont loin d’être la solution. La criminalité la plus pernicieuse aujourd’hui est celle que commettent les fils à Papa et qui s’en sortent toujours par des arrangements illégaux et criminels.
Les assassins de Dar Naïm qui ont ôté la vie d’une jeune fille, la semaine dernière, ne doivent pas avoir la même diligence que le fils de Aziz ou celui de l’ambassadeur de Libye qui avaient tiré, de sang- froid, sur des personnes sans raison avant de s’en sortir comme si de rien n’était. Nous devons dire tous, stop au crime. Le crime installe la peur, déstabilise les populations et décrédibilise l’Etat et ses symboles.
A ceux qui ont pris sur eux d’assurer la sécurité de notre pays et de son peuple de nous montrer la preuve de leur professionnalisme. Et nous ne voulons pas moins que l’équivalent de la performance qu’ils réalisent en …politique !
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