Depuis sa création, l’Observatoire du Civisme et des Libertés a toujours salué toutes les initiatives prises dans le sens de la lutte contre la corruption.
À cet égard, la création d’une commission d’enquête parlementaire, chargée de vérifier la légalité de l’attribution des marchés publics et la gestion du patrimoine de l’état, pendant les dix dernières années, est une avancée significative en matière de redevabilité, une première dans l’histoire de notre démocratie.
Nous nous réjouissons de l’avancement des travaux de la commission et de l’élargissement de son mandat et nous nous félicitons des conditions dans lesquelles elle a pu travailler, en toute indépendance et sans interférence de l’Exécutif.
Le peuple Mauritanien attend, avec beaucoup d’espoir, les conclusions et les recommandations du rapport de la commission, pour situer les responsabilités, savoir comment les richesses du pays ont été dilapidées et ouvrir la voie à des poursuites judiciaires et à la restitution des biens mal acquis.
Toute autre issue serait considérée par une opinion publique assoiffée de justice, comme un manquement à l’exigence de redevabilité, de transparence et d’intégrité. Notre organisation ne cautionnera pas les demi-mesures ou les tentatives d’atténuer la responsabilité de quelques-uns.
Les torts sont partagés et les donneurs d’ordre, tout comme les exécutants doivent rendre compte de leur forfaiture devant la justice. Nous continuons à suivre, en toute confiance, mais aussi avec vigilance, la conduite des travaux de la commission.
Enfin, nous rappelons que la moralisation de la vie publique exige de mettre en place des actions durables, de manière à transfigurer la nature corrompue du système.
Cela passe par la mise en place d’une approche intégrée, d’une vision stratégique et de mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption. Cela passe aussi par la promotion d’une éthique collective et des actions coordonnées, d’envergure nationale, impliquant tous les acteurs, y compris la société civile.
Paris, le 23 juillet 2020
Le président de l’observatoire du Civisme et des Libertés, Abdoullah Mounir