La situation sanitaire actuelle impose le renforcement des activités des services publics vitaux pour la population, en particulier les services d’eau potable et d’assainissement, de gestion des déchets urbains et bien évidemment des services sanitaires.
Les services d’eau et d’assainissement et de gestion des déchets urbains sont considérés comme des services essentiels pour la salubrité publique qui est un élément fondamental de la santé publique. Une rupture de ces services ou une défaillance des systèmes de collecte ou de traitement ont des conséquences sur les plans sanitaires, environnementaux et sociaux considérables.
Dans les lignes qui suivent, l’accent sera mis sur le service d’eau et d’assainissement.
En Mauritanie, l’assainissement d’eaux usées est assuré quasiment par des installations qui peuvent être décrites comme des installations d’assainissement non collectif (IANC).
Il a été mise en évidence que les boues de stations (et par analogie les produits de vidange des fosses septiques) peuvent être une source de contamination potentielle du virus responsable de la pandémie actuelle. Il est donc recommandé de limiter le nombre de personne exposées au strict minimum permettant d’assurer la continuité de service. De ce fait, les agents de l’ONAS doivent avoir accès à des équipements de protection renforcés, tout comme les prestataires qui opèrent dans le secteur de vidange de fosses septiques.
Si la quantité de masques de protections disponible ne permet pas l’approvisionnement, les protocoles habituels de désinfection demeurent préconisés pour éviter la diffusion du virus.
En l’absence d’opérateurs agréés répertoriés au niveau du ministère de tutelle (Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement-MHA), il est question de procéder dans un second temps à la structuration de la filière de vidange des fosses afin de faciliter la communication et les échanges avec le Ministère et les communes/collectivités territoriales. Des moments de crise comme celle d’aujourd’hui montrent bien l’utilité de cette structuration. La diffusion des bonnes pratiques et des gestes barrières contre la transmission du virus étant plus efficace en présence d’un interlocuteur bien identifié.
Egalement, sachant que le lavage des mains à l’eau et au savon est la mesure la plus efficace pour prévenir la transmission du virus (et des virus de l’hiver plus généralement) et en parallèle avec la campagne de sensibilisation, le MHA est invité à fournir l’eau en quantité suffisante, notamment dans les zones les moins desservies par le réseau d’eau potable. La piste de la prise en charge d’un volume minium (d’hygiène) d’eau est à examiner dans ce contexte particulier, par le MHA et les communes/collectivités.
Il est pertinent donc d’établir un Plan de Continuité et de Renforcement de Service (PCRS) au niveau du MHA pour assurer la continuité et le renforcement des services d’eau et d’assainissement, regroupant les organes les plus concernés : la DA, l’ONAS, la SNDE, la DH… Le MHA est en première ligne dans cette traversée.
C’était une rapide réflexion pour contribuer aux efforts entrepris par le gouvernement dans la lutte contre la propagation du virus. J’en profite pour saluer la mobilisation et la réactivité des hautes autorités en la matière, et je suis certain qu’avec l’action collective (autorités et citoyens) le pays traversera cette crise avec les moindres préjudices.
Enfin, je souhaite que le gouvernement entreprenne les démarches nécessaires (études, mobilisation de fonds…) afin d’organiser un service professionnel pour la gestion des déchets urbains. Il est urgent de traiter ce dossier indispensable pour le bien être des citoyens, en phase avec le programme Mes engagements du Président de la République. Certes les priorités sont multiples, mais ce dossier en fait partie sans doute.
Restons attentifs, et surtout RESTONS OPTIMISTES.
Ebaye DAH SIDI M’BEYE EMINE
Source : Ebaye Dah Sidi M’Beye Emine