Ce petit pays s’impose comme un de ceux qui prennent les mesures les plus drastiques de la zone subsaharienne, une région au système de santé fragile où le nombre d’infections ne cesse de grimper.
Six décès ont été enregistrés jusqu’à présent en Afrique subsaharienne : trois au Burkina Faso, un au Gabon, un sur l’île Maurice et un en République démocratique du Congo, à Kinshasa.
Et malgré les interdictions de rassemblements, les fermetures d’écoles, de bars, de restaurants, les restrictions dans les transports aériens notamment, en vigueur dans de nombreux de pays au sud du Sahara, l’épidémie continue d’avancer rapidement.
Plus de 500 contaminations avaient été rapportées au 20 mars en Afrique subsaharienne, selon les autorités des divers pays, dont 200 en Afrique du Sud, le plus grand nombre de cas sur le continent.
Avec 17 personnes infectées par le virus, le Rwanda a franchi samedi un pas supplémentaire dans la lutte contre l’épidémie. Désormais tous les déplacements non essentiels et les visites hors du domicile y sont interdits, a annoncé le gouvernement, à l’exception des sorties pour s’approvisionner, se faire soigner ou se rendre à la banque. Ce choix draconien est assorti de la fermeture de toutes les frontières du pays, sauf pour le trafic de marchandises et les citoyens rwandais de retour au pays.
Fermetures en cascades
Après la découverte d’un nouveau cas, le quatrième, le Congo-Brazzaville a également annoncé « la fermeture immédiate et jusqu’à nouvel ordre de toutes les frontières ». L’Angola, qui a fait état de ses deux premiers cas samedi, a fermé la sienne avec la RDC.
La Côte d’Ivoire (14 cas) et le Burkina Faso (40 cas) – pays qui a enregistré mercredi le premier décès lié au coronavirus en Afrique subsaharienne – devaient également fermer leurs frontières à partir de ce week-end. Dans ce pays sahélien de 20 millions d’habitants, un couvre-feu a par ailleurs été instauré de 19 heures à 5 heures.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, a fortement durci samedi ses mesures de protection face à la pandémie, en imposant notamment la fermeture partielle de lieux publics et de deux aéroports internationaux. Lagos, mégalopole tentaculaire de 20 millions d’habitants à la population extrêmement dense, avait déjà adopté des mesures strictes de protection, en ordonnant la fermeture de tous les bars, restaurants, boîtes de nuit vendredi soir, avec « effet immédiat ». Mais, comme dans de nombreuses autres villes du continent, ces dispositions s’annoncent extrêmement difficiles à mettre en place dans alors que la grande majorité de la population dépend de l’économie informelle et que les rassemblements religieux, à l’église ou à la mosquée, attirent parfois des dizaines de milliers de personnes.
Le gouvernement du Sénégal, lui, alors que près de 60 cas ont été répertoriés, s’est également voulu ferme samedi, écartant « toute tolérance » face aux contrevenants aux règles, dont l’interdiction des rassemblements. Le gouverneur de Dakar a d’ailleurs fermé jeudi les mosquées dans la région même si des prières collectives ont été organisées vendredi, dans un pays où près de 95 % de la population est musulmane.
La liste des pays touchés s’allonge
Au Zimbabwe (deux cas), un pays d’Afrique australe à genoux après deux décennies de crise économique, le président Emmerson Mnangagwa a déclaré cette semaine l’état de catastrophe nationale et annoncé la fermeture des écoles.
L’île Maurice a enregistré son premier mort du nouveau coronavirus, a annoncé samedi le ministre de la Santé du pays. « Il y a eu jusqu’à présent 14 malades confirmés, dont l’un est mort jeudi soir », a déclaré le ministre, Kailesh Jagutpal, sans donner de précisions au sujet du patient décédé. Depuis vendredi, les 1,3 million habitants de l’île Maurice, située à environ 1 800 km au large de la côte orientale de l’Afrique, doivent rester confinés chez eux pendant 14 jours.
Le Monde avec AFP