Parlant quatre langues, il a le don d’adapter ses sketchs en fonction de son public. C’est un comédien, âgé d’une trentaine d’années, qui fait rire tout Nouakchott et toute la Mauritanie depuis quelques années. Il s’exprime en hassania, peul, wolof et français, ce qui lui offre un très grand avantage dans une Mauritanie assurément multilingue et moins polyglotte qu’elle ne le devrait.
Abdou Fall Seyid, dont le nom d’artiste est Big Baba, est originaire de Boghé à 310 kilomètres au sud/est de Nouakchott, dans la région du Brakna, région mauritanienne séparée du Walo sénégalais par le fleuve, mais unie à ce dernier par des siècles d’histoires et des langues partagées.
C’est d’ailleurs ce qui explique ses acquis linguistiques et peut-être son humour, quelquefois décalé, mais toujours bien dosé.
Sous l’angle d’un humour piquant, Il aborde différents thèmes de la vie quotidienne, mais surtout des sujets à dimension hautement sociale. Big Baba dénonce, par exemple, la violence faite aux enfants et à certaines catégories vulnérables de la population.
Engagé, il insiste particulièrement sur le cas des albinos, abordant ainsi un problème récurrent en Afrique. Celui des sacrifices humains que des charlatans «recommandent» parfois aux avides de pouvoir et de richesse.
Un phénomène qui prend une dimension particulière pendant les périodes d’élections en Afrique.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya