Kadiata Malick Diallo : « Ce que je refuse, c’est d’être esclave du Président du parti »

Kadiata Malick Diallo :  J’ai entendu des commentaires de certains militants de l’UFP dans des échanges de groupes WhatsApp ou sur Facebook dire que c’est un mensonge de dire que c’est le Président de l’UFP qui a demandé à l’administration d’interdire l’organisation du meeting que je voulais tenir, en tout cas c’est le hakem qui me l’a dit et si c’était inexact le parti a des voix plus autorisées pour démentir.

Donc un militant sincère doit prendre l’information exacte. J’ai aussi lu et entendu des justifications très légères et fantaisistes en disant que dans la mesure où la loi interdit une candidature indépendante d’un député que ce dernier ne peut s’exprimer ou manifester que sur autorisation ou n’exprimer que ce que veut son parti et ici en disant le parti on le confond à son président.

D’autres même vont jusqu’à dire qu’il n’y a pas de députés sans étiquette c’est à dire sans parti. Tout cela est faux.

La loi a effectivement exigé de quelqu’un qui veut se présenter à un poste de député de le faire sous les couleurs d’un parti, sinon sa candidature ne sera pas acceptée mais cela ne peut en aucun cas limiter le droit d’expression du député, pour lequel d’ailleurs la constitution a clairement dit qu’il ne peut ni être poursuivi ou arrêté.

Cette disposition d’interdiction de candidature indépendante a montré d’ailleurs ses limites combien de députés ont été élus au nom d’un parti qu’ils n’ont connu qu’au moment de déposer leur candidature. Ce qui n’est pas mon cas, moi je suis élue au nom d’un parti dont je suis membre fondateur et je pense que jusqu’à ce jour mon discours et mes prises de position tant à l’hémicycle qu’à l’extérieur sont en tout point conformes à la ligne de ce parti.

Ce que je refuse, c’est d’être esclave du Président du parti. L’indépendance d’un député est illustré par le comportement du distingué député Mohamed Bouyé Ould Cheikh Mohamed Vadhel député élu au nom d’un parti d’opposition qui était même membre du FNDU et qui est depuis le début de son mandat inscrit député de la majorité, ce qui ne l’a pas empêché d’être parmi les députés les plus virulents dans la critique du pouvoir de Ould Abdel Aziz (qui ne rappelle pas de son intervention sur « AR ») et même du pouvoir actuel alors qu’il est inscrit dans le groupe parlementaire des partis de la majorité.

Quant à ceux qui défendent qu’il n’y a pas de député indépendant à l’assemblée, ils ne savent pas peut-être qu’il y a actuellement beaucoup de députés dont les partis ont été dissous et ils n’ont pas adhéré à un autre parti. Là encore je vous citerai le cas d’un autre distingué député Mohamed Lemine Ould Sidi Mowloud dont le parti a décidé de se fondre dans l’UPR et lui a décidé de rester à l’opposition et il est membre du groupe parlementaire « UFP-RFD ».

Ce qui est lamentable c’est qu’un grand juriste se mette à interpréter une loi sans jamais citer un passage précis de cette loi qu’il interprète.

Page Facebook de Kadiata Malick Diallo

 

 

Gourmo Abdoul Lo : « Le titre de député est une qualité qui appartient exclusivement au parti au nom duquel le peuple l’a élu »

Gourmo Abdoul Lo : Kassataya – En Mauritanie tout au moins, tout député doit nécessairement relever d’un parti politique au nom duquel il s’exprime et entreprend ses activités, en tant que député et non en tant que simple personne privée.

Le titre de député est une qualité qui appartient exclusivement au parti au nom duquel le peuple l’a élu. La loi mauritanienne a expressément mis fin au » principe » de l’indépendance des députés, à l’origine des fameuses transhumances et qui autorisait tous les opportunismes.

C’est la raison pour laquelle la fin de cette « indépendance » est le fruit de la lutte des forces démocratiques pour que soit respectée la volonté des électeurs qui ont porté leur voix sur le candidat d’un parti et non sur un individu solitaire.
La loi a mis fin à la pratique qui consistait pour certains députés à se croire au dessus de leur propre parti dont ils sont pourtant les élus, une fois que ce parti les a fait élire par le peuple.

Respecter son parti, en l’occurrence, c’est donc respecter le suffrage accordé par le peuple à ce parti, à travers le choix de son candidat à la députation.

La démocratie a une règle morale : la loyauté et un principe juridique : la bonne foi. Si, d’ aventure, un député estime ne plus partager les valeurs ou la position politique de son parti, il lui reste la botte secrète de toute démocratie : la démission pour respecter cette loyauté et cette bonne foi. Nul n’ est condamné à porter le titre d’une fonction dont l’ exercice impose la contrainte d’une discipline du groupe au nom duquel cette fonction est exercée.

Agir contre la volonté de son parti tout en revendiquant le titre de représentant de ce même parti n’ est ni juste ni praticable.

Telle est la position défendue par la direction de l’UFP et qu’elle défendra toujours tant que sera en cause la qualité de sa représentation, parlementaire, municipale ou autre.

Gourmo Abdoul Lo