Le 21/12/2019 – Le Calame
Mohamed ould Abdel Aziz, a confirmé «les profondes divergences » entre lui et son successeur, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, qui a prêté serment le 01 août 2019, au cours d’une conférence de presse organisée tard dans la nuit du jeudi au vendredi, à son domicile de Nouakchott.
C’est la première sortie médiatique de l’ancien chef de l’Etat mauritanien, après plusieurs mois passés à l’étranger et un retour au pays le 16 novembre dernier.
Mohamed Abdel Aziz réfute la prétention de son successeur « à servir de référence » à l’Union Pour la République (UPR), principal de la majorité disposant de plus de 100 députés sur les 150 élus à l’assemblée nationale.
Cette formation a annoncé la tenue d’un congrès les 28 et 29 décembre. L’ancien président mauritanien estime que l’entêtement de son successeur à servir de référence à l’UPR constitue «une démarche violant la constitution, qui interdit au président de la République de diriger un parti politique.» « Je ne serais plus candidat à une élection. Cependant, je reste en politique à travers l’UPR, car je suis rentré au pays pour sauver la démocratie», dira-y-il.
Parlant de sa gouvernance pendant plus de 10 ans, à la lumière de plusieurs allégations relatives à des faits de gabegie découverts par la cour des comptes pendant les derniers mois, et des audits en cours dans tous les départements ministériels, Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré n’avoir jamais donné d’ordres illégaux aux responsables qui ont eu à gérer les biens publics sous son règne.
Mohamed ould Cheikh El Ghazouani et Mohamed ould Abdel Aziz sont tous deux des officiers généraux à la retraite, liés par un long compagnonnage dans le parcours militaire, l’engagement politique et une solide amitié.
Fin novembre à la surprise générale, l’ancien président a boycotté la cérémonie marquant la célébration du 59é anniversaire de l’indépendance nationale, organisée dans la localité d’Akjoujt, capitale de sa région d’origine.
Le même jour, on a appris le limogeage du commandant en chef du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP) et de son adjoint.
Cette unité est considérée comme «fidèle » à l’ancien chef de l’Etat.