Le 21/12/2019 – Le Calame
L’ancien président Aziz a enfin parlé. Il était temps parce que l’homme se sentait acculé, objet d’une foule d’accusations. Son silence devenait trop pesant et donnait l’impression qu’il était coupable tout court, pas présumé.
Il devait donc sortir de son mutisme, de cette posture de victime en donnant sa version des faits sur la crise au sein de l’UPR, les accusations de détournements des biens publics, de la tentative de putsch contre son ami de quarante ans et successeur, Ghazwani. Les charges étaient lourdes, et il s est évertué à les réfuter toutes, accusant le pouvoir d’avoir viole les textes régissant les rapports parti/gouvernement.
Son intervention ne visait qu’à corriger le dysfonctionnement et à garantir le bon fonctionnement de la démocratie, pas pour reconquérir le pouvoir, selon lui, sans oublier de mentionner qu’il continuera à faire de la politique. Allez savoir comment !
Sur le cas du BASEP , il nie toute tentative de destabilisation du pouvoir. Sur les menaces d’une commission d’enquête, il dit qu’il n’a rien à se reprocher, que ceux qui veulent la mettre en place n’ont qu’à bien se tenir.
Alors Aziz a-t-il convaincu les mauritaniens, lui qui a cherché à démontrer qu’il n’y a pas eu crise entre lui et son ami avec qui il garde des relations personnelles?
C’est la question que tous les mauritaniens se posent au lendemain de cette conférence de presse. Difficile à croire en se fondant sur les péripéties de son organisation et le ton de l’ancien président, entouré seulement de deux de ceux qui lui sont restés fidèles. On attend la réaction du gouvernement et la réplique des congressistes de l’UPR prevu le 28 décembre.