Halte à l’intimidation des activistes de Droits Humains

Halte à l’intimidation des activistes de Droits Humains Monsieur Diadié Bambi Coulibaly, militant anti esclavagiste et notable du village de Daffort est depuis le 12 juillet 2018 arrêté par la brigade anti –drogue à Nouakchott.

Plus d’une semaine après son arrestation, les amis et parents de Diadjé n’ont reçu aucune information officielle de la part des autorités concernées. Dans les années 80, Diadjé, à l’instar de plusieurs émigrés rentrés au bercail, s’était reconverti dans la commercialisation de poisson sec entre Nouakchott et son village natal Daffort situé à 60 Km au nord de Selibaby.

Mais cette activité a fortement baissée grâce au développement des moyens de communications. Le 12 juillet, la police appelle anonymement Diadjé par téléphone pour récupérer un colis. Ce dernier comme d’habitude les demande de le remettre à son ami Aly Traoré également commerçant de poisson sec au marché.

C’est alors que la police se dévoile et arrête les deux personnes pour soupçon de trafic de drogue. Le prétendu colis n’était rien d’autre qu’une manière de mettre la main sur Diadjé. Depuis cette date M. Diadjé est retenu contre son gré à la brigade anti- drogue pour dit on raison d’enquête.

Diadjé Bambi Coulibaly est celui qui a tout récemment déposé des plaintes contre les esclavagistes féodaux de Daffort, à savoir les parents du ministre de l’environnement Amédi Camara et du président du conseil d’administration de l’agence Tadamoun, Moussa Seydi Boubou Camara pour cooptation d’héritage. Au moment de son arrestation Diadjé et les siens se préparaient pour protester contre la décision absurde du tribunal de Seilibaby qui a tranché en faveur des lobbies féodaux en « gelant » l’utilisation des terres que les anciens esclaves ont exploités depuis plusieurs générations.

Cette décision de la justice qui concerne seulement les terres appartenant aux anciens esclaves. Ainsi de centaine de familles vulnérables seront privées des généreuses pluies que le Gudimakha commence à enregistrer cette année. Le 13 juin 2018, Diadjé était à la tête d’un important sit-in organisé devant la présidence de la république pour protester contre l’occupation illégale des terres des anciens esclaves par les lobbies féodaux dans le milieu Soninké en Mauritanie. Cette manifestation a été largement relayée par les médias nationaux et internationaux notamment RFI.

Quand on sait que Diadje est le principal leader du mouvement anti esclavagiste au niveau de Daffort, nous avons, jusqu’à preuve du contraire, raison de croire que son attestation semble être directement liée à son activisme qui dérange les lobbies féodaux Soninké. Ces genres de manœuvres ne sont rien d’autre que des méthodes indignes et rétrogrades que les lobbies féodaux continuent encore d’utiliser pour essayer d’intimider les activistes.

Suite à cette nébuleuse arrestation qui peut attenter à la liberté et au mouvement non seulement des activistes de droit humains mais aussi de tout citoyen ordinaire, nous lançons un appel à tous les mauritaniens épris de paix et de justice et conscients de la supériorité du droit divin d’Allah SWT d’exiger la libération immédiate de notre ami et frère Diadjé Bambi Coulibaly et mettons en garde les pouvoirs publics contre toute sorte d’instrumentalisation de l’ appareils d’état.

SOS Esclaves &
Le Collectif des Associations de Lutte Contre
les Séquelles de l’Esclavage en Milieu Soninké

Nouakchott, le 20 Juillet 2018

Source : SOS-Esclaves & CALSEMS