De la question haratine

Des langues se délient sur la question haratine suite à un entretien publié récemment avec Mohamed Ould Maouloud président de l’UFP. Pour l’occasion et comme d’habitude, certaines langues FLAMMistes et d’autres Elhoristes « modernes » s’en prennent au MND. Profitant d’une
réserve que ne cesse d’exprimer depuis quelque temps Mohamed Ould Maouloud sur la question haratine (cette masse énorme de « col noir » qui l’ont porté au zénith), aujourd’hui des espèces de pêcheurs qui ne cessent de noyer le poisson « haratine » dans un océan de considérations théoriques et polémiques sans fin, s’engouffrent facilement dans le gouffre qui ne cesse de se creuser entre le parti UFP et son président et leurs principes fondateurs d’émancipation et d’engagement militant du MND.

Je rappelle aux uns et aux autres qu’aucun courant idéologique ou politique national n’a pu se montrer la tête au temps où le MND occupait l’espace national sans partage. Toutes, je dis bien toutes les composantes nationales, culturelles, sociales et même régionales y trouvaient leur compte. Un projet de programme national et consensuel exprimant toutes les aspirations du peuple mauritanien fut élaboré. Tous vont y puiser après sans souvent reconnaissance à ses origines.

Les grands ténors, militants publics de ElHor sont issus de ce Mouvement National sans précédent et sans équivalent après. Je pense à des personnalités choc comme Boubacar Ould
Messaoud, Boydiel Houmeid, Oumar Ould Yali, feu Mohamed Ould Salek de Boutilimitt et bien d’autres. Non, absolument non, loin de moi l’idée de passer sous silence l’éminent rôle
joué par les lionceaux de l’ENA : feu Mohamed Lemine Ould Ahmed, Bilal Ould Werzeg, Mohamed Yahya Ould Ciré… ceux-ci à leur tour et au bon moment avaient soulevé courageusement la part du fardeau que certaines circonstances leur ont imposées.

Pêcheurs d’opportunités

Malheureusement le temps trahit parfois certains. Non, encore non, nous autres, grands lecteurs de l’histoire universelle, on reconnaît à chacun sa contribution dans l’édifice national de l’histoire. Nous partons du constat que l’histoire n’a pas de début
connu en ayant un propriétaire ou un maître déterminé.

Non, encore non, le MND historique ne s’est jamais positionné comme adversaire d’El Hor ou de ses ramifications plus tard. En témoigne ma collaboration personnelle avec Messaoud Ould Boulkheir dans ses débuts politiques si difficiles en 1990. Le MND,
son premier soutien politique de poids va lui entraîner pratiquement tout le reste du pays. Plus tard, à l’UFD, à l’aide de la place centrale de feu Moustafa Bedreddine (président de la commission politique), on a continué à propulser Messaoud Ould Boulkheir dans la hiérarchie et la politique du parti. On a ainsi fortement influencé le programme du parti en sa faveur.

Après la rupture avec Messaoud, Bedreddine, exprimant ses regrets, disait qu’il « ne croit plus à un parti à dominante de petits bourgeois maures ». La collaboration entre MND et El Hor s’était
étalée sur plusieurs décennies au niveau politique mais aussi syndical. Les choses s’étaient bien passées avant que des pêcheurs d’opportunités s’emparent des sensibilités El Hor pour des besoins particuliers, des besoins « des temps modernes.

Ceux-ci préfèrent s’isoler avec leurs petits calculs sans être dérangés par personne. L’émergence de ce genre de pêcheurs d’opportunités est le mal du monde d’aujourd’hui, le mal
de notre pays.

Voilà où nous en sommes aujourd’hui.

(Pour l’occasion, je vous invite chers militants de la cause haratine à
répondre à mon appel de répartir sur de nouvelles bases de lutte militante).

A S Elmoctar

Source : Le Calame