Mauritanie. Défenseurs des droits humains persécutés (Communiqué d’Amnesty)

Mauritanie. Défenseurs des droits humains persécutés (Communiqué d'Amnesty)Gora Babou et Mekfoula Brahim à Paris du 25 au 29 juin : ils seront disponibles pour des entretiens. Merci de contacter le service presse pour toute demande.

Gora Babou, membre de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) et Mekfoula Brahim, présidente de l’association « Pour une Mauritanie verte et démocratique », seront présents à Paris du 25 au 29 juin 2018.

À quelques jours de la visite d’Emmanuel Macron en Mauritanie pour le sommet de l’Union Africaine le 2 juillet prochain, Gora Babou et Mekfoula Brahim seront à Paris pour interpeller les autorités françaises et témoigner de l’arsenal répressif utilisé contre les militants anti-esclavage et les défenseurs des droits humains en Mauritanie.

Plus de 40 000 personnes toujours victimes de l’esclavage et de discriminations systématiques

Malgré l’abolition de l’esclavage en 1981 et sa criminalisation en 2007, près de 43 000 mauritaniens vivaient encore en esclavage en 2016. Cette pratique vise principalement les communautés afro-mauritaniennes et les Haratines, victimes de discriminations systématiques et profondément ancrées dans le pays.

Discriminations et esclavage sont pourtant constamment niés par les autorités mauritaniennes, qui répriment toutes les voix qui osent s’élever contre l’esclavage et pour la défense des droits humains dans le pays. Cette répression contribue à rendre invisible des milliers de victimes de pratiques cruelles, inhumaines et dégradantes.

Défenseurs des droits humains et militants anti-esclavage réprimés

Campagne de dénigrement, intimidation, surveillance, dissolutions d’associations, mais aussi interdictions des rassemblements pacifiques et dispersions violentes, les défenseurs des droits humains et militants anti-esclavage sont systématiquement persécutés par les autorités.

Dans le rapport « Une épée au-dessus de nos têtes », Amnesty International faisait état, entre juin 2014 et janvier 2018, de plus de 168 défenseurs des droits humains arrêtés, dont 17 torturés ou victimes de mauvais traitements et plus de 43 associations de défense des droits humains menacées d’être déclarées illégales.

Gora Babou et Mekfoula Brahim ont tous deux été victimes de cette persécution de la part des autorités mauritaniennes.

Gora Babou, membre de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), a été arrêté à plusieurs reprises lors de manifestations pacifiques, il a également été sévèrement battu lors d’un transfert au commissariat en 2016.

Issu de la communauté Haratine, diplômé de sciences politiques, il rejoint d’abord le Syndicat national des étudiants mauritaniens, puis s’engage contre l’esclavage et les discriminations aux côtés de l’IRA, principal mouvement abolitionniste en Mauritanie. Depuis mars 2018, il est chargé de la communication de l’organisation.

Mekfoula Brahim, fervente défenseure des droits humains, est également victime de persécutions de la part du gouvernement. Soutien actif du combat de l’IRA, mais aussi du blogueur Mohamed Mkhaïtir, condamné pour apostasie, elle est la cible d’une véritable campagne d’intimidation via les réseaux sociaux.

Elle a reçu de nombreuses menaces de mort et son organisation « Pour une Mauritanie verte et démocratique » est dénigrée de manière constante. Malgré plusieurs plaintes, aucune action n’a été prise.

Campagne BRAVE : Amnesty International soutient le courage des défenseurs des droits humains à travers le monde

Suite au constat alarmant de l’augmentation de la répression, des campagnes de dénigrement insidieuses et du nombre d’assassinats de défenseurs des droits humains ces dernières années, Amnesty International a lancé en 2017 une campagne mondiale pour sensibiliser le public au rôle indispensable des défenseurs des droits humains à travers le monde.

Elle œuvre à une plus grande reconnaissance par le public du courage de celles et ceux qui se battent pour les droits de tous et à des actions concrètes des gouvernements pour leur protection.

Source : Amnesty International