Lettre à Michel Onfray sur les relations tumultueuses entre l’Occident et l’Orient (6)/Par Ahmedou Ould Moustapha

La donne a changé 

Ce genre de sanctions économiques, ainsi que le levier financier dont ils disposent à travers le système monétaire international sus-évoqué, constituent, pour les Etats Unis, un outil de politique étrangère contre leurs concurrents directs comme la Chine au plan économique et la Russie au plan militaire.

Mais la donne commence à changer. Elle a même déjà changé pour ce qui est du plus important, c’est-à-dire sur le plan économique. En effet, au cours de l’année 2011, le Fonds Monétaire International (FMI) avait prédit que les Etats Unis ne seront plus la première puissance économique en 2016 et qu’ils seront détrônés par la Chine.

Mais au terme de l’année 2016, le FMI a changé d’avis, pour ne pas dire d’approche : ‘’les Etats Unis sont toujours première puissance économique mondiale et le resteront encore dans le futur immédiat’’.

Est-ce parce que la mesure d’évaluation du FMI a changé ? Car si l’évaluation de la production des biens et services était établie non pas seulement en termes relatifs (PIB/Nombre d’habitants) mais aussi et surtout en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA), autrement dit si l’instrument de mesure du PIB était fonction de la PPA, alors la Chine est déjà première puissance économique mondiale depuis 2014.

D’autant plus que tous les grands analystes en la matière considèrent que le critère de la PPA était plus juste et font consensus sur sa pertinence pour faire des comparaisons de ce genre, puisqu’il est basé sur les pouvoirs d’achat des monnaies par rapport à un ensemble ou panier de produits…

Encore que des institutions américaines de réputation notable, tels que l’Institut Peterson et l’Université de Pennsylvanie, venaient de publier des études qui faisaient ressortir que « la Chine était, depuis 2014, la première puissance économique mondiale, après avoir été la première puissance commerciale l’année précédente », en se fondant sur les indicateurs ci-dessous :

En 2014, l’économie américaine avait produit un peu plus de 17 000 milliards de dollars contre 18 000 milliards de dollars pour la Chine la moyenne annuelle de l’augmentation des recettes fiscales de la Chine est de 35% depuis 2011 alors que les recettes fiscales des Etats Unis baissent considérablement d’année en année l’échange quotidien des titres sur le marché financier chinois est estimé à près de 7000 milliards de dollars, dépassant largement celui du marché américain la chine est le premier pays qui bénéficie du plus grand flux financier étranger au monde, c’est-à-dire l’investissement direct étranger (IDE), très loin devant les Etats Unis, comme destinataire favorite des investisseurs internationaux.

la Chine est aussi le premier pays qui investit le plus à l’étranger (rien qu’en Afrique, elle a investi plus de 100 milliards de dollars à la fin de l’année 2017).

la Chine est désormais le premier exploitant de mine au monde. elle est le premier fabricant d’automobile au monde. la Chine est le premier pays producteur industriel du monde. elle est le premier pays exportateur dans le monde.

Puis ceci également : Market Watch, une référence américaine en matière d’analyse et d’information financière, s’appuyant sur les derniers chiffres du FMI même, a récemment annoncé : ‘’ les Etats Unis sont désormais la deuxième puissance économique mondiale’’… La Chine vient de les doubler après plus d’un siècle d’hégémonie américaine’’. ‘’ Et cette tendance ne devrait pas s’inverser de sitôt’’.

S’ajoute à tout cela, l’érosion continue de la valeur du dollar. Et beaucoup d’experts prédisent la fin toute prochaine du dollar comme première monnaie d’échanges et comme devise de réserve. C’est d’autant plus vrai que la Chine et la Russie, en partenaires stratégiques, ont déjà franchi les premières étapes pour sortir du dollar.

Ce faisant, avec d’autres membres de l’Union Economique Eurasiatique (UEE), elles ont décidé de réduire leur dépendance envers le dollar et considèrent que c’est une question de survie ; car les Etats Unis ne cesseront jamais de manipuler les flux monétaires et exercer ainsi une pression économique et politique sur leurs deux principaux concurrents.

Mais pour mieux comprendre ce rapport de force ainsi que le poids du dollar qui bascule à l’avantage des Etats Unis et constitue le tendon d’Achille desdits concurrents, il est utile de revenir un petit peu en arrière.

En 1971, le président Nixon avait mis fin à l’étalon-or pour les Etats Unis, ce qui signifiait que le dollar n’était plus coté ou adossé à l’or, foulant ainsi au pied, unilatéralement, les Accords de Bretton Woods qui avaient établi les règles du système monétaire international en 1944.

Depuis lors, le nombre de papiers fiduciaires ou de billets de la monnaie américaine, en circulation dans le monde, s’est multiplié de façon illimitée, sans aucun autre soutien tangible qu’une fiction soigneusement entretenue, selon laquelle la banque centrale des Etats Unis, plus connue sous le nom de la Réserve fédérale des Etats Unis (ou FED en abréviation), avait encore dans ses chambres fortes la plus grande quantité de réserves d’or au monde.

Et comme si cela ne suffisait pas, la confiance au dollar, qui reste toujours la devise de réserve mondiale, allait être renforcée par une autre tricherie, se traduisant par un simple concept : le « pétrodollar ».

En effet, vu que l’économie mondiale avait subi une grande inflation provoquée par cette décision de Nixon, que le dollar n’était plus convertible à l’or et que le choc pétrolier de 1973 venait s’y ajouter pour constituer un tout plus que contraignant, alors les pays industrialisés annoncèrent à leurs fournisseurs de pétrole (OPEP) qu’ils voulaient désormais payer leurs factures avec leurs propres monnaies nationales.

Mais c’était sans compter avec les américains qui firent en sorte que les pays de l’OPEP, l’Arabie Saoudite en tête, n’acceptent que des dollars en échange de leur or noir…

Le concept du pétrodollar, soutenant fictivement le billet vert, était ainsi né, de sorte que toutes les matières premières seront désormais cotées en dollars ; de même que toutes les statistiques économiques internationales seront données en dollars.

Il y a encore plus : cette décision de Nixon permettait également à la FED de pouvoir mettre en marche la planche à billet dès qu’elle le souhaitait sans garantie en or. Il se trouve qu’elle le souhaita en 2012, lorsque son président, Ben Bernanke, décida d’émettre, sans contrepartie, une somme faramineuse du billet vert en promettant de poursuivre une émission supplémentaire mensuelle de 85 milliards de dollars pendant une durée indéterminée.

La planche à billet venait ainsi de se remettre en marche. Or c’est mécanique, plus il y a d’unités d’une devise, moins elle a de valeur. C’est ce qu’il s’est passé, en effet, et cela continue toujours avec la dépréciation irréversible et sans fin de la valeur du dollar.

La Chine et la Russie s’inquiétèrent donc, comme tout autre pays souverain et soucieux de ses intérêts, devant cette évaporation littérale de la valeur de leurs réserves en dollars. D’autant plus que la seule alternative crédible, l’Euro, se trouvait et demeure toujours dans une crise qui, selon beaucoup d’experts, montre tous les signes d’une perspective de longue durée.

C’est pourquoi, dès 2012, la Chine et la Russie avaient décidé de diminuer progressivement la proportion d’actifs de leurs réserves en papier dollars pour les transformer en or physique qui constitue un actif sûr, tangible, qu’aucun gouvernement ne pourrait dévaloriser par une simple manipulation monétaire.

La Chine retira ainsi, en juin 2012, 54 % de ses réserves en dollars en vue de se prémunir, au moins partiellement, contre cette dévalorisation de la valeur du dollar et s’engagea alors dans une politique d’acquisition massive du métal jaune.

Elle est aujourd’hui le premier pays producteur d’or, et toute sa production aurifère passe directement, par acquisition, dans les réserves de la Banque Centrale de Chine.

Parallèlement, elle s’adressa au marché international de l’or avec une discrétion d’autant plus raisonnable qu’elle n’avait aucun intérêt à provoquer une hausse brutale et inquiétante pour tout le monde.

Aussi, de 2012 à 2015, elle a été le pays qui aura acheté annuellement la plus grande quantité d’or sur le marché international, devant la…Russie (qui l’a détrônée depuis 2016).

Mais la Chine ne s’arrêta pas là : après l’accaparement de sa production nationale, elle s’attaqua à la production mondiale de l’or par l’intermédiaire de ses deux plus grands groupes exploitants de métal jaune, China Gold et un autre, qui ont pu devenir propriétaire ou actionnaire majoritaire de cinq compagnies de production d’or éparpillées dans le monde, du Brésil à l’Australie et de l’Afrique au Kazakhstan.

Et à défaut de pouvoir vendre leurs parts, pour une raison ou une autre, en tout cas pas par manque de volonté de la partie chinoise, plusieurs autres compagnies internationales de production aurifère ont signé des contrats d’achat de production à long terme avec la Chine, ce qui représente pour elles un filet de sécurité pour les cours.

D’aucuns pourraient se demander pourquoi la chine procède-t-elle ainsi, avec un tel engouement ?

La plus simple des raisons est celle-ci : à cause de son retard industriel, donc pour une raison purement économique, la Chine n’avait pas intérêt à un Yuan (sa monnaie nationale) fort, garanti par l’or, et donc à immobiliser une grande quantité de ses avoirs en stock physique d’or qui n’avait pas vocation à remplir, comme le dollar, la double fonction de monnaie d’échanges et de devise de réserves.

Mais cela comportait un risque qui se traduisit d’ailleurs par ce qui arriva : des taux de change du dollar qui baissent et qui continuent encore de baisser. Selon des analyses qui se réfèrent à des sources de la Banque Centrale Européenne, avant 2002, le dollar était à une moyenne de 0, 81 par rapport à l’Euro.

Mais depuis 2012, il n’a jamais été en dessous de 1,15 ; il est en ce moment à 1,23 par rapport à l’Euro, ce qui signifie qu’il a perdu environ 43 % de sa valeur durant cette période. D’autres analyses plus poussées font ressortir qu’il a perdu près de 50% de sa valeur pour la même période.

Aussi, avant la fameuse décision susvisée, prise en 2012 par le président de la FED, les réserves physiques en or de la Banque Centrale de Chine était de 1,6 % du total de ses réserves, ce qui explique que presque tous ses avoirs étaient constituées de réserves de change libellées en dollars et, dans une moindre mesure, en d’autres devises.

Mais cette nouvelle politique de renforcement de ses réserves physiques en or se dessine clairement à présent.

Avec l’accélération de sa production nationale, les achats gigantesques et soutenus depuis 2012, sur les marchés intérieur et international ainsi que l’entrée en force dans le capital des compagnies minières étrangères ou encore les contrats d’achats de production, la Chine se positionne déjà pour bien peser dans le contrôle de l’or mondial et se placer parmi les plus grands détenteurs de stocks physiques du métal jaune.

De quoi soutenir la demande de son économie pendant longtemps et passer sans problèmes à la deuxième étape stratégique qu’elle semble avoir préconisée avec la Russie, à savoir la sortie du dollar ou, si l’on veut, la dédollarisation de ses réserves et – autant que possible – de ses échanges.

On peut imaginer que le but ultime de la Chine serait de remplacer le dollar américain par le yuan chinois. Ce n’est pas impossible ! Elle pourrait bien mobiliser toute la quantité physique d’or qu’elle aura accumulée pour s’en servir afin de garantir le yuan qui deviendrait alors la monnaie la plus solide qui soit. Un Yuan solidement adossé à l’or, et non plus à un panier de devises, deviendrait effectivement plus crédible que le dollar.

Cela d’autant plus vrai que celui-ci est tributaire d’un gouvernement fortement endetté et qui n’a plus de choix que de continuer à utiliser la planche à billet comme recours ou se déclarer en défaut de paiement ; ce qui serait, dans les deux cas, une véritable mise à mort du dollar.

On assistera alors au retour de l’étalon or et le précieux métal ne s’en porterait que mieux. Et le système monétaire international sera plus équitable, parce qu’il ne dépendrait plus d’un seul pays qui l’utilise en position de force, qui ne se fonde au demeurant sur aucune réalité physique requise, comme outil de politique étrangère ou de pression économique.

On peut admettre aussi, pour différentes raisons, que nous n’en sommes pas encore là et que la dette chinoise semble également être importante …

Seulement voilà :

– Le remplacement du dollar en tant que monnaie étalon se discute déjà au niveau du FMI.

– La dette chinoise a servi hier comme aujourd’hui au développement des infrastructures du pays pour combler son retard dans ce domaine, il s’agit donc d’investissements productifs ; elle est différente de nature et de volume en comparaison à la dette américaine qui, elle, est gonflée essentiellement par les budgets de fonctionnement et de la défense ; encore que ce n’est pas une dette sortie des limites du remboursable comme celle des Etas Unis.

– Tous les grands acteurs économiques occidentaux le disent : « on ne peut pas gagner de compétitivité dans nos entreprises européennes et avoir un dollar qui perd 50 % de sa valeur ; le monde est multipolaire, le système monétaire doit être multimonétaire », déclare un ancien chef d’Etat Européen.

– Un autre grand patron d’un groupe industriel américain, John Hathaway, a déclaré : « nous sommes au cœur de la transformation du système monétaire international ; nous allons probablement voir le dollar perdre beaucoup de son avantage en tant que principale devise de réserve, voire même perdre ce statut ».

– Caterpillar et McDonald’s ont récemment financé de grands projets en Chine avec des offres d’obligations en Yuan et non en dollar.

– Le commerce entre la Chine et la Russie ainsi que la plupart des pays membres de l’Union Economique Eurasiatique (les pays de l’Ex URRS en Asie mineure, le Vietnam, la Thaïlande et autres pays comme l’Iran et le Pakistan), se règle désormais en Yuan chinois et non plus en dollar américain.

– La Chine et la Russie prévoient de créer une Banque de développent et des systèmes de paiement qui vont concurrencer MasterCard et Visa

– Les contrats à terme sur le pétrole brut libellés en Yuan ont commencé à se négocier sur la place de Shanghai depuis le 26 du mois de mars passé, et cela était une réussite surprenante avec plus de 10 milliards de Yuan négociés dès la première heure de la journée d’ouverture des opérations.

Mais pour qu’elle soit plus efficace encore, cette dédollarisation devrait s’opérer également avec les autres membres du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

D’ailleurs le président russe, Vladimir Poutine, avait déclaré l’année dernière, pendant le Sommet des BRICS en Chine, que « la Russie est prête à s’éloigner du dollar avec la Chine » et que « la Russie partageait les préoccupations des BRICS concernant l’emprise du dollar sur les opérations commerciales internationales ».
En revanche, ce que le président Poutine n’avait pas dit ce jour là, c’est que la Russie, elle aussi, a reçu un choc qui ne s’oublie jamais : c’était en 2014 lorsque le Trésor américain et la bourse de New York , Wall Street, avaient décidé de se délester de leurs roubles suite à un accord américano-saoudien visant à faire chuter les prix mondiaux du pétrole, rien que pour punir la Russie de son soutien à Bachar El Assad, sachant que le budget de l’Etat russe dépend fortement de l’exportation des hydrocarbures.

C’est pourquoi, dans cette même année, la Russie et la Chine ont signé deux contrats de trente ans sur le gaz russe pour la Chine. Et ces contrats stipulent que les échanges qui en découleraient se feraient en Yuans et en roubles, pas en dollars.

Aussi, en novembre 2014, la Banque Centrale de la Fédération de Russie (BCFR) avait annoncé, pour la première fois, qu’elle venait d’intégrer le yuan chinois dans ses réserves de devises.

Cette décision d’inclure le yuan dans les réserves officielles de la BCFR a pu développer son usage dans les marchés financiers russes au détriment du dollar, si bien qu’ils enregistrèrent, en 2015, un total d’achats record de 18 milliards de yuans soit une hausse de 400 % par rapport à l’année précédente.

Parallèlement à cela, et à l’instar de la Chine, la Russie a considérablement augmenté le volume de ses réserves d’or, notamment suite aux sanctions des Etats Unis et de l’Union Européenne, consécutivement à la position russe dans le conflit Ukrainien, en 2014.

Ainsi, en une seule année, entre 2014 et 2015, les réserves russes en or physique ont augmenté de 129 %. Et la BCFR achète en roubles chaque once d’or extraite des mines russes à un prix attrayant et garanti, en plus des achats qu’elle effectue sur le marché mondial, exactement comme la Chine, afin de gonfler les avoirs d’or de l’Etat russe.

C’est ainsi qu’elle a pu acheter une quantité de métal jaune très importante, au point de dépasser les réserves de la Chine en termes de volume d’actifs physiques.

Voilà qui explique que les réserves en dollars de la Russie ont baissé en 2016 de 140 milliards par rapport à 2014 et que, depuis lors, le stock physique d’or de la BCFR ne cesse de grossir au détriment de ses réserves en dollar.

Et au-delà de ce qui précède, la Russie a réglé toute la dette de l’Ex URSS et renoncé aux prêts que celle-ci avait accordés aux pays du tiers monde soit une remise gracieuse totale de 100 milliards de dollars.

Ensuite, la dette publique de la Fédération de Russie s’élève, en fin 2017, à 16 % de son PIB. De quoi faire pâlir de jalousie les pays occidentaux. De quoi également énerver les banques internationales qui aiment bien voir les Etats s’agenouiller devant elles pour leur demander plus d’emprunts ou pour négocier un échéancier de remboursements plus souple, car c’est l’occasion pour elles d’imposer leurs conditions visant à prendre une emprise sur ces Etats et à les piller davantage.

Tout cela pour dire que, partant des manipulations que le gouvernement américain opère sur le dollar en tant que devise de réserve mondiale, considérant qu’il utilise le système monétaire international comme outil de pression politique et tandis qu’il tentait et tente encore d’imposer sa volonté en Syrie avec l’appui financier des pays arabes du Golfe, pour changer le cours de l’histoire au Moyen Orient, qui est le cœur même de la géopolitique mondiale, la Russie et la Chine ont été ainsi poussées à s’entendre pour définir une stratégie commune dans le but de dédollariser les opérations commerciales au sein de l’Eurasie d’abord et, à court terme, avec leurs autres partenaires.

Leurs achats massifs du métal jaune semblent bien vouloir réduire le poids du dollar dans l’économie mondiale. Et l’intense activité de la Chine pour peser dans le contrôle de la production mondiale de l’or ne semble traduire qu’une seule volonté, celle de transformer le yuan en devise de réserve principale.

S’y ajoute qu’une alternative du dollar par le yuan soutenu par le rouble, adossés tous les deux à l’or, pourrait effectivement déclencher la sortie rapide du dollar et, avec elle, une incapacité certaine des Etats Unis à continuer de dévoyer le rôle du dollar en tant que devise de réserve pour financer leurs guerres de domination avec l’argent des autres pays.

De toute façon le processus de la dédollarisation est déjà entamé, peut être avec le consentement passif du gouvernement américain qui a tout intérêt à ce qu’il en soit ainsi et même à ‘’couler’’ sa propre monnaie.

C’est une question de bon sens : la dette publique américaine ‘’officielle’’ est tellement démesurée (plus de 20 000 milliards de dollars) qu’elle n’est plus contrôlable. En 2017, elle dépassait de 36 % la dette de tous les pays réunis de la zone Euro. Or avec le président Donald Trump, les experts prédisent qu’elle pourrait s’approcher des 30 000 milliards de dollars à la fin de son mandat.

Il s’agit d’une dette que le gouvernement américain ne pourrait jamais régler, d’autant moins avec sa méthode actuelle qui ressemble par bien d’égards à celle du grand escroc Bernard Madoff et qui consiste à rembourser partiellement et à emprunter davantage : c’est le système infernal du ‘’Shipéco’’ que l’on connait bien chez nous.

Donc, pour éviter l’effondrement économique et la banqueroute, il ne restera plus au gouvernement américain que de dévaluer considérablement sa monnaie puis de rembourser avec des dollars qui ne valent plus qu’une fraction de ce qu’ils valaient autrefois.

Mais il est fort probable que les Etas Unis, quelles que soient leurs difficultés économiques et contradictions internes ou autre obstacles auxquelles ils seraient confrontés, arriveront sûrement à les surmonter, vu le degré de leur savoir technologique et scientifique que leur culture créative et entreprenante peut bien maîtriser et orienter vers d’autres perspectives plus porteuses d’espoir.

Encore que si, par hypothèse, cet effondrement économique se produisait, les ondes de choc d’un tel séisme auraient des conséquences incalculables sur le reste de la planète, et elles seraient loin d’être partout bénéfiques.

(A suivre)