Fondation Sahel : « l’esclavage est toujours pratiqué » en Mauritanie (Communiqué)

Fondation Sahel : Le 2 décembre marque la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage dans le monde.

Et comme notre pays, la Mauritanie, est l’un des derniers bastions de l’esclavage dans le monde, malgré les lois et règlements officiels criminalisant cette tare, la Fondation SAHEL annonce à l’opinion publique nationale et internationale que l’esclavage est toujours pratiqué sur le territoire de la République Islamique de Mauritanie.

L’esclavage existe non seulement à l’intérieur et dans les coins les plus reculés du pays mais aussi et surtout dans la capitale, Nouakchott, et dans ses moughatas les plus huppées ainsi que dans les domiciles des hauts fonctionnaires de l’état et de grands hommes d’affaires. Les principales victimes sont des filles de 12 à 18 ans.

Les régimes successifs se sont toujours cachés derrière le déni, le black-out et le rejet. D’autre part, la justice continue de manipuler les dossiers et de protéger les esclavagistes en leur permettant ainsi de s’en tirer à si bon compte.

Dix dossiers ont été présentés le mois dernier devant les tribunaux du Hodh Echargui et de l’Assaba. Un dossier peut à lui seul concerner une grande famille de victimes qui peut compter jusqu’à vingt individus. Les jugements ont été, comme d’habitude, décevants et les verdicts rendus étaient le résultat de la complicité des autorités judiciaires représentant la position officielle et les prévenus. De la même manière, des dizaines de dossiers de cas d’esclavage sont en instance dans les tribunaux de Nouadhibou, Selibaby , Aleg, Rosso et Atar, mais la complaisance est toujours maître de la situation.

Nous, au niveau de la Fondation Sahel, tout en saluant l’arsenal juridique criminalisant l’esclavage que notre pays a émis,

• Condamnons avec force la complicité du pouvoir judiciaire avec les esclavagistes et les tentatives répétées de dissimuler les forfaits et de garantir l’impunité aux criminels.

• Appelons à affronter le crime de l’esclavage avec fermeté et détermination pour préserver la dignité humaine, protéger les droits de l’homme et respecter les conventions internationales ratifiées par la Mauritanie.

• Saluons les organisations de défense des droits de l’homme qui luttent avec sérieux et sur le terrain, en particulier SOS Esclaves, qui suit tous ces dossiers et fournit des efforts concrets pour soulager les souffrances des victimes.

Nouakchott le 2 décembre 2020

Commission des droits de l’Homme