Surveillance des pêches : La Garde-côte fait encore des vagues !

Le commandant de la GCM

Le commandant de la GCM

Que se passe-t-il dans la garde-côte ou plutôt en mer ? Le tumulte des « affaires » se fait de plus en plus assourdissant chez les garde-côtes mauritaniens (GCM). Une structure créée en 2013 (loi 2013/041) sur les décombres de la Dspcm (délégation à la surveillance des pêches et au contrôle en mer).

Placée sous la tutelle du ministre des pêches (art2), la CGM « est chargée du suivi, du contrôle, de la surveillance civile des activités de pêche, de la recherche et du sauvetage en mer dans les eaux sous juridiction Mauritanienne… » (article 3).

Pas de fumée sans feu !

Jusqu’en 2018, cette structure était dirigée par Moustapha  Ould Maloum avant que ne lui succède le lieutenant de vaisseau Mohamedou Ould Abderrahmane. Deux ans que la relève s’était produite sans grand bruit. Mais fin d’accalmie ces derniers temps avec la dénonciation de l’ampleur de pratiques pour le moins contraires à la mission de contrôle et de préservation de la ressource.

En effet, il y eut d’abord les récentes révélations de nos confrères de «AlWiam » sur ce qui semble être un véritable scandale de pratiques peu orthodoxes de la GCM. Avec photos et  positions radars à l’appui  (que nous reproduisons ici), nos confrères attestent que des navires russes et turcs protégés n’hésitent pas à s’infiltrer impunément dans des zones de pêche qui leur sont interdites pour écumer la ressource. Une histoire qui fait grincer des dents les opérateurs nationaux soumis à un régime et un traitement plus draconiens. Les nationaux seraient les principaux pourvoyeurs en taxes et amendes des comptes GCM auprès du trésor public. Pourtant, les photos et les positions radars actuelles des navires en infraction suscitent en tout cas un besoin d’enquête et d’éclairage en cette période de lutte contre la gabegie et la corruption héritées de l’ancien régime.

GCM, juge et partie !

A cet état de fait, il y a ensuite des imperfections réglementaires qui perpétuent les zones d’ombre dans l’application juste et rigoureuse des textes normatifs. Il en est ainsi du péché originel se rapportant à la commission des arraisonnements sous l’implacable contrôle des commandants de la marine (depuis toujours). Les commandants juge et partie y excellent souvent pour éponger des règlements de compte  qui, parfois, n’ont à voir avec les infractions éventuelles elles-mêmes d’où une forte suspicion de corruption ou de concussion ; des imperfections que seul l’Etat devrait élucider par des réformes plus conséquentes et plus judicieuses. De plus, il se repose encore la lancinante question de la répartition des ristournes des amendes entre le personnel de la GCM. La répartition ne serait pas équitable ; pire encore elle serait soumise à la seule appréciation du commandant. Aucune clé de répartition n’est officiellement prévue, encore moins pratiquée, malgré les  indemnités spéciales fixées au profit du personnel par décret en 2018.

Mais s’agissant encore de la GCM, certaines sources locales évoquent un marasme généralisé depuis que le nouveau le lieutenant de vaisseau Mohamedou Ould Abderrahmane aurait décidé d’accaparer tous les leviers des activités de contrôle. Une réorganisation qui ne serait pas du goût de ses plus proches collaborateurs y voyant une mesure visant à les écarter. A quel autel sont-ils contournés ? Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle donne a crée un climat délétère et instauré une méfiance généralisée.

Mais comme un malheur ne vient jamais seul, les bâtiments de surveillance seraient, excepetion faite du patrouilleur « Arguin », cloués à quai. La surveillance en serait profondément affectée réduisant drastiquement les interventions de la GCM quand elle n’est pas tout simplement taxée de fermer les yeux sur les mauvaises pratiques de pêche dans nos eaux territoriales.

 

JD

 

Loi 2013/041 créant la CGM

Article Premier : Est créée aux termes de la présente loi une structure dénommée Garde côte Mauritanienne (GCM) qui est une force de sécurité responsable de I’action civile de I’Etat dans les eaux sous juridictions mauritaniennes. Ses membres ont la qualité de Police Judiciaire.

Article 2 : La Garde côte Mauritanienne est placée sous I’autorité du Ministre chargé des Pêches Maritimes. ,

Article 3 : La Garde côte Mauritanienne est chargée du suivi, du contrôle, de la surveillance civile des activités de pêche, de la recherche et du sauvetage en mer dans les eaux sous juridiction Mauritanienne. …

 

 

Décret fixant les avantages du personnel (JO 15 Janvier 2018)

Décret n°2017-146 du 19 Décembre 2017 allouant une indemnité spéciale au personnel de la Garde Côtes Mauritanienne (GCM)

Article premier : Il est alloué au personnel de la Garde Côtes Mauritaninne (GCM), à compter du 1er Août 2017, une indemnité spéciale mensuelle dont le montant est fixé à :

– Second Maître (Indice 175) : 30400 UM

– Quartier Maître (Indice 140) : 22400 UM

– Officier subalterne : 38000 UM

– Officier supérieur : 45000 UM