Mariage et Mauritanie : une situation qui dénote au sein du monde arabe

Le 07/12/2019 – Tribune Ouest

La Mauritanie présente une singularité dans le monde arabe en attestant d’un taux de divorce oscillant entre 42 et 49 %, selon les estimations, bien que le gouvernement ne corrobore pas ces chiffres. Plus curieux encore, ce sont les femmes qui sont souvent à l’origine des ruptures.

D’après le site Africa Times, ce taux, plus qu’important, trouve une justification par le nombre de cas traités par les affaires sociales en matière de paiement de pensions alimentaires. Mais aussi par différents facteurs :

“D’une part la défection des hommes qui n’arrivent plus à subvenir aux charges de la famille, parfois reconstituée. Dans les faits, il y a surtout le facteur culturel qui voudrait que la femme mauritanienne soit une femme forte et émancipée.
Contrairement à nombre de pays arabes où la femme est fortement dépendante des décisions de la communauté masculine, en Mauritanie, les femmes pèsent pour beaucoup dans les instances de décision.

En témoigne la proéminence féminine dans le gouvernement et autres institutions de l’Etat (…) D’ailleurs, bien qu’on soit dans un pays islamique, la polygamie est difficilement acceptée par les femmes.

Certains hommes sont obligés de se marier en cachette. Mais quand cela est découvert par leur épouse, c’est le divorce assuré”.

Des relations hors mariage prohibées

Autre point avancé par le média, plus puéril cette fois, les Mauritaniens ont tendance à se marier davantage puisque les relations hors mariage sont sévèrement punies par la loi islamique dans le pays. Un accord verbal suffit pour divorcer De ce fait, les habitants tendent de contourner les règles en se disant plus facilement “oui” afin ne pas être sanctionnés.

Tout cela comporte néanmoins un effet rebond, puisque les jeunes tourtereaux ne prennent pas le temps de se connaitre assez; ce qui ruinerait rapidement leur union. Parallèlement, les mariages forcés se multiplient à l’initiative des familles dans le but de trouver des hommes capables de subvenir aux besoins de leurs filles; dont la frustration les pousserait à choisir plus tard un mariage de coeur. Et donc la voie du divorce.

Il est également important de noter que la société mauritanienne ne juge pas les femmes divorcées comme dans d’autres Etats arabes.

D’ailleurs, divorcer demeure très facile dans le pays d’un point juridique. Un accord verbal suffit en effet à prononcer l’acte. Est-ce dès lors un exemple d’Islam progressiste ? A chacun d’en juger.