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Le régime actuel, peut-il réussir l’instauration de l’école républicaine ?

Le régime actuel, peut-il réussir l’instauration de l’école républicaine?Depuis trois ans, les autorités du département de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif, font montre d’une ferme volonté, d’appliquer la réforme visant à l’instauration ou à la restauration de l’école républicaine. Cet engagement politique courageux , est , pour ses objectifs affichés, louable, crucial, existentiel même.

Malheureusement, cette réforme semble être, hélas, engagée dans la précipitation. En effet, une grande incertitude politique demeure, quant à sa réalisation concrète. .

Malgré la volonté du pouvoir de camoufler, par la propagande , les difficultés rencontrées dans l’exécution de cette réforme, ces dernières sont mises à nu par les insuffisances en infrastructures scolaires et en personnel enseignant qualifié. Insuffisances, qui se sont d’ailleurs fortement aggravées et mises en relief par le processus de limitation de l’enseignement Lire la suite

Le Calame, plus qu’un tabloïd : Une résistance intellectuelle

Âgé cette année de 31 ans, Le Calame, ce journal mythique, garde encore tous ses traits de jeunesse. Face aux chênes, il a, comme le roseau, plié sans rompre une seule fois. Interdit à trois reprises, saisi trente-quatre fois (Guinness des records de la saisie de journaux dans le pays), il est toujours resté le même, trait d’union entre l’opinion et le public.

Certifié Iso 2009 en 2008, ce journal de référence refuse catégoriquement de s’abandonner aux exigences de la corruption, aux supplices du manque de moyens et aux aléas climatiques de toutes les politiques qui ont malmené la liberté d’opinion. C’est son esprit critique et son indépendance indomptables échappant à toutes les pressions qui font de lui un journal pas comme les autres. Lire la suite

Passions d’un engagement (39): La question qui fâche (3)/Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)

Une certaine revanche silencieuse

Le lendemain, j’avais aperçu Monsieur le fameux Professeur en aparté avec un avocat aux beaux yeux de hibou, chargé de cours lui aussi à l’université de Jleifti. Tous les deux regardaient dans ma direction. Tout indiquait que monsieur le docteur s’informait auprès de son collègue sur mon identité « politique » ou « idéologique » ou probablement tribale ou les trois à la fois. Depuis lors, sachant que tout était perdu pour moi, je ne cessais de poser librement mes questions-colle au Docteur. Il se gênait beaucoup de mes questions. Raison pour laquelle je persistais à les poser à chaque fois que l’occasion se présentait et même au-delà.
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Editorial du Calame : Un mal indéracinable, vraiment ?

La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ? Deux exemples parmi tant d’autres mettent en tout cas le nôtre au pied du mur. En un, le projet Aftout ech-Chargui, mené d’une « main de maître » (ès tripatouillage) par un groupement de sociétés et dont une ONG nationale a dénoncé la calamiteuse mise en œuvre ; en deux, la réhabilitation du principal quai du port de Nouadhibou, qui serait loin d’être aux normes et dont un journaliste a fait éclater le scandale. De quoi déjà prouver à l’opinion publique qu’il est encore tôt pour crier victoire. Pour ces deux affaires révélées au grand jour, combien d’autres ont été mises sous le boisseau, leurs auteurs protégés ou sommés de payer des montants symboliques… avant d’être réhabilités ? Lire la suite

Le Conseil Constitutionnel décide de supprimer un paragraphe de la « loi sur les symboles »

Le Conseil Constitutionnel décide de supprimer un paragraphe de la « loi sur les symboles »

Le Conseil Constitutionnel a décidé d’annuler une partie du deuxième alinéa de l’article 3 de la « loi sur les symboles », en invoquant son « inconstitutionnalité ».

Le Conseil a pris cette décision à la suite d’un recours déposé par la défense de l’activiste politique Lire la suite

Le juge du tribunal de Selibaby a commis une faute lourde dans l’affaire de Balla Gandega.

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Le juge du tribunal de Selibaby a commis une faute lourde dans l’affaire de Balla Gandega. C’est de l’amateurisme pur et dur d’un magistrat qui dépasse l’entendement humanitaire. Comment fait-il pour condamner des innocents et  va dormir sur ses deux oreilles  en faisant des « beaux rêves » ?

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Passions d’un engagement (37) : La question qui fâche (1) [Par Cheddad]

La formation politique du MND avantage les étudiants mauritaniens
L’année scolaire 1982, après mon succès au Baccalauréat, à Jleyfti, je me suis inscrit en première année de la faculté des sciences juridiques et économiques, section économie. La même année, j’ai participé en mai à l’examen d’entrée à la faculté de lettres à Dakar. Il s’agissait d’un examen réservé aux personnes ayant dépassé l’âge scolaire requis pour un enseignement régulier. Plusieurs de mes anciens amis du MND sont passés avec grand succès par là. Parmi eux, Mohamed Elhassène Ould Lebatt et Mohamed Ould Maouloud, mes anciens collègues du bureau exécutif de la direction scolaire du « CPASS». A mon tour, et comme eux, j’ai réussi avec brio (major) l’épreuve. Je me suis trouvé devant un choix difficile: m’inscrire à Dakar ou à Jleyfti à Nouakchott.  Pour mon ami Mohamed Ould Maouloud, je n’avais pas droit à l’hésitation. Il usa de tous les moyens pour m’amener à m’inscrire à Dakar. Je ne me souviens nullement de son argumentaire contre l’inscription à Jleifti. Très probablement, son éducation exemplaire a dû jouer.Mohamed, en effet, tel que je l’avais connu, s’interdisait systématiquement, et il le réussissait sans faute, de porter le moindre jugement négatif sur les autres ou leurs éventuelles malveillantes intentions. Ce fut déjà trop tard pour moi. Après que je me fus engouffré dans la gueule du loup, avant de disparaître dans son inconfortable et bedonné gros ventre, les bons et insistants conseils de Mohamed envahirent ma petite cervelle.

L’inconvénient inattendu de Jleyvti
Pourtant j’avais vite oublié la raison derrière mon option pour l’examen de Dakar. L’année précédente, 1979 -1980, j’ai raté une première tentative à l’examen du baccalauréat. J’ai buté contre une forme d’obstacle local que je ne m’expliquais pas. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, moi, l’ancien bon élève de la première école au programme intégralement colonial, je rate un examen que réussissent des élèves de la sixième génération après la réforme de 1973 !
Et pourtant, dans la même année, à une semaine de la session de juin, j’avais réussi brillamment à l’écrit l’examen d’entrée à l’ENA de Jleyfti, option cycle long. L’oral fut conditionné par le succès au bac. Succès qui malheureusement n’avait pas été au rendez-vous. A l’université de Jleyfti, je n’épargnerai aucun moyen pour réussir dans ma section d’économie. Comme au BEPC en 1971, j’ai constitué un groupe d’étude et de révision. J’ai même laissé tomber ma liaison à l’enseignement fondamental, perdant ainsi ma fiche budgétaire. Moralement, je n’avais pas voulu m’accrocher à un emploi que je n’exerçais plus effectivement. Tout le temps fut consacré à l’étude.

Des bouleversements littéraires
Pendant ma nouvelle scolarité, dans les années terminales, à l’université, je découvre de nouveaux noms, de nouveaux héros, de nouvelles références, de nouveaux idéaux, de nouvelles ambitions. Le monde de révolutionnaires et de héros de libération sera remplacé par de nouveaux symboles. En littérature par exemple, il fallait
désormais composer avec Baudelaire plus que notre Victor Hugo assez présent durant notre scolarité primaire. Pourtant, pour nous autres petits mauritaniens, bambins maures notamment, on voyait en Victor Hugo l’image d’un vieux marabout du désert gavé de culture arabo-islamique.
L’image de Victor Hugo
En poésie et en prose, Victor Hugo ne faisait qu’user d’images et de métaphores qui se confondaient, aussi bien dans leur expression que dans leur procession, avec des clichés pareils du milieu nomade mauritanien. Il rappelle, dans bien des aspects, de grands poètes populaires du milieu maure comme Ould Adouba du Tagant quand celui-ci pleurait des souvenirs passés de son espace vital comme le souvenir du chant de son « Coujil (hibou) dans l’oued tout proche ou Ould Ahmed Youra du Trarza quand celui-ci promenait son imagination à travers les cordons dunaires de son Iguidi chéri, en projetant après son regard dans la direction du sud, en chevauchant à travers les forêts verdoyantes, traversées par les zigzags du marigot de Tenyidir, avant de se jeter dans le fleuve Sénégal .

Le souvenir de Beylil
« Wechhalet leghnem oubeylil oullaghou ouchhalet Battah ! »: Il s’agit d’un autre poète qui était secoué par le souvenir d’un moment typiquement nomade: il s’enquiert des nouvelles du troupeau de moutons et de leurs petits, ainsi que leur jeune berger du nom de Beylil, sans oublier pour autant les nouvelles du petit chien portant le nom de Battah.
Tout ce tableau, dans l’imaginaire du poète, couvrait généralement la nostalgie d’une bien-aimée à laquelle il vouait tout son amour. Son éducation morale l’empêchait de l’exprimer ouvertement.
(À suivre)

Le 5 Novembre 2024 
Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Source : Le Calame

Inondations au sud de la Mauritanie : Services minimum des autorités

Inondations au sud de la Mauritanie : Services minimum des autorités

A l’instar des pays de la sous-région, la Mauritanie a connu durant le mois d’octobre des périodes d’inondation qui ont causé d’énormes dégâts matériels. Ainsi, les wilayas du Guidimakha, du Gorgol, du Brakna et du Trarza ont été touchées à suite de pluies abondantes dans les pays de la sous-région et du lâcher d’eau depuis le barrage de Manantali.

Des dizaines de milliers de personnes vivant dans les localités de la vallée du fleuve Sénégal, sur une étendue de 700 kilomètres, subissent un désastre majeur causé par les inondations.

Face à cette situation, les autorités ont assuré le service minimum. Pas de déclaration d’état de catastrophe naturelle, pas de mobilisation à la hauteur des défis, encore moins d’assistance importante au vu des pertes subies par les populations. Et ce ne sont pas les visites folkloriques de quelques responsables à grand renfort de couverture médiatique qui soulageront les populations sinistrées.

Des épisodes climatiques de plus en plus violents, des inondations de plus en plus courantes

Pourtant le bassin du fleuve Sénégal est nettement plus réputé pour sa sécheresse que pour ses épisodes pluvieux. Mais la récurrence avec laquelle les inondations frappent désormais chaque année la région interpelle.

Les inondations sont désormais une habitude en période d’hivernage. Dans la région de Matam, de l’autre côté du fleuve, des ponts ont été détruits, des routes coupées, des maisons englouties et des récoltes perdues. Des épisodes récents et violents qui résonnent comme un écho local aux craintes globales exprimées par les experts du GIEC dans leur rapport achevé en avril dernier.

L’histoire contemporaine de la région semble illustrer parfaitement les risques qui pèsent sur certaine population à cause du réchauffement climatique. Et elle montre aussi comment les aléas climatiques peuvent soumettre les habitants à de fortes contraintes structurelles.

La grande sécheresse des années 70 à 90 a poussé les populations locales à s’installer sur les rives du fleuve. La reprise de la pluviométrie vers le milieu des années 90, conjuguée à l’apparition de précipitations violentes ces dernières années, mettent désormais ces mêmes localités face à des dangers importants.

D’après les experts du GIEC, l’augmentation globale des températures devrait pousser les aléas climatiques à l’extrême. Les sécheresses deviendront de plus en plus brutales, les tempêtes de plus en plus virulentes, les précipitations de plus en plus intenses…

Dans une région marquée par des périodes de sécheresse aggravée, la hausse des températures devrait encore amplifier l’urbanisation à proximité des cours d’eau et des littoraux. Ce qui aura pour effet, si rien n’est maîtrisé, d’exposer de plus en plus d’habitants à des inondations violentes, destructrices et pouvant même être meurtrières.

S’adapter durablement au changement climatique

On mesure donc ici l’importance qu’il y a à ne pas reproduire les schémas du passé et d’inclure le changement climatique dans la réflexion autour du développement durable au Sahel.

D’autant plus que ces accidents ne sont pas non plus une fatalité. De nombreuses inondations auraient pu être évitées avec des infrastructures adaptées, telles des bassins de rétention ou des digues solides facilitant l’écoulement des eaux de pluie.

En tout état de cause, les populations riveraines du fleuve Sénégal font face à une situation sans précédent. De nombreux villages ont été inondés, causant la destruction d’habitations, des pertes de récoltes et de bétail, et plongeant les habitants, déjà en situation précaire, dans une immense détresse.

Le 6 novembre 2024
Propos recueillis par Sikhousso
Source : L’Eveil Hebdo – Mauritanie