Frappe française « d’opportunité » contre AQMI au Mali

Entre 50 et 60 terroristes ont été neutralisés par Barkhane au Mali, près de la frontière du Burkina Faso, dans la soirée et la nuit du 30 octobre.

Le chef d’état-major des armées a annoncé que les combattants d’Ansaroul Islam, membre du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans apparenté à AQMI, avaient été surpris lors d’un bivouac à l’abri des arbres dans la région de Boulekessi. La caserne de Boulekessi a déjà fait l’objet d’une attaque meurtrière du groupe de Djaffar Dicko, il y a un an.

L’état-major des armées a précisé qu’il s’agissait d’une « opération d’opportunité », c’est-à-dire d’une opération imprévue, suscitée par le repérage du regroupement de vingt à trente motos, soit une katiba (unité) entière.

Ansaroul Islam est né dans le nord du Burkina Faso autour d’un prédicateur aujourd’hui disparu, Ibrahim Malam Dicko, dont le frère Djaffar a repris le flambeau. Il est également actif au Mali, dans la zone proche de la frontière que se disputent âprement AQMI et l’Etat islamique au Grand Sahara depuis presque un an.

Les opérations ont été menées par les militaires français de Barkhane et les forces spéciales de Sabre du crépuscule à l’aube, écrit le journaliste Jean-Dominique Merchet dans l’Opinion. « Après le recoupement du renseignement, la partie action a débuté par des frappes conduites par l’armée de l’air, avec un drone Reaper et des Mirage 2000. Un raid héliporté a ensuite permis d’engager des commandos au sol, où les combats se sont poursuivis, sur un grand terrain dégagé. »

Une autre opération, planifiée celle-ci, est en cours depuis un mois dans la même région. Son bilan n’a pas encore été rendu public. Elle implique environ 3000 hommes : 1600 Français, 1000 Nigériens et 400 Maliens, précise Jean-Dominique Merchet.

Les combattants d’AQMI ne sont plus la priorité de la France dans la région depuis le sommet de Pau. C’est l’Etat Islamique au Grand Sahara qui est désormais l’ennemi numéro 1 de la France et de ses alliés du G5.

Toutefois, gageons que l’opportunité qui s’est offerte vendredi a jeté du baume au coeur des militaires français après l’élargissement début octobre de plus de 200 prisonniers affiliés au GSIM et à AQMI, pour la plupart capturés par Barkhane.