En effet, si le marché de la ligne électrique Nouakchott-Nouadhibou n’a demandé aucun effort à Mohamed Ould Abdel Vettah qui a bouclé l’affaire en 48 heures battant tous les records de toutes les arnaques, cette fois le concours du second fils Moctar Ould Djay, conseiller financier écouté du maître, a été requis pour tirer le maximum de profits d’une affaire juteuse, en un laps de temps très court, même si c’est au prix de la subordination, de fait, de l’activité portuaire, pendant la prochaine trentaine d’années à une société étrangère.
Le trio, main dans la main, a tout concédé a l’entreprise ARISE : la liberté totale de fixer les prix des prestations portuaires malgré ce que cette disposition implique comme impacts négatifs sur l’activité économique nationale et une aliénation de souveraineté par un engagement d’interdire toute installation portuaire sur un périmètre de 25 kms du port de Nouakchott.
Dans n’importe quel pays, la seule tentative de ce genre est assimilée à la haute trahison en ce qu’elle comporte de sabotage économique et d’assujettissement de la souveraineté nationale.
Mais la cupidité du trio Ould Abdel Vetah/Ould Djay/Ould Oudaa atteint des cimes quand il a été question de discuter des conditions financières du contrat.
Première surprise ; alors que la société ne doit payer ni impôts, ni taxes lors des cinq prochaines années, et qu’elle elle ne doit verser, selon son étude de faisabilité, qu’un bonus de cinq Millions de Dollars à la signature du contrat. A cette échéance, cette somme est ramenée à moins d’un million.
Deuxième surprise: bien que la société soit contractuellement la seule concernée par la fixation de la tarification des prestations portuaires, le trio a quand même convenu avec elle les prix de départ de ses prestations. Les prix retenus sont, en moyenne, supérieurs de 300%, aux coûts calculés dans l’étude initiale, 475$ pour un conteneur de 20 pieds pour un coût estimé à 100$ et 10$ par tonne d’hydrocarbures pour un coût estimé de 3$. Belle marge qui ne peut aller que dans certaines poches.
Enfin, la troisième surprise et non la moindre est soulevée par plus d’un spécialiste qui s’interroge sur le montage financier du projet. En effet, le niveau du financement sur fonds propres du promoteur (60% des investissements) indique clairement une origine douteuse des fonds ou une surévaluation du projet.
Ce pauvre pays a été vraiment la proie facile de vautours qui l’ont dépecé, sans états d’âmes.
Source : Le Calame (Mauritanie)