En une semaine, l’or a plongé de 9%, sa plus forte baisse depuis près de trente-sept ans.
Alors que les Bourses s’effondraient sous le coup des annonces successives concernant le coronavirus, le métal précieux a brusquement perdu sa valeur refuge. C’est la pire semaine pour l’or depuis… 1983. Le métal jaune avait pourtant atteint un pic de sept ans, lundi dernier, à 1 700 dollars, alors que les cours du pétrole dévissaient, suite à la rupture de l’alliance Opep+.
Mais la tendance s’est brusquement inversée à partir du moment où l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a déclaré le stade de la pandémie pour le coronavirus, et que les États-Unis ont fermé leurs frontières à l’Europe. L’or s’est effondré, perdant près de 200 dollars.
Un plongeon à l’unisson des places boursières, ce qui est très inhabituel, puisque d’ordinaire, lorsque les actions chutent, l’or grimpe, c’est un actif refuge pour les investisseurs.
Éponger les pertes
Mais cette valeur refuge du métal précieux a cette fois disparu. Les pertes des investisseurs sur les autres actifs, comme les actions et les matières premières, ont été trop fortes. Contraints à payer de lourds appels de marge, ils ont vendu leur or pour éponger leurs pertes.
L’or n’est pas le seul métal précieux à souffrir. L’argent a perdu près de 9%, sa plus forte baisse depuis 2011. Le platine a subi sa plus forte chute hebdomadaire de son histoire, de même que le palladium : -34% en une semaine !
Le palladium était pourtant devenu plus cher que l’or, grâce au retour en grâce des voitures à essence en Europe, qui utilisent plus de palladium que les voitures diesel, dans les pots d’échappement.
Deux revers simultanés pour le palladium
Mais le métal précieux connaît deux revers de fortune simultanés : l’annonce par BASF et deux groupes miniers sud-africains d’un procédé pour remplacer le palladium par plus de platine, moins cher, dans les catalyseurs, permet de penser que l’on va pouvoir remédier au déficit qui avait provoqué la flambée des prix de ce métal. Et le palladium subit comme l’or le contrecoup de la chute des Bourses, affolées par la progression du coronavirus et ses conséquences sur les échanges.
Par : Claire Fages (Rfi via cridem)