Dans son édition n° 2613 du 4 au 10 décembre 2014, le grand hebdomadaire parisien, « L’Obs »(anciennement « Le Nouvel Observateur »), consacre six pages de sa rubrique « Grands formats » au président de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), lauréat du Prix de l’ONU 2013 pour les Droits de l’homme, Biram Dah Abeid, qui croupit, avec une dizaine de ses camarades, dans la sinistre prison de Rosso (au Sud de la Mauritanie) depuis le 11 novembre.
« Le Spartacus mauritanien », comme le désigne Jean-Baptiste Naudet, « veut faire libérer tous les esclaves de son pays, au prix de sa propre liberté ». Ce « Grands Formats » de l’Obs vient compléter la série de distinctions et de classements prestigieux dans lesquels le nom de Biram a brillé au grand désespoir des esclavagistes et autres racistes mauritaniens.
Ce fut le cas quand le grand journal américain « Foreign Policy»[http://globalthinkers.foreignpolicy.com/#advocates/list] avait classé le militant antiesclavagiste parmi les 100 personnalités les plus marquantes de l’année 2014.
Les esclavagistes mauritaniens ont dû s’étrangler quand ils découvrirent, une semaine plus tard, que « Jeune Afrique », l’hebdomadaire parisien tourné vers l’Afrique, le classa parmi sa « sélection des défenseurs africains des Droits de l’homme en 2014 »[http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20141204185817/].
Biram Dah Abeid, son adjoint Brahim Ramdane Bilal et de nombreux autres militants antiesclavagistes ont été arbitrairement arrêtés et séquestrés alors qu’ils participaient à une caravane pacifique pour l’abolition de l’esclavage foncier dont souffrent les paysans mauritaniens dont la très grande majorité sont des Hratine.
Ils ont été inculpés et écroués à Rosso et à Nouakchott. Aujourd’hui, les enquêtes sont bouclées mais les autorités mauritaniennes ne semblent pas pressées d’ouvrir leur procès.
Le juge d’instruction chargé de leur dossier ne travaille qu’un jour par semaine et le Procureur de Rosso s’est mis en congé de longue maladie sans qu’aucun remplaçant ne soit nommé à sa place. En attendant, les militants des Droits de l’homme sont entassés dans des cellules exiguës et livrés à un régime de strict enferment de 18 heures à 8 heures du matin.
De nombreux partis politiques et organisations de défense des Droits de l’homme mauritaniens ont exprimé leur solidarité et leur soutien aux détenus d’IRA. Ce soutien vient s’ajouter à la grande mobilisation de l’opinion publique et des organismes internationaux que la persistance de l’esclavage en Mauritanieet le déni que lui oppose le régime de Ould Abdel Aziz ont profondément scandalisés.
Pour aider à libérer Biram et ses codétenus, signer et faites signer la pétition « Libérez Biram Dah Abeid, prix 2013 des droits de l’homme de l’ONU »
Source : Le Calame
Le 11/12/2014