Le dîner a été couronné par une conférence de presse au cours de laquelle le Président de la République a évoqué, dans le cadre de l’exécution de son programme « Mes Engagements », les domaines les plus importants de l’action du gouvernement visant à rendre justice à assurer l’équité aux victimes d’injustice et à améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables.
Il a également abordé plusieurs questions dans une discussion ouverte et franche avec la constellation des médias. Le Président de la République a dit au début de cette conférence :
«J’attendais avec impatience cette rencontre avec les pionniers de la première et de la seconde génération de la presse nationale mais des rencontres avec des journaux et des institutions médiatiques imposées par certaines circonstances l’ont retardée.
Je veux que le débat se concentre sur les problèmes de la presse, la vision future pour la développer et plus brièvement sur des questions diverses.
Le Président de la République a affirmé qu’il accorde une grande importance à la presse nationale comme en témoigne la rencontre de ce soir qui a été réservée à elle seule avant d’assurer qu’il compte beaucoup sur les journalistes pour développer le secteur de l’information afin de servir l’intérêt du pays et son avenir.
Le Président de la République a souligné que la réforme de la presse est une responsabilité partagée entre l’Etat et les journalistes eux-mêmes, et il incombe à tous de s’acquitter de cette responsabilité.
Au sujet de la nouvelle commission d’enquête parlementaire, Le Président de la République a précisé que c’est un organe créé par l’Assemblée nationale dont c’est la prérogative et qui est la seule concernée. » J’ai appris qu’un délai de six mois a été donné à la commission pour présenter les résultats de son travail, et elle est avant tout une autorité souveraine indépendante qui exerce son rôle dans le cadre du fonctionnement régulier des institutions d’un Etat de droit qui respecte l’indépendance des pouvoirs dans un système démocratique », a-t-il dit.
M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a confirmé qu’il n’entraverait pas le travail de la magistrature ou du Parlement, que ce soit dans le cadre de la commission parlementaire ou dans d’autres cas.
En ce qui concerne le résultat de l’action du gouvernement au cours des sept derniers mois et le renforcement de l’espoir chez les groupes vulnérables, le Président de la République a noté qu’il était encore trop tôt pour faire un bilan, soulignant que le programme « Mes engagements » axe ses activités sur ceux qui subissent l’iniquité et sur l’amélioration des conditions de vie des couches défavorisées.
« À cet égard, des efforts considérables sont déployés pour exécuter les programmes arrêtés dans ce domaine »,a-t-il dit avant d’ajouter que la création de l’Agence TAAZOUR et l’action progressive exécutée par des organes spécialisés de l’Etat donnent l’assurance que les services parviendront aux bénéficiaires le plus rapidement possible.
Il a rappelé, dans ce cadre, l’option « Mes priorités » qui englobent dix domaines qui ont concerné des infrastructures de base de l’enseignement, de la santé,
le doublement de l’aide aux groupes vulnérables, l’amélioration de l’apparence des villes et la création de conditions favorables à l’emploi.
Concernant la création d’une atmosphère politique pacifique, le Président de la République a déclaré que cela est indispensable, compte tenu de l’importance de la présence d’une opposition et d’une majorité qui exercent chacune son rôle, affirmant que le processus de construction nécessite une atmosphère positive et apaisée.
Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a révélé que l’octroi de récépissé aux entités et aux partis dépend du respect de la loi avant d’affirmer que tout celui qui respecte les conditions et la règlementation définies juridiquement bénéficiera d’un récépissé que cela soit pour une association ou un parti politique.
Au sujet du mécanisme de contrôle et la garantie de l’accès des interventions aux personnes cibles, le Président de la République a déclaré que le choix des responsables de l’Agence TAAZOUR est basé sur les critères d’intégrité et de compétence qui sont jusqu’à présent , la base des nominations déjà faites et auxquelles les mécanismes de contrôle qui seront efficaces.
Concernant le ballet diplomatique qu’a connu la ville de Nouakchott au cours des dernières semaines, il précisé que les autorités suprêmes travaillent pour renforcer l’image de marque du pays et renforcer son rôle.
Le Président de la République a assuré que la tenue du sommet du G5 Sahel à Nouakchott, la présidence tournante du groupe par la Mauritanie, l’intérêt qu’accorde le gouvernement aux colonies mauritaniennes à l’étranger et à leurs préoccupations en ce qui concerne l’état-civil, le passeport diplomatique et la double nationalité sont pris en compte par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et les Mauritaniens de l’Extérieur.
Pour faire face à la sécheresse dans certaines wilayas du pays, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a assuré que le gouvernement est conscient de la situation née de l’insuffisance de la pluviométrie dans certaines wilayas avant de révéler qu’une commission interministérielle a été formée pour la circonstance et qu’elle a déjà présenté son rapport au conseil des ministres et que des mesures seront prises pour faire face à la situation.
Au sujet du dossier du Sahara Occidental, le Président de la République a affirmé que la position de la Mauritanie est constante. Elle se traduit par la reconnaissance de la République Sahraouie, par l’adoption d’une neutralité positive et d’une position à équidistance des parties en conflit. « C’est une position constante qui ne change pas », a-t-il assuré.
En ce qui concerne le Sahel, le Président de la République a indiqué qu’il existe des questions communes et de nombreux défis auxquels sont confrontés les États du Sahel dans un très mauvais contexte sécuritaire, en particulier dans la zone centre et cela suscite beaucoup d’appréhension du fait qu’il est susceptible à l’extension dans toutes les directions.
Il a ajouté que la difficulté de la situation ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de la traiter à la lumière d’une stratégie couplant sécurité et développement et par la réalisation d’un niveau de développement capable d’attirer la sympathie des populations avec ceux qui rétablissent la sécurité.
Il a indiqué que la Mauritanie dans le cadre de sa présidence du G5-Sahel a élaboré une feuille de route dans ce sens et l’a présentée au dernier sommet sans faire l’objet d’aucune objection ni de la part des membres, ni de la part des partenaires. Il est donc possible de se baser dans ce domaine sur la vision mauritanienne.
A propos du passif humanitaire, de la propriété foncière agricole, les frictions entre éleveurs et paysans et des séquelles de l’esclavage, le Président de la République a souligné qu’il n’est pas d’accord avec le terme de réconciliation nationale car la réconciliation résulte d’une guerre civile ; le pays n’a pas vécu une telle chose, louange à Allah ; le Président de la République a souligné que la question ici est relative à l’unité nationale et que dans ce cadre des actions sont en cours pour la consolider et la renforcer ; des actions au service de la cohésion sociale et de la coexistence pacifique qui ont toujours caractérisé la vie des Mauritaniens dans toutes leurs composantes depuis la création de l’État.
Sur la question de l’esclavage, le Président de la République a déclaré qu’il existe plutôt des séquelles d’esclavage, qui se traduisent par la pauvreté, l’ignorance et le sous-développement, soulignant que dans ce cadre l’État s’emploie à améliorer les revenus des familles vulnérables et à traiter de manière efficace ces séquelles. Il n’est donc pas juste condamner l’État et de le présenter à l’extérieur comme étant un Etat pratiquant l’esclavage.
Le Président de la République a rappelé que la production du champ gazier en partage avec le Sénégal sera effective en 2022, soulignant les efforts consentis dans le domaine de la formation pour la bonne préparation de cette étape.
En ce qui concerne la lutte contre la gabegie, le Président de la République a indiqué que l’État ne sera pas laxiste avec la gabegie et les auteurs de malversations, soulignant que la publication récente des rapports de la Cour des Comptes a été faite sur ses instructions en vue d’informer le peuple dans un cadre de transparence totale ; quant à la responsabilité des fonctionnaires visés par ces rapports, les textes portant sur cette question manquent de précision.
A propos de la politique extérieure de l’État mauritanien, le Président de la République a souligné qu’elle est régie par les intérêts supérieurs du peuple mauritanien dans le cadre du respect mutuel et c’est un principe suivi avec tous.
En ce qui concerne les collaborateurs des médias publics, le Président de la République a indiqué que la question des contrats sera examinée, en attendant que les conditions soient appropriées pour le recrutement.
A propos de la réforme de l’enseignement, l’augmentation de l’âge de la retraite et la révision de l’organigramme du département, le Président de la République a souligné que trois ministères ont été chargés de l’enseignement eu égard à l’interdépendance existant entre les départements avec un accent particulier sur l’enseignement fondamental qui constitue le point de départ de toute opération de réforme.
Il a ajouté à cet égard que le ministère a présenté une feuille de route qui comprend les étapes de la réforme souhaitée, le Conseil suprême pour la réforme de l’éducation a été constitué et les consultations menées ainsi que la généralisation de la prime d’éloignement aux enseignants et aux contractuels.
Il a été mis fin au manque d’enseignants et plus de 500 salles de classe ont été construites dans 79 écoles primaires. Les travaux sont également en cours dans 47 établissements et vont s’achever dès le début de l’année scolaire prochaine.
A propos de la pandémie du Coronavirus qui a déjà touché plus de 50% des pays du monde, le Président de la République a indiqué qu’il existe une stratégie constituée de deux volets pour y faire face. Il s’agit de la conduite à tenir avec les voyageurs en provenance des pays infectés et du suivi par les autorités sanitaires mauritaniennes des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) concernant les voyageurs de façon générale.
Au cours de la rencontre, la demande d’organiser la profession de la presse à l’image de ce qui existe dans le monde conformément aux règlements et aux critères convenus a été faite afin de mettre fin aux dépassements et autres dérives qui ne respectent pas la déontologie de la profession.
Ont été évoqués également les problèmes liés au soutien apporté à la presse, à la création d’une maison pour celle-ci, à la garantie d’une utilisation accrue des annonces publicitaires, à la création d’une école de journalisme pour former les futures générations , à établir une éthique et une discrimination positive pour les femmes des médias et à garantir l’accès aux sources d’information.
Source : Agence Mauritanienne d’Information