Les Nations Unies définissent les droits de l’homme comme des droits inhérents à tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, leur lieu de résidence, leur sexe, leur origine nationale ou ethnique, leur couleur, leur religion, leur langue ou tout autre statut.
Chacun a droit à l’égalité des droits de l’homme sans discrimination. Tous ces droits sont interdépendants, se renforcent mutuellement et sont indivisibles. Il ressort de cette définition que tous les droits de l’homme, qu’ils soient civils ou politiques, tels que le droit à la vie, l’égalité devant la loi et la liberté d’expression ; ou les droits économiques, sociaux et culturels, tels que le droit au travail, à la sécurité sociale et à l’éducation, ou les droits communs tels que le droit au développement et à l’autodétermination.
Ce sont des droits indivisibles, interdépendants et complémentaires. L’amélioration d’un droit faciliterait la mise à niveau d’autres droits.
Cette définition montre l’interdépendance qui existe entre les droits de l’homme et l’environnement. Le droit à la vie, par exemple, comprend le droit à l’eau potable, le droit à un air pur, la protection contre les catastrophes, etc., ce qui met en évidence l’importance de l’environnement et de sa préservation, et que ces droits nécessitent une attention particulière pour l’environnement et la terre.
Il va sans dire que Dieu Tout-Puissant n’a pas créé quelque chose en vain, car chaque créature dans cet univers a un rôle spécial, et son absence peut constituer une violation de l’équilibre environnemental, donc la protection et la préservation du milieu environnemental est une préservation de la survie et des droits humains, et les exemples sont nombreux. Prenons un exemple local : il est connu que l’outarde houbara mange les serpents tout en étant une bonne nourriture et sa viande est tendre, mais si les serpents abondent, les Bédouins arrêteront de chasser le Houbara jusqu’à ce que l’équilibre écologique soit atteint.
Ce fait a été défendu par de nombreux écologistes, qui ont commencé à ressentir le danger de la révolution industrielle moderne et la pollution qu’elle cause aux humains.
Ces dernières années, tout le monde est devenu convaincu des liens étroits entre les droits de l’homme et l’environnement, et le nombre et la portée des lois internationales et nationales, des décisions judiciaires et des études universitaires sur la relation entre les droits de l’homme et l’environnement se sont rapidement développés, de nombreux pays ont donc inclus dans leur constitution le droit à un environnement sain et propre.
Malgré la prise de conscience mondiale croissante que la préservation de l’environnement est devenue une priorité en matière de droits de l’homme, car d’autres droits de l’homme ne peuvent pas être réalisés sans un environnement propre et sain, mais cette prise de conscience reste faible en Mauritanie. Les organisations de la société civile actives dans le domaine des droits de l’homme ne se considèrent pas concernées par l’environnement Cela nécessite de vastes campagnes de sensibilisation pour ces organisations, les défenseurs des droits de l’homme et la société en général pour que tout le monde soit conscient de ce droit humain fondamental, et par conséquence, les sociétés minières se rendront compte que la pollution est un crime contre l’humanité et les navires de pêche étrangers géants se rendront compte que nuire à notre environnement marin est un crime contre l’humanité, et ainsi de suite ..
Sur le plan officiel, l’intérêt pour l’environnement a passé, de simples activités appartenant au ministère du Développement rural à un ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’environnement et du développement durable, puis à un ministère indépendant, et cela reflète l’intérêt accru de l’Etat pour l’environnement en harmonie avec la tendance internationale et avec l’appui des Partenaires techniques et financiers du pays.
Cependant, cet intérêt ne s’est pas traduits sur les faits par des résultats concrets sur notre environnement en raison de l’absence de la société civile, qui doit être le premier acteur dans le contrôle et le suivi des politiques du gouvernement dans ce domaine et de leur mise en œuvre, car les activités à cet égard, à moins d’être accompagnées d’un contrôle citoyen, ne porteront pas leurs fruits et n’atteindront pas les objectifs fixés.
Peut-être que le gouvernement et ses partenaires techniques l’ont compris après l’expérience du « Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté 2000-2015, qui n’a pas atteint les objectifs qui lui étaient fixés en raison du manque d’implication de la société civile dans la conception des activités et leur mise en œuvre. Ainsi, des organisations de la société civile ont été impliquées dans la formulation de la » Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagé SCAPP 2015 – 2030 « qui a remplacé le cadre de lutte contre la pauvreté. Des organisations de la société civile, de la jeunesse et des syndicats ont participé à la formulation de cette stratégie, mais ils sont exclus de l’étape la plus importante, qui est celle de la mise en œuvre des plans d’action émanant de cette stratégie.
L’accès aux informations relatives à la mise en œuvre et à l’avancement des travaux dans les chantiers et aux financements est devenu impossible. Au mieux, les responsables de la mise en œuvre de ces plans choisissent intentionnellement des organisations cartables qui n’ont rien avoir avec le contrôle citoyen, n’ont pas de crédibilité et n’ont aucune connaissance ni intérêt en matière de suivi. Ces (personnes) se présentent comme des représentants de la société civile, ce qui a causé l’absence du contrôle citoyen et, par conséquent, manque de bonne gouvernance et incapacité à atteindre les objectifs fixés.
Cette réalité nous oblige, en ce qui concerne les droits de l’homme et l’environnement, à en alerter les autorités supérieures et à travailler dur pour trouver des moyens alternatifs de suivre la mise en œuvre des chantiers financés et mis en œuvre conformément aux plans d’action de cette stratégie de développement, auxquels nous attachons beaucoup d’espoirs pour l’avancement de ce pays, la création d’emplois pour les jeunes, la construction des infrastructures économiques et sociales et la création d’un climat attractif pour l’investissement, en tenant compte du respect de l’environnement, dont la protection constitue une protection des droits de l’homme mauritaniens, afin d’atteindre le bien-être et la prospérité de nos citoyens.
La formation de groupes de jeunes locaux de militants de la société civile dans les zones situées à proximité des sites des travaux peut contribuer à un contrôle rigoureux de l’avancement des travaux dans ces chantiers, permet de savoir si ces chantiers sont proportionnés aux fonds qui leurs sont alloués, si l’exécution de ces projets respecte les délais convenus et autres éléments de suivi de ces projets. Ces groupes de jeunes veilleront à ce que l’environnement ne soit pas endommagé par les agences d’exécution, et cela contribuera efficacement à renforcer la conscience de la population sur le fait que ces projets existent pour les servir et ont été financés par des fonds publics, ainsi tout défaut, mauvaise gestion ou corruption peut être découverte tôt afin qu’elle puisse être corrigée et surmontée.
Il convient de rappeler ici que le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait confirmé, dans son programme électoral lors des dernières élections présidentielles, que la protection de l’environnement constitue une priorité pour lui, je crois – sauf preuve contraire – que la nouvelle administration répondra à tout effort de la société civile qui cherche à protéger l’environnement. La balle est maintenant dans le camp de la société civile pour agir consciemment et efficacement contre toute activité économique qui pourrait nuire à notre écosystème
BOUMOUZOUNA
ONG Agir en Faveur de l’Environnement (ONG AFE)
Source : Chemsiyatt (Mauritanie)