C’est là où repose l’érudit islamique, Cheîkh Mohamed El Haveth, depuis plus de deux siècles. Celui qui a introduit et propagé de la Tariqa, Tidjania, en Mauritanie. Sur un parcours d’une cinquantaine de kilomètres, en plein désert, pas de chameau, un animal très résistant pourtant dans les espaces arides ; encore moins de caprins, d’ovins et de bovins.
Pas un seul puits d’eau croisé sur notre chemin mais quelques arbustes. Subitement, en cours de chemin, le véhicule 4×4 qui nous transporte s’arrête. C’est une crevaison du pneu arrière droit. En quelques minutes, le chauffeur démonte le pneu et le remplace par un autre. Des excréments d’animaux, visiblement très anciens.
D’où la question de savoir, pourquoi cet érudit de l’islam, Cheîkh Mohamed El Haveth, a choisi cet endroit très isolé et enclavé. Endroit certainement très idéal pour la pratique du culte musulman.
Oveni, haut lieu spirituel
D’ailleurs le chauffeur qui nous conduisait au retour, en empruntant le chemin inverse que celui de l’aller, nous a montré le lieu exact où le saint homme est décédé. Lieu à partir duquel, la dépouille mortelle du Cheîkh a été convoyée par des chameaux selon ce chauffeur jusqu’ à la localité de ʺOveni ʺ pour y être inhumé.
Cela révèle en tout cas que Cheîkh El Haveth qui a introduit la voie (Tariqa) Tidjania en Mauritanie est un saint plein de mystère. Il faut un degré très élevé de conviction dans la pratique de l’islam, être doté d’une foi immense et inébranlable pour qu’un humain fasse de pareils sacrifices.
S’éloigner de tout ce qui peut vous influencer à commettre un péché (les individus de façon générale, les femmes, le bien, l’argent etc.…). Un petit mur surmonté de grilles est désormais construit autour de la tombe.
Il devient alors difficile d’enlever le sable très convoité autour de la tombe. Mais n’empêche, les personnes venues se recueillir sur le tombeau du Cheîkh de remplir pleinement leurs bouteilles de sable. Du sable bénit qui résous des problèmes a-t-on appris auprès de sources dignes de foi.
Cette localité religieuse a vu défiler plusieurs érudits islamiques. L’exemple d’El Hadj Seydou Nourou TALL, El Hadj Ibrahima Niass, El Hadj Malik SY, le Khalife de Medina Gounass, Cheikh Ahmad Tidjane BA.
Sans compter des chefs d’Etats comme Maky SALL qui s’y est rendu une fois accompagné de l’ancien président, Mohamed O Abdel Aziz. Ou des ministres, ambassadeurs, officiers de l’armée etc. Après la prière d’El Asr (16H 45), débute la Wathiva, très chère aux Tidjanes.
Après le dîner vers 11 H du soir, commence le colloque. Ouvert par la lecture de versets de coran suivi de l’allocution du Khalife d’Oveni, Cheikh Mohamed El Kebir Dehah.
Soufisme sûnite, rempart contre le Jihadisme
Intervient alors le mot de M. Sidi Mohamed O Chewaf, conseiller du ministre chargé des affaires islamiques et de l’enseignement originel accompagné du Hakem de Boutilimitt. Il a salué le choix de cette thématique dans un contexte marqué par la flambée de l’extrémisme religieux dans les pays de la sous région.
Plusieurs orateurs l’ont succédé au micro pour prêcher la paix sociale, la fraternité et la cohésion entre frères musulmans. L’on peut citer entre autres intervenants Thièrno Ahmed Kelly, venu de Boghé qui a abondé dans le même sens, dans un discours fleuve.
Quant à l’intervention faite par Lamine Diouf, qui dirige la délégation de Yoff océan (Sénégal), elle a attiré l’attention de l’assistance et rehaussée la qualité du thème. Selon le Sérère, à part les cinq piliers de l’islam, le soufisme développe la notion de zicr et de méditation ; et la notion de promotion de la relation entre la créature (l’humain) et son créateur (Allah).
Le zicr tente de matérialiser les recommandations du coran illustrant ses propos par des versets coraniques. Salatoul Fatiha, est un verset coranique qui permet de vivifier la relation entre la créature et Allah a affirmé M. Diouf.
Le Serère, M. DIOUF, très pertinent a affirmé que le Cheîkh a enseigné que l’utilisation du verset Salatou El Vatiha permet de résoudre tous les problèmes de l’humain sur terre. Rappelant au passage les propos du prophète Mohamed (psl) sur l’importance de ce verset, le jugement dernier.
Un colloque rehaussé par la présence de l’éminence, Abdel Moutalib Tidjani, guide de la Tidjania en Afrique de l’Ouest, du représentant du royaume du Maroc, sa Majesté Mohamed VI et d’autres sommités religieuses. On peut citer entre autres l’imam Mohamed El Kamil Barro (NDB), Yahya O Barrar, Cheikh Mohamed Abdallahi O Maham, l’Imam de Nebaguiya, Mohamed El haveth Nahwi (Nouakchott), Cheikh O Seyidi (Mada Moulaana), l’émissaire de la Zaouiya El Hadj Malik SY (Tiwawone), la délégation Omarienne dépêchée par Thièrno Madani TALL, serviteur de la famille Omarienne. Sans compter la forte délégation de la localité de Fanaye (Sénégal) conduite par le Maire, Gaye Aliou.
Un colloque rappelons le qui s’est exprimé dans toutes les langues nationales.
Daouda Abdoul Kader DIOP envoyé spécial
Source : Journal Le Terroir (Mauritanie)