Le 31/12/2019 – RMI-Info
Les communautaristes soninké le reconnaissent avec zèle à qui veut l’entendre, le soninkaxu (le Vivre soninké) ce sont les ladani. Cet ensemble de coutumes primitives et foncièrement ségrégationnistes est servi au monde extérieur comme « une culture de solidarité et de fraternité » en toute discrétion.
D’une certaine suffisance puérile et inconsciente, d’aucuns diront que les soninkés sont enviés par d’autres communautés pour ce qu’ils sont ou ce qu’ils ont. L’ordre féodal soninké qui se structure autour des ladani est un régime esclavagiste dans l’esprit et très frustré face aux réalités d’aujourd’hui.
Un esprit féodal soninké, qu’il soit doctorant en x ou y , fonctionnaire d’état ou qu’il soit cultivateur austère , est un potentiel pourfendeur de lois nationales dans nos localités rurales. Au sein de la société féodale soninké, seuls les intérêts matériels et immatériels de l’ordre dominant comptent véritablement.
Traditionnellement, le système a généré un parasitisme courtisan qui inhibe et déresponsabilise l’écrasante majorité (esclaves statutaires et d’autres obligés courtisans) pour garantir la pérennité des privilèges exclusifs.
Ainsi le clientéliste politique à l’échelle nationale vient camoufler sournoisement cet état de fait quasi princier. Il suffit de parler de CITOYENNETÉ, de DROITS et DEVOIRS, pour subir l’anathème d’une intelligentsia sectaire et communautariste.
Nous constatons aujourd’hui des manœuvres lâches et mensongères de certains éléments défenseurs extrémistes du système, ourdies auprès des administrations publiques dans le but de salir ceux qui ne demandent qu’à vivre en citoyens à égale DIGNITÉ avec TOUS.
Ces dignes citoyens qui revendiquent ni plus ni moins leur qualité entière de CITOYENS en dehors de la nocive emprise du système discriminatoire des ladani, se trouvent soumis à des divers chantages (tentatives de mise en quarantaine sociétale par exemple) et d’autres accusations fallacieuses et haineuses.
Aujourd’hui dans le Guidimagha mauritanien, ceux qui osent refuser le statut social d’esclave en milieu soninké, sont victimes des pratiques inadmissibles pour un esprit sensé. S’autonomiser par rapport au régime hiérarchisant de ladani demande beaucoup de courage et d’abnégation face aux réactionnaires féodaux locaux soutenus par leurs proches bien introduits au sein du pouvoir.
Ainsi pour un énième rappel, l’administration publique à divers niveaux doit réaffirmer l’ordre régalien de l’Etat qui ne se soumet pas aux caprices d’ego nuisible d’une minorité agissante dans les communautés villageoises. Nous faisons une référence au cas symbolique de la commune de Daffor fraîchement rattachée à l’arrondissement de Lahraj.
Dans ce village soninké d’où sont originaires d’innombrables cadres historiquement, un modeste hangar au sein d’une concession privée a été suspendu depuis le 5 septembre 2017 par des gendarmes mobiles.
Aux dernières nouvelles, l’administration régionale admet que les ordres seraient venues du ministère de l’intérieur. Il s’est trouvé que cet hangar est dans la maison du représentant local d’une association reconnue par l’Etat qui lutte contre l’esclavage et ses séquelles. C’est évident que les ladani font véhiculer des séquelles esclavagistes dans la communauté soninkée.
Aujourd’hui le fond discursif du système discriminatoire des ladani est alimenté et truffé d’une parole libérée de l’apologie de l’esclavage et ses séquelles. Ainsi le défi assumé face la loi antiesclavagiste en vigueur en Mauritanie est patent dans les milieux soninkés.
Concernant le foncier dans les zones rurales du Guidimagha, pour les ladani, la tenure traditionnelle pourtant abolie par la loi, serait la seule valable. Dans la plupart des litiges fonciers sont liés à ce régime rétrograde et agressif basé sur une hiérarchisation sociale qui dénie toute responsabilité et toute propriété à l’esclave statutaire.
Pour dire crûment, l’esclave ou l’esclave statutaire ne peut hériter un patrimoine foncier dans des parcelles pourtant exploitées historiquement par son ancêtre soumis à l’ordre esclavagiste.
Ici encore les entorses aux lois de la RÉPUBLIQUE sont évidentes dans ces contrées rurales où les premiers lettrés proches de l’administration représentaient et présentaient la communauté comme une « seule personne imagée » qui compte, le CLAN FÉODAL DOMINANT et ses intérêts mêmes ILLÉGAUX.
L’édito : Le lada soninké, ce système féodal de plus en plus agressif qui défie LA LOI Mauritanienne dans nos localités rurales !
Koundou SOUMARE