Le 31/12/2019 – Le Rénovateur Quotidien
Le peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite dit-on ! Les mauritaniens eux ont-ils mérité qu’un homme appelé Mohamed Ould Abel Aziz les dirigea pendant 11ans ou inversement Aziz a–t-il eu le mérité miraculeux de prendre tout un pays comme des moutons de Panurge ?
En mettant en parallèle l’un ou l’autre des cas on se rend à l’évidence bien désolante que les mauritaniens ont bien du mal à se libérer de cette sorte de mauvais sort qui les poursuit depuis 40ans après le premier coup d’Etat militaire où l’armée a mis dans les placards tout ce que l’Etat et ce qui l’ incarne est censé avoir comme valeur pour le peuple.
Si bien que des générations n’ont pas porté fièrement en eux l’âme patriotique C’est justement parce que nous avons raté cette étape ou du moins avons été extorqués de son existence éphémère que n’importe quel personnage peut surgir comme un de ces héros des films western pour faire main basse sur le pays. Cela est arrivé combien de fois !
Les mauritaniens sont toujours descendus dans les rues pour applaudir le gang usurpateur des institutions républicaines. Fort de cette soumission du peuple à tout nouvel ordre provoqué par la chute d’un dirigeant- voyou, Aziz n’a pas eu du mal à jouer son tour en se débarrassant de son suzerain Taya sans épargner le marabout Sidi et dans sa course effrénée pour le pouvoir éloigna cyniquement celui qui alimenta sa gargote quand s’abonner chez un proche et profiter de ses largesses était une coutume bien vertueuse de chez nous.
Ely disparut subitement sans dire sa dernière volonté au peuple. Lui dont le passage a pourtant consacré une belle transition dont les fruits sont morts avant maturité. Convaincu d’être le seul maitre du jeu il organisa sa grande expédition politico-affairiste. Il créa d’abord son bras politique, l’upr. S’entoura d’une plèbe de flagorneurs qui rient quand il rit, pleurent quand il pleure. Qui marchent quand il marche et s’arrêtent quand il s’arrête. Quand Aziz ronfle ils ronflent en compagnie.
Exactement comme le jeu servile imposé par le personnage de Giton à Phédon dans les caractères de La Bruyère. Sûr qu’il a mis out tout celui qui ose le contrarier y compris dans le cercle des hauts officiers qui pour les amadouer distribua grades sur grades comme bon lui sembla, gratifications à tout va pourvu qu’il soit l’empereur craint et obéi. Le terrain bien balisé, l’argent sera la grande battue pour cet homme au courage « sbaique » prêt à toute épreuve ne reculant devant n’importe quelle adversité. Un trait de caractère qu’il faut au moins lui reconnaitre. Il manie plus le bâton qu’à mettre la carotte dans la besace du pauvre. Avec lui c’est la sagesse de tous les ministres et le garde-à –vous dans les troupes.
Le peuple devait donc se résigner. Sa parole que des bobards. Si aujourd’hui Aziz se proclame riche c’est que la Mauritanie fut sa vache à lait pendant l’hivernage et sa chamelle au printemps. Rien n’échappe à ses descentes affairistes sur tout ce qui sent la fortune : espaces publics, gazra des pauvres, marchés chinois, pistes d’atterrissages, sociétés de glaces en poudre vendus sur le marché à prix abordables car exonérés de facture d’électricité etc.
Rien ne restait aux hommes d’affaires mauritaniens qu’à s’exiler ou se délocaliser ailleurs en Afrique. Et aux pauvres qu’à implorer le ciel pour des lendemains plus cléments. Ce soleil s’est-il levé Monsieur le président Ghazouani ?