
La résistance au colonialisme est devenue un sujet de choix, depuis que le président de la République en a fait un enjeu culturel. Quasiment toute la classe politique passe une bonne partie de son temps à polémiquer là-dessus. Les opportunistes profitent de la moindre occasion pour la valoriser, histoire de plaire aux hautes autorités. Tout cadre ou intellectuel en souci d’être bien noté par le pouvoir, écrit ou parle de la résistance, relatant ou imaginant d’épiques batailles où les siens avaient donné du fil à retordre aux colons. Toute action violente, tout acte de pillage ou même conflit tribal du début du 20ème siècle sont ainsi systématiquement reconfigurés en actes de résistance… La plupart de ces nouveaux historiens « d’occasion » considèrent le Trarza comme la région qui résista le moins ; pire, affirment-ils, facilita l’entrée des colons au pays.