Dire qu’aucun « affranchissement n’a jamais conduit à la formation d’une communauté indépendante », me semble défendable, à condition de préciser les conditions dans lesquelles est intervenu cet affranchissement.
En effet, dans le contexte maure traditionnel, il était impossible de constituer une communauté, de « droit », bien qu’elle existe de fait. Tout simplement parce que l’affranchissement traditionnel n’aboutissait pas à la liberté, une liberté totale de l’ancien maître. L’esclave et le maître s’engagent dans une autre relation de dépendance, qu’on appelle le « Wala », au terme de laquelle le nouvel affranchi, le « Hartani », est tenu de verser ses « vatarat » à son « mawla », son ancien maître, lequel pouvait entrer aussi « légalement » en possession de ses biens, lorsqu’il décède sans héritiers mâle, au nom d’un cousinage fictif ; puisque le Hartani n’a jamais appartenu à la famille de l’ancêtre éponyme de la tribu. Continuer la lecture