Esclavage en Libye : le silence coupable de l’Union africaine et des dirigeants

 Esclavage en Libye : le silence coupable de l’Union africaine et des dirigeants

La Nouvelle Tribune – Jamais des africains n’auraient pensé assister à de pareilles scènes une fois encore… Et pourtant on proclame sur tous les toits que l’on vit dans des sociétés évoluées, des sociétés où les hommes naissent égaux. Il est temps (pour les africains) de comprendre que ce n’est pas le cas.

Lorsqu’on conte l’histoire de l’esclavage, on pointe souvent du doigt les occidentaux, mais aussi les arabes qui avec la complaisance de dirigeants à la recherche de profits ont acheté des esclaves, qui pour les faire travailler dans des champs dans le nouveau monde, qui pour les faire travailler à domicile en extrême orient (après avoir castré la majorité des hommes).

Mais on se dit, à tort, que cette époque est révolue, que les mœurs ont changé et que désormais tous les hommes naissent égaux sur la planète. Il semblerait bien que non.

En avril déjà LNT dénonçait un système esclavagiste mis sur pied en Libye depuis la fermeture des accès européens (Lire ici). Les passeurs visiblement en manque de ressources avaient décidé de vendre ceux qui attendaient de pouvoir traverser la méditerranée.

Les faits rapportés par CNN choquants mais bien connus

Si l’ONU et les médias occidentaux ont fait preuve d’indignation après le reportage de CNN, les faits étaient malheureusement bien connus des instances dirigeantes. Bon nombre de médias avaient déjà dénoncé cette pratique ignoble. Les dirigeants du monde étaient censés le savoir, y compris les dirigeants africains et l’Union africaine sensée défendre les intérêts des africains. Une union plus prompte à se réunir lors de sommets internationaux qu’à prendre des mesures réelles pour protéger sa population.

Il est également important de rappeler que l’esclavage est toujours pratiqué en Mauritanie au vu et au su de tout le monde. Le président mauritanien continue de sillonner les pays africains quand bon lui semble sans que l’Union Africaine ni les autorités des pays visités ne lui demandent des comptes.

Si cette pratique avait visé les occidentaux, il y a longtemps qu’une intervention aurait mis un terme à cela. Comme quoi, l’égalité pour tous oui, sauf pour les africains, qui se laissent eux-même faire. Seul recours, que les populations prennent conscience et mettent en place elles-mêmes des programmes de sensibilisation de la jeunesse, et pour les personnes prises dans l’étau de l’esclavage, que des organisations de la société civile en fasse leur cheval de bataille pour venir en aide à ces jeunes africains.

A force d’attendre que les autorités prennent d’elles-mêmes leur responsabilité, la situation ne peut qu’empirer!

Source : La Nouvelle Tribune (Bénin)