Affaire Ould M’Khaïttir Un “fardeau” trop encombrant

Affaire Ould M’Khaïttir Un “fardeau” trop encombrant

Le régime est de nouveau confronté à l’affaire Ould M’Khaïttir. Vendredi dernier, deux gigantesques marches populaires simultanées se sont produites à Nouakchott et Nouadhibou réclamant l’exécution de ce dernier, auteur de l’article blasphématoire, contre le Prophète (PSL).

En profitant de la Khoutba du jour pour prier les fidèles à se rendre à la manifestation du jour à la place sise à la mosquée centrale de Nouakchott, les imams de différents quartiers de la capitale ne pouvaient pas mieux faire pour réussir l’événement : près de trois mille citoyens ont effectué le déplacement, exigeant la mise à mort de Mohamed Ould M’Khaïttir, l’auteur de l’article blasphématoire, contre le Prophète (PSL).

Au même moment autant de personnes s’étaient déplacées à Nouadhibou, pour la même cause. Le discours fut le même avec des intervenants qui ont réitéré la poursuite de leur combat. A la place Ibn Abass de Nouakchott, les sorties furent des plus véhémentes : dix érudits et dix intellectuels prendront la parole.

Tous mettront en garde les Autorités qui selon eux, feraient tout pour les détourner et les amener à se désintéresser de ce problème. Prenant la parole, un imam devait revenir sur la dernière sortie de son homologue Habiboullah de la mosquée centrale qui avait conseillé les manifestants de s’en remettre à la justice qui à ses yeux, est la seule habilitée à se prononcer sur ce problème.

Pour l’intervenant, la justice s’est déjà prononcée à propos du fait que les verdicts antérieurs de la Cour criminelle comme la Charia ont décidé de l’exécution du condamné. Un autre intervenant s’en prendra personnellement à l’imam de la mosquée centrale qu’il qualifiera de partial voire « d’avocat de l’Etat » qui selon lui, s’apprête à faire volte face du fait de la pression de pays occidentaux favorables à la remise en liberté du condamné.

Il faut dire que le cas Ould M’Khaïttir constitue un véritable casse tête pour le régime de Ould Abdel Aziz. Il s’agit pour lui de couper la poire en deux, en réussissant à ne pas offenser le clergé tout en parvenant à ne pas froisser ses partenaires occidentaux. Il s’agit plus précisément de trouver à l’affaire Ould M’Khaïttir, une issue « convenable ».

L’exécuter, satisferait les milieux religieux de la place mais dérangerait l’occident. Le sortir de prison et le laisser circuler librement équivaudraient à sa mise à mort quand on sait les nombreuses menaces prononcées, même publiquement, à propos. Le libérer et organiser son départ du territoire pourraient entraîner des manifestations publiques aux conséquences inimaginables.

Le pouvoir de Nouakchott, qui a maintes fois essayé de détourner l’attention publique du cas Ould M’Khaïttir, a échoué. Les intimidations, les menaces de destitution à l’encontre d’imams accrédités auprès de l’administration publique, n’y ont rien fait, comme n’y a rien fait la dernière sortie de l’imam centrale de Nouakchott qui a appelé à baisser les ardeurs, les milieux, les manifestants, fortement mobilisés par les groupes religieux de la place, sont de plus en plus nombreux à réclamer la mort du jeune Blogueur.

Pour autant, le régime de Ould Abdel Aziz ne compterait pas se faire dépasser. Jusqu’à quand tiendra-t-il quand on sait que le procès de Ould M’Khaïtti devra forcément se tenir un jour ?… Selon des indiscrétions recueillies auprès de personnes bien au fait des affaires du Palais présidentiel, il n’est pas exclu que le président Ould Abdle Aziz, continue d’observer le statuquo, dans la perspective d’offrir cette affaire, dans deux ans, à son… successeur.

JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)