La guerre de Charr Baba (1644-1674), socle de l’identité nationale en Mauritanie

Fichier:LogoJeuneAfrique.jpg — WikipédiaLorsque la Mauritanie a accédé à l’indépendance, il lui a fallu, face à des voisins qui doutaient de son existence comme nation, démontrer qu’elle avait bien une identité bâtie sur une histoire et un événement fondateur : la guerre de Charr Baba. Retour sur cet épisode, à l’heure où le pays s’apprête à voter à l’élection présidentielle du 29 juin.

Une gravure du XVIIe siècle représentant des Zenega (ou Sanhaja). © Science Photo Library / akg-images

Une gravure du XVIIe siècle représentant des Zenega (ou Sanhaja).
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Le 28 novembre 1960, la Mauritanie accède à son indépendance. À l’époque, ni le Maroc, ni la Tunisie, ni la Libye, les trois pays indépendants du Maghreb, et encore moins la Ligue arabe, ne sont prêts à la reconnaitre. Et le problème se pose à nouveau lorsqu’un an plus tard, elle souhaite rejoindre l’ONU. Rabat, notamment, soutient la thèse d’une Mauritanie qui n’est qu’une simple région du Grand Maroc. Mais les Mauritaniens résistent et, pour démontrer l’existence d’une identité propre, vont rédiger de A à Z un récit national pour fédérer leur nation mauritanienne à construire.

Depuis les invasions arabes puis l’islamisation du Sahara, autour du XIe siècle de notre ère, la religion de Muhammad est le dénominateur commun des tribus, qu’elles soient maures, berbères ou africaines. Ce qui constitue déjà un élément de l’identité du pays. Dans la Constitution du 22 mars 1959, soit un an avant l’indépendance, il est donc stipulé, concomitamment à l’islam comme religion d’État, que l’arabe est la langue nationale, et que le français est la langue officielle.